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393Certains attendent Godot (ou bien Godot, proposition d'un nouveau nom de baptême du F-35/JSF), d’autres une majorité des deux-tiers du Sénat des Etats-Unis. C’est le cas des Britanniques et du mirobolant traité fait en cadeau d’adieu par GW Bush à “Yo Blair”, en juin 2007, pour saluer le départ glorieux du second. Il s’agit d’un traité USA-UK sur les transferts de technologies.
Le 11 décembre 2007, la commission de la défense de la Chambre des Communes adressait au gouvernement son rapport sur le “UK/US Defence Trade Cooperation Treaty”. Le gouvernement lui a répondu le 11 février 2008 par un document de huit pages qui vient d’être rendu public (le 3 mars).
La réponse du gouvernement britannique continent quelques explications et commentaires mirobolants qui situent les conditions où évolue ce traité, lequel traité attend avec patience sa toujours incertaine ratification par le Sénat US (majorité des deux tiers nécessaires). A l’heure de l’appel aux armes face aux envahisseurs étrangers (les Européens dans le programme KC-45), les Britanniques, qui ont des parts dans EADS, pourraient bien être classés “étrangers”… On verra.
• Dans le document du 11 février, le gouvernement britannique admet qu’il ne peut être tenu pour acquis que le traité sera approuvé par la majorité requise des deux tiers du Sénat , répondant ainsi par l’imprécision à la requête précise de la commission. Aucun contact ne permet au gouvernement Brown d’avoir la moindre garantie à ce sujet, d’autant qu’il apparaît que le Sénat n’est guère intéressé par cette question actuellement, – à moins que l’affaire EADS/KC-45 réveiller cet intérêt, mais dans le sens malencontreux qu’on imagine. Néanmoins, dit le texte du 11 février qui fait montre d'un optimisme roboratif, «we are confident that Congressional scrutiny of the Treaty will show that it is as much in the US interest as it is in the interest of the UK».
• Le ministère de la défense admet que « the Treaty appears to be asymmetrical in giving the US more control over UK exports than vice versa…». Comment s’en sortir? Simplement en avançant d’une façon étrange « the practical effect of the Treaty will be to bring US and UK exporting arrangements closer together». Effectivement, le jour où les Britaniques auront fait toutes les concessions aux USA, et les USA aucune, “l’accord d’exportation entre USA et UK sera encore plus proche”, disons avec les deux pays ne faisant plus qu'un, et l'on devine lequel…
• Délicieuse cerise sur le gâteau, il apparaît que le traité ne couvre pas les programmes multi-nationaux où UK et USA sont parties prenantes… Qui ne pense alors au JSF, programme multi-national auquel UK et USA sont effectivement parties prenantes, et qui est l’une des principales raisons immédiates de ce traité UK-USA? Le MoD explique que «the Treaty has, however, the potential to assist those parts of the JSF programme which are exclusively joint US/UK collaborative projects. We welcome this benefit. We will continue to monitor the JSF programme closely…» Etrange commentaire: comment une partie binationale d’un accord multi-national peut-il échapper à la multi-nationalité? Il en a, dans tous les cas, la “potentialité”, explique le MoD. Du coup, oui, on juge bienvenu ce qui est “potentiellement” un “bénéfice” du traité. Cela permet d’affirmer d’une façon potentiellement martiale qu’“on continuera à suivre avec attention le programme JSF…” Nous aussi.
Mis en ligne le 8 mars 2008 à 16H52