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343Gareth Porter, historien et collaborateur des sites IPS et Antiwar.com rapporte des révélations intéressantes (sur Antiwar.com, ce jour) sur les origines de la guerre contre l’Irak. Il tient ces révélations de Lawrence Wilkerson, ancien chef de cabinet de Collin Powell au département d’Etat. Wilkerson détaille la position hostile d’Israël vis-à-vis des projets US d’attaque de l’Irak, en 2001-2003. Les Israéliens étaient partisans d’une attaque contre l’Iran et considéraient l’Irak comme un objectif accessoire, sinon inutile. Le message des Israéliens aux Américains était particulièrement abrupt, selon Wilkerson : “Si vous voulez déstabiliser le rapport des forces au Moyen-Orient, faites-le contre le principal ennemi, l’Iran”.
«Israeli officials warned the George W. Bush administration that an invasion of Iraq would be destabilizing to the region and urged the United States to instead target Iran as the primary enemy, according to former administration official Lawrence Wilkerson.
»Wilkerson, then a member of the State Department's Policy Planning Staff and later chief of staff for Secretary of State Colin Powell, recalled in an interview with IPS that the Israelis reacted immediately to indications that the Bush administration was thinking of war against Iraq. After the Israeli government picked up the first signs of that intention, Wilkerson says, “The Israelis were telling us Iraq is not the enemy – Iran is the enemy.”
»Wilkerson describes the Israeli message to the Bush administration in early 2002 as being, “If you are going to destabilize the balance of power, do it against the main enemy.”
»The warning against an invasion of Iraq was “pervasive” in Israeli communications with the administration, Wilkerson recalls. It was conveyed to the administration by a wide range of Israeli sources, including political figures, intelligence, and private citizens.
»Wilkerson notes that the main point of their communications was not that the United States should immediately attack Iran, but that “it should not be distracted by Iraq and Saddam Hussein” from a focus on the threat from Iran.»
Ces précisions sont particulièrement intéressantes, historiquement et politiquement. Comme le note Porter, la position israélienne était également très différente de celle de l’équipe néo-conservatrice, pourtant perçue en général comme une courroie de transmission du Likoud à Washington. Il y avait clairement désaccord, les neocons étant partisans à 100% de l’attaque contre l’Irak, dans tous les cas dans un premier temps. Tout cela permet de relativiser le poids de l’influence israélienne sur la politique US et renforce l’interprétation d’une guerre contre l’Irak lancée à partir de positions, rationnelles ou/et passionnelles, particulièrement fortes dans l’administration GW Bush. La guerre contre l’Irak est une affaire essentiellement américaniste et bushiste.
Mis en ligne le 29 août 2007 à 12H53