En Irak, la “plus grande alliance de l’Histoire” sera protégée par des mercenaires grassement payés

La semaine dernière a été acceptée, mais de façon assez discrète on peut en être sûr et sous la férule avisée de Condoleeza Rice, la proposition de SHAPE (quartier-général des forces alliées en Europe) de faire protéger les éléments de l’OTAN (quelques centaines d’hommes) déployés en Irak pour l’entraînement des forces de l’OTAN par des mercenaires d’une société privée (“Black… quelque chose”, pas de publicité ici) déjà fortement impliquée en Irak. Ricanement assez amer d’une source de l’OTAN : « La plus grande alliance de l’Histoire fera assurer sa protection par des mercenaires sud-africains ou belarusses, à $1.000 par jour. »

L’histoire est assez confuse. Certains pays de l’OTAN avaient proposé des contingents pouvant constituer des forces de protection. Mais, leur a-t-on dit (les Américains leur ont dit), de toutes les façons il n’y a pas assez de lits. D’ailleurs, vous disent d’autres sources bien placées, « savez-vous que la protection des forces britanniques en Irak est assurée par ces mêmes mercenaires de cette même entreprise privée? ». Non, nous ne savions pas, et cela mesure le degré d’abattement et d’absurdité de l’engagement britannique. Cette société, “Black… quelque chose”, vaudra bien, bientôt, à Wall Street, le niveau des actions Microsoft ou Lockheed Martin. D’ailleurs, quelle importance tout cela? Le peuple a voté, en janvier, en Irak, et les discours peuvent être clamés aux quatre coins de la terre.

Le niveau atteint en Irak de corruption de toutes choses, y compris et surtout des psychologies, le niveau de “dé-légitimation” et de corruption de toute souveraineté, y compris et particulièrement du côté et à l’instigation des Américains, sont en train d’établir, dans ce laboratoire de désordre et de cruauté, les normes du meilleur des mondes futurs. “La plus grande alliance de l’Histoire” y a sa place.

Mis en ligne le 29 avril 2005 à 16H50