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648Depuis le 29 mai, vous connaissez le chœur des vierges folles: “quel effroyable perte de poids politique pour l’Europe”, “l’Europe est marginalisée” et ainsi de suite. Depuis le sommet de Bruxelles, vous avez entendu que c’est devenu une tragédie wagnérienne, avec Walkyries tonitruantes autant que suaves: “c’est l’effondrement de l’Europe”, “c’est la désintégration de l’Europe”, “adieu l’Europe on t’aimait bien tu sais, — c’est dur de partir au printemps” (pardon : en été)…
Et puis, tiens, une nouvelle d’aujourd’hui : le Japon a cédé et laisse aux Européens (à la France) le soin d’abriter la construction du réacteur à énergie nucléaire, le fameux programme ITER (“International Thermonuclear Experimental Reactor”). La bataille a été intense. ITER, c’est une énorme affaire pour celui qui en emporte le contrôle, en termes de technologies mais aussi d’influence scientifique et politique. Pour le Japon, c’était une cause essentielle : construire le réacteur lui aurait donné une dimension internationale considérable. Il avait de son côté, pour soutenir sa cause, la formidable puissance américaine. Les Européens désintégrés avaient de leur côté quelques pouilleux ex-communistes : la Russie, la Chine.
Tiens, les Européens l’ont emporté.
On a donné quelques compensations aux Japonais, — pour, selon le texte de l’International Herald Tribune dont nous proposons pour une fois une traduction, « s’assurer que le Japon ne perde pas la face à cause de son recul ». C’est chose faite : le Japon n’a pas trop perdu la face et, on vous l’assure, l’Europe est plus que jamais désintégrée et attend le Messie Tony Blair, celui qui marche sur l’eau du Channel pour sauver l’Europe de l’archaïsme et de l’effacement définitif.
« Barring a last-minute surprise, Japan will abandon its campaign to host an international effort to build a revolutionary nuclear energy reactor, Japanese officials have signaled, but only after having fought to the end and secured substantial compensation.
» The deputy chief cabinet secretary, Seiken Sugiura, acknowledged implicitly that Japan had agreed to the European Union offer to build the reactor in France after being granted compensation.
» The six partners in the multibilliondollar project are to hold a ministerial-level meeting Tuesday in Moscow to decide on the site for the International Thermonuclear Experimental Reactor project. The aim of the six-way project imnvolving the European Union, the United States, Russia, Japan, South Korea and China is to emulate the sun's nuclear fusion.
» Tokyo revealed last week it would withdraw its bid to be host to the project, giving way for it to be constructed in France. ''It is not like 100 percent will go to the other party and our side will give up 100 percent,'' Sugiura told a news conference. The European Union has been informed, along with South Korea and the United States, that Japan would back down from being host to the project.
» During the process of selection, Europe's bid received support from China and Russia, while the Japanese entry secured votes from the United States and South Korea. The Japanese Science Ministry defended its application to the end, driven by the will of its civil servants to give to Japan a major global role in the field of fusion.
» Tokyo made its decision after winning concessions from the European Union, including a readjustment in the financing of the project, ensuring Japan did not lose face over its backdown. »
Mis en ligne le 28 juin 2005 à 07H40