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3663• On reprend ici un long texte du philosophe italien Roberto Pecchioli, qui prend pour cible le concept de transhumanisme. • Passent à la tronçonneuse, en bon ordre et sans rechigner : nos “supérieurs” de Davos, Harari et toute la bande.
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Nous avons une grande estime pour le philosophe italien Roberto Pecchioli (l’Italie est productrice d’une belle école d’impitoyables adversaires de la modernité, du Système et de leurs folies déconstructionnistes de l’anéantissement). Nous avons publié déjà deux de ses textes à intervalles rapprochés : « Une cible sublime, le Progrès », le 12 novembre 2022 et « De la haine fulgurante du destin », le 22 juillet 2023. Nous récidivons avec un texte qui s’attaque au cœur de l’entreprise d’anéantissement de l’espèce sous la forme du ‘transhumanisme’, avec tous ses archers bien connus, – Davos et toute sa bande, les zilliardaires hyper-libéraux (avec leurs zilliards en comptes offrivages des célestes séjours fiscaux), le Messie Schwab et son Hermès à la plume interstellaire Yuval Harari, le progressisme-Woke et les GAFAM bienpensants. Il ne manque personne pour l’arche de Noé post-effondrement, non sans avoir trouvé pour recompense bien méritée une petite coursive pour Joe Biden et son appareillage de transfusion intellectuelle.
Le texte de Pecchioli est long, rageur et incroyablement combattif, encombré de concepts qui le rendent parfois épuisant, mais au bout du compte l’on s’y retrouve. Ce qui nous a particulièrement attiré, c’est de le voir démarrer à partir de Günther Anders, ce philosophe des années 1930-1960 et époux éphémère d’Hanna Arendt, qui dénonça avec une force incroyable le règne de la machine comme principal danger menaçant l’espèce du Sapiens Sapiens, et donc annonçant d’une façon extraordinairement précise la catastrophe qui nous frappe aujourd’hui. Nous avons nous-mêmes déjà cité à diverses reprises Anders et son ‘Obsolescence de l’homme’ et nous le tenons comme un des grands “lanceurs d’alerte” du siècle d’avant le nôtre.
Cela situe la qualité du texte de Pecchioli mais de plus, pour notre compte, alimente un débat que nous voulons établir à partir de l’argumentation du même Pecchioli, et en général de tous ceux qui dénoncent à juste titre le transhumanisme et, en-deça, le technologisme comme le fit Anders. C’est dire que ce texte que nous présentons ici devrait n’être qu’une première partie de cette « En défense de l’espèce », que nous espérons poursuivre et compléter assez vite, sinon très vite.
En attendant, voici un peu de nourriture intellectuelle fortement poivrée, pleine de feu et de fureur et qui doit être arrosée par un chianti de combat. La source initiale est ‘EreticaMente &’, et la traduction française ‘euro-synergies.hautetfort.com’.
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Le mensonge le plus stupide répandu par le système est que ses opposants sont des comploteurs, des paranoïaques qui inventent des intrigues et des conspirations, convaincus par faiblesse mentale que la main invisible d'un Spectre planétaire est à l'origine de chaque événement. Ce ne sont pas les sujets qui manquent, mais la vérité est qu'il n'y a ni complot ni machination. Les actions, les cibles, les instruments, les agents du pouvoir sont là, au vu et au su de tous. Ils ressemblent à un jeu de la ‘Settimana Enigmistica’, la page blanche avec des points qu'il appartient au lecteur d'assembler pour composer l'image. Nos « supérieurs » nous disent tout : à nous d’assembler les faits et les mots.
Dès les années 1950, à l'aube de la révolution technologique, Günther Anders écrivait que l'homme était dépassé. Son intelligence n'est plus à la hauteur des innovations technologiques, des découvertes qui révèlent l'insuffisance de l'homo sapiens. Anders appelait le fossé grandissant entre l'homme et la machine le « fossé prométhéen ». Des décennies plus tard, la volonté de transcender l'homme au point de le remplacer par un appareil artificiel est évidente. Les robots, les nanotechnologies, l'essor de l'intelligence artificielle, le cyberhomme hybridé avec la machine sont des réalités. Difficile, pour beaucoup, de saisir le sens d'une reconfiguration aussi gigantesque, la plus grande, la plus définitive des remises à zéro.
L'idéologie des élites n'est pas seulement le libéralisme mondialiste tendant à la privatisation du monde et à l'unification planétaire sous la domination d'une oligarchie maîtresse de tous les moyens. Le véritable objectif est le transhumanisme, c'est-à-dire la volonté de dépasser l'homme créature en changeant irrémédiablement sa nature biologique. L'écrivain a analysé tout cela dans un livre, ‘L’uomo transumano’ – récemment publié par Arianna Editrice - dont le sous-titre, ‘La fine dell’uomo’ (‘La fin de l'homme’), a fait l'objet d'un désaccord avec l'éditeur. Nous aurions préféré que le point d'interrogation donne de l'espoir, qu'il indique une possibilité, qu'il laisse la porte ouverte à la réfutation. Il faut se ranger à l'avis du marketing : en effet, la fin de l'homme – homo sapiens sapiens,l'espèce à laquelle nous appartenons – est proche. Les porte-parole des maîtres universels nous le disent clairement. L'homme archaïque d'Anders est désormais « inutile », selon les termes de Yuval Harari, intellectuel majeur et porte-parole du Forum de Davos, transhumaniste, auteur du best-seller Homo Deus, dont le titre est un programme idéologique précis.
Harari est lui-même un produit transhumain: homme de confiance des seigneurs du monde, israélo-américain, athée, homosexuel (humanité inversée, stérile...). Il fait partie de ceux que la coupole désigne pour élaborer des idées et diffuser la parole des supérieurs à l'homme d'autrefois, à petites doses ciblées. Il faut s'y faire. Tant pis pour nous si nous ne comprenons pas : ils nous ont mis au parfum. L'homo deus, qui refait la création imparfaite et se met à la place de Dieu, de la nature ou de l'évolution - vieille utopie gnostique résurgente - ce n'est pas nous. C'est « eux », les illuminati, qui s'arrogent non seulement la direction de l'humanité, mais même la propriété des humains.
Dans une récente interview accordée au média suisse ‘Uncut-news.ch’, Harari a lâché l'ultime bombe, pour autant que nous ayons encore les outils cognitifs pour la reconnaître : l'homme ordinaire - une grande partie de l'humanité – est « inutile ». Il faut donc s'en débarrasser. L'image qu'il utilise est biblique : « Lorsque le déluge viendra, l'élite construira l'arche de Noé et la classe des inutiles (moi, vous, amis, enfants et petits-enfants) se noiera ». Paranoïa, indication de problèmes psychiatriques ? Pas si la voix est celle des grillons parlants de Davos, traduits dans toutes les langues pour éduquer la future transhumanité.
Ainsi parle Harari, le techno-Zarathoustra. « Le monde connaît une profonde mutation : l'intelligence artificielle joue un rôle de plus en plus important. Quel en est l'impact ? L'idée que les êtres humains ont une âme ou un esprit et un libre arbitre est révolue ». On ne connaît pas de matérialisme plus absolu, glacial et inhumain que celui distillé par les ventriloques de lorsignori. Ils prédisent (ou savent...) que l'humanité sera divisée en castes biologiques. Au lieu d'une humanité, il y en aura plusieurs. Le résultat est que la plupart des gens deviennent « économiquement inutiles » et « politiquement impuissants ».
Nos maîtres nous qualifient d’ « inutiles », c'est-à-dire de non utiles ; nous ne servons pas leurs objectifs, les seuls qui vaillent la peine d'être poursuivis. L’utilité a été déclinée dans un sens purement économique : des bras à exploiter, des cerveaux à presser. Au bout du compte : ils ont des robots, des Chatbox d'Intelligence Artificielle. À quoi sert l’être humain obsolète, malade, pleurnichard, détenteur des « droits » qu'ils proclament ? À polluer Gaïa, une planète qui leur appartient. « Nous voyons déjà les premiers signes d'une nouvelle classe de personnes, la classe des inutiles, ceux qui n'ont aucune compétence à utiliser dans la nouvelle économie ». Il ne reste plus qu'à s'en débarrasser en les supprimant. « La révolution de l'intelligence artificielle est en marche, créant une classe sans utilité militaire ou économique et donc sans pouvoir politique. Puisque nos bras et nos cerveaux – les miens, les vôtres – n'ont plus de raison d'être, il faut, selon Harari, se contenter de drogues et de jeux vidéo. Non merci à l'inculture du gaspillage.
La prophétie est précise. Lorsque le déluge arrivera, les scientifiques construiront une arche de Noé pour l'élite et les autres se noieront. Le déluge pourrait être une guerre nucléaire - les prémisses sont là - ou une nouvelle pandémie. Les tests ont très bien fonctionné et l'Organisation mondiale de la santé aura bientôt des pouvoirs directs sur les États-nations archaïques. Ou une famine, que l'Occident suicidaire prépare en interdisant les cultures et l'élevage sous l'alibi du changement climatique. La région d'Émilie-Romagne paie les agriculteurs pour qu'ils ne travaillent pas leurs terres. Le déluge prend la forme d'une bruine constante: l'appel à une sexualité compulsive mais stérile (homosexualité, idéologie du genre), la diffusion de modèles de vie dont les enfants sont exclus, c'est-à-dire la transmission de la vie. Ces jours-ci, la secrétaire « fluide » du DP, porte-parole des destins magnifiques et des progressistes, s'est élevée contre le désir de maternité.
Avec beaucoup d'emphase, on célèbre un avenir dans lequel les êtres humains (survivants) ne seront plus conçus et mis au monde naturellement. Le dépassement de l'humain est présenté comme une libération pour les femmes. Pour l’homme, plus inutile que désuet, vient la pilule qui stérilise. Plus de progrès : voici un moyen de vivre autrement les relations sexuelles et sentimentales. La pluie devient un déluge dans les régions les plus avancées du monde. Avancée vers la fin...
Un nouveau droit inversé s'impose : non plus le droit à la vie, mais à la mort déclarée, pour les malades, les vieillards, les dépressifs, les pauvres. L'armée des inutiles doit avancer sereinement vers son anéantissement, calme, posée : c'est son « intérêt supérieur », comme l'interdiction de soigner le petit Indy. Si notre intérêt est déterminé par quelqu'un d'autre, nous ne sommes pas libres et nous avons perdu la propriété de nous-mêmes, corps et âme.
C'est ce que veulent les danseurs de Harari. Réfléchissons-y. Et surtout, débarrassons-nous des schémas mentaux qui rendent hégémoniques l'acceptation préjudiciable de tout changement, le déterminisme positiviste-idéaliste selon lequel l'histoire serait inévitablement tournée vers le progrès et toute transformation serait une évolution positive. Comment concilier tout cela avec l'inutilité de la majorité de l'humanité, appelée à disparaître parce qu'inutile dans le système trans et inhumain voulu d'en haut, dépasse notre entendement. La pensée magique croit à la répétition et à l'abolition du jugement critique.
Pour Harari et le Dominion, l'humanité est un « algorithme obsolète ». Après tout, quelle est la supériorité des humains sur les poules, dit le théoricien de l'humain inutile, si ce n’est que l'information circule en nous selon des schémas plus complexes ? Les poules traitent plus d'informations visuelles que nous, les humains, mais elles ne peindront jamais la Chapelle Sixtine. La dérive antihumaine des tendances et des croyances, dont les conséquences sont le nihilisme et le mécanisme, est inquiétante. Tout ordre, toute vérité, toute beauté, est une construction sociale, la personne humaine n'est qu'une série d'algorithmes contenus dans une masse biochimique.
Ainsi, la vie devient disponible, modifiable. De manipulation en manipulation, de bidouillage en bidouillage, l'homme devient autre que lui-même dans un parcours toujours en cours : le transhumain se coule dans le posthumain et l'antihumain. Selon la vulgate transhumaniste, dans cinquante ans, les humains « feront tous partie d'un réseau doté d'un système immunitaire central ». Suit la menace : « Vous ne pourrez pas survivre si vous n'êtes pas connecté ». L'oligarchie sera une sorte de Dieu et l'homo sapiens perdra le contrôle de sa vie.
La suite est la répétition du mantra élitiste de la « surpopulation à combattre ». Ils préparent le déluge et nous préviennent. Entre-temps, ils doivent nous convaincre que c'est pour notre bien. Harari affirme dans ‘From Animals to Gods’ qu’« il ne semble pas y avoir d'obstacle technique insurmontable à la production de surhommes. Les principaux obstacles sont les objections éthiques et politiques qui ont ralenti le rythme de la recherche humaine. Et aussi convaincants que soient les arguments éthiques, on voit mal comment ils pourraient résister longtemps à l'étape suivante, surtout lorsque l'enjeu est la possibilité de prolonger indéfiniment la vie humaine, de vaincre des maladies incurables et d'améliorer nos capacités cognitives et mentales ». L'appât est la santé, mais le but est la mort.
À Davos, la montagne magique de l'Agenda 2030 transhumain, Harari l'a exprimé en ces termes : « La science remplace l'évolution par la sélection naturelle par l'évolution par le dessein intelligent. Il ne s'agit pas du dessein intelligent d'un Dieu au-delà des nuages, mais de NOTRE dessein intelligent, celui de nos nuages (les nuages informatiques, ndlr), les nuages d'IBM et de Microsoft. Ce sont ces nuages qui conduiront notre évolution ». Les applaudissements nourris des présents – tous membres éminents des oligarchies économiques, financières, technologiques et politiques – montrent ce qu'est la pensée dominante, le matérialisme grossier qui l'anime, le délire de la toute-puissance convaincue d'avoir détrôné et remplacé Dieu.
Pour le dôme du pouvoir, ivre d'hybris, l'humanité future transhumaine, anthropologiquement et ontologiquement différente de l'ancienne, a besoin d'une éclaircie drastique. Harari a la vertu de la franchise. La plupart des gens sont « inutiles », ne sont plus « nécessaires ». Nous sommes obsolètes, excédentaires, un obstacle à résoudre. Un frisson me parcourt l'échine. « Nous n'aurons tout simplement plus besoin de la grande majorité de la population, car l'avenir prévoit le développement de technologies toujours plus sophistiquées, telles que l'intelligence artificielle [et] la bio-ingénierie. »
Ceux qui ne peuvent plus trouver de travail en raison de l'automatisation croissante n'apportent rien à la société, ils ne sont plus nécessaires, ils ne font pas partie de l'avenir. Pour l'élite transhumaniste, la valeur de la personne humaine réside uniquement dans son utilité économique. L'homme est un animal à l'intelligence plus raffinée, un être purement biologique et corporel que l'on peut manipuler, sélectionner, modifier génétiquement, hybrider et finalement abattre pour les « têtes de l'humanité » en surnombre.
Même la fierté des « droits de l'homme » de l'homme occidental est battue en brèche. Pour les transhumanistes, il s'agit de mythes dénués de sens au niveau biologique, d'une histoire inventée, d'un récit, comme Dieu, le droit à la vie, la liberté, etc. Bien qu'importants dans certains contextes historiques, ils deviendront totalement insignifiants. L'agenda de la Grande Réinitialisation (grand effacement...) n'est rien d'autre que la mise en place progressive d'un gouvernement mondial technocratique basé sur le dépassement de l'humain (solve) et la création d'un monde entièrement nouveau (coagula), dans lequel c'est la machine qui domine l'humanité.
Les propos de Yuval Harari dans ‘Homo Deus’ sont exemplaires. « Aujourd'hui, l'humanité est prête à substituer la sélection naturelle à la conception intelligente et à étendre la vie au-delà de l'organique, dans le domaine de l'inorganique. Au lieu que l'homme crée une nouvelle technologie, la technologie crée une nouvelle humanité ». Et elle la détruit en la rendant inutile pour les desseins de quelques maîtres fous de tout. Si cela nous plaît, nous nous taisons ou nous pensons que cela ne nous concerne pas. Si cela nous fait peur, ce qui est normal, ne soyons pas des autruches en enfouissant notre tête dans le sol. Construisons l'arche des hommes, chassons ceux qui veulent notre mort et nous le disent sans honte. Sinon, ils auront raison : l'homo sapiens ne méritera pas de survivre.
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