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245125 novembre 2017 – Je ne vous ferais certainement pas un cours de théologie ni une leçon de grammaire, ni une envolée de morale sexuelle, ni quoi que ce soit de cette sorte et de ces genres-là. Je ne vais pas vous ennuyer à tenter de prouver l’évidence, à vous désigner ce qui nous crève les yeux, à vous demander de prêter attention au tohu-bohu qui nous fracasse les oreilles. Je ne veux en aucun cas m’attarder aux conséquences en cascade d’une catastrophe venue du fond de notre modernité-tardive, il y a plusieurs siècles, et qui elle seule m’intéresse.
Je ne vous parle que du jugement de l’absurde qui force mon esprit, qui rencontre toutes mes intuitions, qui me pousse à suivre ma voie d’une complète stupéfaction comme l’on est devant une gigantesque blague de potache, ou bien à éclater d’un rire franc et sain devant une dérision aussi gigantesque que pourrait l’être un Ubu-Gulliver. Je ne vous parle que de notre piètre contre-civilisation aux abois.
Je vous parle donc de notre “tourbillon crisique” sociétal, de notre standard effarant et labellisé LGTBQ, – ou bien, comme l’écrit James George Jatras dans une chronique irrévérencieuse selon l’expression ancienne et sans doute interdite d’usage par nos nouveaux inspirateurs-aspirateurs [respect du sens comme respect du genre], – « LGBTQILSMFT [initiales réservées pour des ajouts à venir] ». Je vous parle du perfect storm qui frappe toutes nos structures mentales, qui balaie toutes les formes gardant un peu de cohérences, avec une force ! A une vitesse ! On dirait qu’ils n’attendaient que cela, que la folie de leur propre autodérision frappât à la porte. Toc-toc-toc : c’est fait…
C’est vrai qu’il m’a fait une vaste impression, celui auquel nous avons échappé mais qui nous reviendra très vite, sortie par la porte-Blanquer, retour probable par la fenêtre-Hildalgo : Monsieur Michel Lussault, ex-président du Conseil supérieur des programmes (CSP) du temps de Najat Vallaut-Belkacem, qui désigne une “piscine” comme le « milieu aquatique profond standardisé ». Je dois pourtant avouer que l’impression la plus forte m’est venue d’un texte présentant les réformes auxquelles se donne avec un zèle à ne pas croire l’Église Œcuménique de Suède, dans un concert sabbatique extraordinaire de préciosités informes et délicieusement monstrueuses, une apapogie en-forme de reductio ad absurdum qui vous laisse pantois, ébahi, et là aussi pour terminer dans un éclat de rire cosmique : “Mais comment peuvent-ils ? Comment peuvent-ils donc ?”
Je m’arrête (inutile de chercher plus avant) à un texte de Breitbart.News là-dessus, qui vous les montre fracassant la Trinité comme il sied au genre, puisque Dieu n’est plus Il mais bien Il ou Elle, ou alors Il et Elle ; cela donne par conséquent en fait de Sainte-Trinité : la Mère, le Père, le Fiston & le Saint-Esprit . (Admirez l’élégance au passage, de mettre “La Mère” en premier, – quoique cela pourrait me rendre suspect, – faire passer les dames d’abord c’est insinuer qu’elles sont plus faibles que les hommes, ou qu’il faut les respecter comme l’on protège, en s’effaçant mais en venant par derrière [imaginez l’horreur], c’est-à-dire les asservir en insinuant qu’il y a une position dominante de l’autre genre. Bref, retenez bien votre plume avant d’y aller…) Retenez aussi votre souffle avant d’entrer dans la première Église venue, pour y chercher le Jugement de Dieu, au masculin, sale genre, et ainsi de suite… Voyez ce qu’ils en font, ces gais-lurons nordiques :
« Sofia Camnerin, vice-présidente de l’Église Œcuménique suédoise a défendu le “langage inclusif” dans l’Église, affirmant qu’il répond au besoin de “se fonder sur une conscience des différents types de discrimination et d'inégalité dans notre société”. “Employer le mot ‘Lord’ pour désigner Dieu consolide les hiérarchies [de genre] et la subordination des femmes dans un contexte féministe occidental blanc”, a-t-elle soutenu dans un blog…[…] “Les théologiens de la libération, de même que les théologiens féministes et postcoloniaux, ont joué un rôle crucial dans l'identification de la façon dont la légitimation des hiérarchies mène à la violence et à la subordination”, a-t-elle déclaré. »
L’Église Œcuménique suédoise gobe tout, comme un grand bol d’air ou un grand bol de riz, dans ses réformes ultra-rapides qu’elle est en train de mettre en place, qui envoie tout en l’air, le genre, le sociétal, l’homo-sapiens devenant homo tout court. C’est formidable, c’est une cosmique ripaille d’égalité transgenre et hors-hiérarchie, tous pareils et tous uniques-différents, genre A et genre B mélangés, et chacun différent de l’autre, et chacun qui est “il”-et-“elle” à la fois, qui est du hors-sol descendu au sous-sol, impression nonchalante d’une mollesse architecturale où tous les sentiments sont élevés au niveau sacré de l’Art Contemporain avec son énergique et provocante consistance d’une flasque flaque…
Mais ne voilà-t-il pas que, comme dans une de ces fables de La Fontaine qui font désormais partie des autodafés du week-end, un grincheux, un rouspéteur, une sorte d’Alceste qui se fait prendre pour un ministre de cette noble Église suédoise super-réformée et hyper-réformée, un fâcheux qui n’a pas d’âme progressiste-sociétale fait aigrement quelques remarques qu’on pourrait soupçonner d’être sexistes-réacs’-fachotes :
« Mikael Löwegren, commissaire de l'église de Småland Ljungby, a déclaré après le vote pour adopter le nouveau manuel [de L’Église Œcuménique suédoise] que la décision signifie que l’Église Œcuménique suédoise a “cessé d'exister en tant que communauté spirituelle cohérente. “Sous le couvert de la ‘diversité’, la société se décompose en différents groupes”, a-t-il dit, affirmant qu'il y avait “tant d'alternatives et de variantes dans le nouveau manuel qu'il serait difficile de prétendre même église de paroisse à paroisse”. »
Dans une de ces critiques honteuses et oiseuses des empêcheurs de tourbillonner en rond, je lis le mot “secte” échappé d’un coup de colère et je le trouve d’une justesse extrême. Je vois [photos accompagnant le texte] leurs divers officiers haut gradés, dont la première évêque lesbienne, tous-toutes dans leurs habits chamarrés qui font un peu bazar, un peu charlatan dans des bâtisses informes, dans une atmosphère un peu lourde, avec l’encens bon marché qui traîne ici et là, tout cela déjanté etcetera, et justement ce mot qui me vient à l’esprit : une “secte”, nous y sommes, – avec les mœurs qu’il faut, avec les GO (Gentils Organisateurs), et l’on dansera gratis ce soir. Curieuse impression, au bout du chemin, au bout de nos tracas, plus rien à découvrir précisément puisqu'ils ont tout empilé en fait de fond des Temps.
Ne croyez pas une seconde que je pleure sur leurs Églises diverses et variées ; cela ne fait aucunement partie de mon domaine ni de mes occupations, quelle que soit la religion concernée je ne suis pas de leur monde. D’autre part, au point où ils en sont, avec des papes et des évêques de la sorte, il vaut mieux qu’ils y passent le plus rapidement possible, et même qu’on les y pousse ! Ne croyez pas une seconde non plus que le sort d’un tel ou d’une telle, qui déclenche ces incroyables folies et diarrhées verbales, me soit indifférent. La souffrance et l’humiliation d’autrui, quel qu’il soit et quel que soit son genre, ne peuvent me laisser indifférent ; mais ce n’est pas de cela qu’on parle, pas du tout de cela…
Non, ce qui m’arrête, c’est le rythme, l’emballement, l’empressement extraordinaire, on joue des coudes et des épaules, vite, vite, vite, pour être le premier à être au plus vide (genre féminin-masculin) que l’autre, comme si leur Paradis-Disney était à ce prix sidéral et sidérant de l’esprit, cet espèce de non-être, du mot sans passé ni avenir, – pas trop cher payé, d’ailleurs, quand on est si doué … Ce qui m’arrête, – et je m’arrête, interdit, devant le spectacle stupéfiant d’un suicide en quatrième vitesse, comme un immense troupeau de moutons suivant les standards et les “éléments de langage” pour se précipiter dans le précipice à la queue-leu-leu… Entre nous, d’ailleurs vous l’auriez deviné, le mouton a infiniment plus ma sympathie que ces créatures attifées comme des clowns prétentieux, des magiciens d’opérette, – eux au moins, les moutons, ils ne prétendent à rien qu’ils ne soient.
Nous, par contre, conscient de notre importance, c’est une civilisation qu’on exécute ; et sachez-le, déjà contre-civilisation, il n’y a qu’une chose à attendre d’elle, qu’elle fasse ce qu’elle est en train de faire, se noyer dans le flot grondant du ridicule, dans la cavalcade de l’absurde, dans le Trou Noir du Rien peint aux couleurs vives de l’Arc-En-Ciel sociétal. Elle barbote, qui est sa façon à elle de se signer, puis se noie un peu, beaucoup, désespérément..
RIP, civilisation, tu commences à nous gonfler.
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