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392Nous l’avions raté de peu, nous y revenons pour notre chronique de la vie et des aventures mouvementées du JSF. Une très courte nouvelle du 4 juillet, de ABC.News (télévision australienne) nous annonçait que le ministre de la défense australien était furieux et comptait se rendre aux USA; selon la nouvelle, cela devrait se passer cette semaine, précisément chez Lockheed Martin au Texas. Monsieur Fitzgibbon venait d’apprendre que le JSF promis aux Australiens aurait un nouveau délai de deux ans pour sa livraison, que le prix final officiel de l’avion était toujours inconnu et ainsi de suite. Le ministre se disait “frustré”.
«The Defence Minister will travel to the United States next week to discuss the latest delay in the delivery of Australia's new Joint Strike Fighter aircraft. They were due to arrive in 2014 but Joel Fitzgibbon says they have been delayed by at least another two years.
»The final cost of the project is still unknown and Mr Fitzgibbon says the delay is frustrating. “I don't welcome any delay or cost blow outs,” he said.
»“I'm travelling to Texas next week to talk to the manufacturer again and the development team about my frustration and about the need to have them lift their game if they want Australia to be part of the final signatory process. They need to be able to assure us on both timing and price.”»
On ne peut que compatir au calvaire du ministre australien de la défense, tout en notant que cela a l’air d’être la marque de fabrique du JSF. En d’autres mots, le JSF ça se mérite, et il faut accomplir une sorte de parcours initiatique; le parcours passe par les augmentations de prix, de délais, etc. Au bout vous avez la récompense, ce pourrait être un JSF d’autant plus beau qu’il est vraiment très cher et qu’il s’est fait tant désirer.
Cela bien fixé, il fait admirer l’extrême furtivité jusqu’à l’art du contrepied, à l’image de l’avion lui-même, des nouvelles du programme JSF. Celles-ci sont d’autant plus pénibles pour le ministre qu’il y a à peine un mois, il avait reçu toutes les assurances du monde sur l’extrême bonne santé du programme, pour les délais, les prix, le maquillage, etc. Le messager n’était pas n’importe qui puisqu’il s’agit du Dr. Stephane John Gumbley, directeur du Defence Material Organization, équivalent du Directeur Général de l’Armement français. Gumbley s’était confié en long et en large à Defense News, le 9 juin.
Par exemple, Gumbley était revenu avec la confirmation de la programmation suivante: «Under current plans, four of Australia’s JSFs would be delivered in 2013, the bulk between 2014 and 2018, and 28 in 2019 and 2020.» Maintenant, Fitzgibbon apprend qu’il faut prévoir 2016 pour le premier JSF. Frustration.
Autre exemple: le prix. Gumbley était revenu avec confirmation d’une évaluation qui serait finalisée en janvier 2009, pour qu’il puisse commencer ses calculs de comptabilité comme vous et moi : «A January price agreement would enable Gumley and the Royal Australian Air Force to present a solid business case, based on a firm price, later in 2009 to the Australian Cabinet, which must approve any order for the F-35A…» Mais voilà que, pour Fitzgibbon, là aussi le vague reste de rigueur.
«Gumley said he returned from Palmdale “a lot more confident than when I went” about JSF price, schedule and capability. He said there were no schedule surprises, and that the avionics software development program is tracking bet ter against its schedule than a year ago. He also said he saw evidence of “good manufacturability” at Northrop Grumman’s JSF facility at Palmdale, auguring against potential production problems.» Bref et vraiment, Gumley était revenu la fleur au fusil, convaincu d’avoir vu aux USA l’avenir du monde. Fitzgibbon lui succède mais c’est plutôt pour visiter l’usine à gaz. Frustré.
Mis en ligne le 9 juillet 2008 à 19H08