En Afghanistan, en 2007, tout ira plus mal mais tout ira beaucoup mieux

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Le lieutenant général de l’U.S. Army Karl Eikenberry, commandant les forces US en Afghanistan, va quitter son poste en janvier. Il a dispensé à ces hommes, lors d’une tournée d’adieu, diverses considérations sur la situation et les perspectives dans le pays, où l’OTAN (avec sa force ISAF) assure l’essentiel des combats contre les divers groupes de résistance et d’insurrection généralement regroupés sous le vocable un peu abusif de “talibans”. (Le remplaçant de Eikenberry, le général Dan McNeill, prendra le commandement de l’ISAF, en plus du commandement des forces US. Il remplacera le Britannique Richards à la tête de l’ISAF.)

Le discours de Eikenberry, rapporté par AP, est contrasté, voire paradoxal.

• D’une part, il annonce que les combats vont augmenter en intensité en 2007, par rapport à 2006. «[Eikenberry] said he expects militants early in 2007 to attack border security posts, to extend their use of suicide bombs and to launch assault on district centres in groups of 25 to 100 fighters. […] When asked if that was in comparison to 2006, he said: “We should not be surprised by levels of fighting in parts of southern Afghanistan that rivalled what we saw last year… I anticipate higher levels of fighting.”»

• D’autre part, il affirme que cette augmentation des combats n’inquiète en aucune façon l’OTAN, bien au contraire, qu’elle apparaît même négligeable au regard des capacités de l’OTAN. «…But Eikenberry said none of the Taliban's efforts would provide “a significant military challenge” for U.S., NATO and Afghan forces, which he said have improved greatly in the past year. “The capability exists for that array of allied and Afghan forces to dominate militarily wherever they move to,” he said.»

Le paradoxe du sens du discours de Eikenberry est que toutes les indications sur les combats de l’OTAN dans la zone sud de l’Afghanistan en 2006, particulièrement durant la période août-décembre 2006, ont montré une ISAF de plus en plus en difficultés (jusqu’à justifier des appels urgents de renforts qui n’ont guère soulevé d’enthousiasme), et la démonstration de l’inadaptation coimplète de cette force aux combat qui lui étaient imposés. Peut-être l’analyse du général américain relève-t-elle du comportement, également général, de la plupart des officiers supérieurs américains, en Afghanistan et en Irak notamment, tel qu’il est relevé par l’un des signataires de l’“Appel of Redress”. L’extrait de l’article de The Nation concernant cet appel, qui est présenté ci-dessous, cite un major de l’U.S. Army désigné comme le “major Franks” par souci d’anonymat, actuellement en service en Irak.

«“I proudly joined the Appeal for Redress out of the sense of hopelessness that I had inside for what we are actually doing here,” he says. He's angry with both the Bush Administration and the top brass in Iraq. “They sit behind their desks in the Green Zone and filter reports to their bosses. No one wants to admit that we are failing.” Frank says he's quite open about his views, and finds overwhelming support for them among his fellow soldiers. “Yes, yes, yes,” he says, “My entire team feels the same way I do. And the other battalion [trainers] that I have come across feel that way, including my commanders.... In fact, I have not had one person in the last five months disagree with me. The typical response is, ‘I know what you mean.’”»


Mis en ligne le 31 décembre 2006 à 09H38