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234704 janvier 2017 – Comme on ne doit cesser de la constater chaque jour, l’élection de Trump n’a rien réglé d’une guerre colossale dont les adversaires réels se nomment Système et antiSystème. Washington-en-interne est le lieu central de cette guerre, où se livrent les batailles essentielles, et l’enjeu de cette guerre n’est rien de moins que la réalité du monde que chaque parti veut imposer, – ou pourrions-nous dire que l’enjeu de cette guerre est la conquête de la réalité dont on sait qu’elle est constamment “à prendre” puisqu’elle a été pulvérisée dans son état “objectif” ? Il n’y a même pas eu cette pause dont on a l’habitude avec la période de transition entre deux présidents : cette fois comme jamais auparavant, l’enjeu est trop important... A peine un petit intermède “entre les fêtes” et, déjà, la bataille et la guerre reprennent de plus belle. Il s’agit donc de la “guerre pour la réalité”.
On peut parler, en effet et encore plus que d’une “guerre de ‘information”, d’une “guerre pour la réalité”, ou “guerre pour la conquête de la réalité” qui fait rage à Washington, – ou le fait de savoir qui imposera “sa” réalité à l’autre et à tous ? Mais, pour préciser encore plus ce qui a été proposé ci-dessus, cette bataille reflète en fait, – on allait dire : “en réalité”, mais “en vérité” conviendrait finalement, – l’affrontement pour nous “classique” mais devenu spectaculaire et tonitruant par son intensité et la pression qu’il suscite entre le déterminisme-narrativiste impliquée par la narrative du Système et la vérité-de-situation que lui opposent ceux qui se trouvent en position d’antiSystème...
(Comme on l’a souvent précisé, les positions des uns et des autres par rapport au Système et à l’antiSystème peuvent varier et varient même si certains sont suffisamment et solidement installés dans l’un et l’autre camp pour servir de références. Pour l’heure, et quoi qu’il en soit par ailleurs des suppositions et des prospectives, il est de fait indéniable que Trump est dans le camp antiSystème comme meneur, ne serait-ce qu’à cause du Silent Coup de la CIA, qui se fait par délégation directe du Système, qui a mis le nouveau président dans cette position. Tant mieux, tout cela, ainsi les choses ne cessent-elles d’être éclaircies...)
Pour le cas qui nous occupe, il s’agit de la bataille entre la narrative du Système sur le “complot russe” dans les élections présidentielles, porté par ce qui est désigné paradoxalement comme le Silent Coup de la CIA ; et d’autre part, la position antiSystème que tiennent Trump et sa future nouvelle administration sur cette question. L’enjeu des prochains jours est nécessairement, pour le Système, d’imposer sa narrative à Trump, parce que le Système ne peut rien céder dans ce domaine, dépendant dans sa cohérence et sa surpuissance de la version complète qu’il donne de “sa” réalité. Il semble bien que Trump n’est pas du tout d’accord et de plus en plus agressif, comme le montre son dernier épisode-tweet...
• Un nouveau tweet explosif du président Trump, hier, qui annonce que sa rencontre avec les chefs des services de renseignement US (sur ce “complot russe”) est reportée à vendredi : « The “Intelligence" briefing on so-called “Russian hacking” was delayed until Friday, perhaps more time needed to build a case. Very strange! »
Commentaire immédiat de ZeroHedge.com : « A few things jump out immediately: First, we are sure opposition members will feel the need to comment on Trump’s revelation on the timing of the briefing (was it confidential?); Second, the use of quotes around “intelligence” is a not so subtle stab at the current agencies (all 17 of them); Third, calling the hacking “so-called” makes it clear Trump remains unconvinced, and that is reinforced by the comment that they need more time to build the case; and Fourth, describing the delay as “very strange” seesm to strongly implies “CIA plot”. »
RT fait un texte un peu plus élaboré sur le tweet, en rappelant certaines prises de position et déclarations de Trump et de son porte-parole sur cette question de la “réalité” du “complot ruse” dans le processus électoral. (Les guillemets mis ici, dans la phrase qui précède, rencontrent ceux de Trump lui-même, c’est-à-dire l’antiSystème.)
« “I just want them to be sure because it’s a pretty serious charge,” Trump said on December 31, recalling the US invasion in Iraq was based on flawed and false intelligence. “If you look at the weapons of mass destruction, that was a disaster, and they were wrong.”
» The incoming White House Press Secretary Sean Spicer said earlier that there was little to “zero evidence” presented by the intelligence community to officials, let alone the public, that Russia somehow influenced the US presidential election in November. “The President-elect needs to sit down with the heads of the intelligence communities next week and get a full briefing on what they knew, why they knew it, whether or not the Obama administration's response was in proportion to the actions taken,” Spicer told ABC last week.
» When pressured by with a question whether the new FBI/DHS report made Trump “accept the fact that Russia was behind the DNC hack,” Spicer responded that the report was not final, did not actually talk about the Russian government being responsible for the hack and offered nothing but evidence-free allegations and littered with disclaimers. “The idea that we’re jumping to conclusions before we have a final report is frankly irresponsible,” Spicer emphasized. “While the media played it up as this report about the hacking, what it actually is, if you look through it, and it’s available online, is a series of recommendations that should be taken, like changing passwords, changing administrative rights,” Spicer pointed out. “What it shows is that by all measures the Democratic National Committee had a very lax IT support.” »
La rencontre avait été annoncée pour mercredi par des sources proches de Trump. Contretemps : il y a donc report pour vendredi ... Pas du tout ! affirme une “source” intervenant aussitôt auprès de CNN et de NBC, après le tweet de Trump. (Selon RT : « After the US President-elect expressed his discontent, anonymous intelligence community sources rushed to assure CNN and NBC audiences that the briefing in question had always been planned for Friday. One of the unnamed officials even reportedly called Trump’s rant “adversarial.” ») La rencontre de vendredi sera donc très intéressante, éventuellement explosive, dans tous les cas une phase capitale de plus dans la bataille autour du Silent Coup, qui est une des grandes batailles en cours dans la “guerre pour la conquête de la réalité”...
• Les armes de la “guerre pour la conquête de la réalité” du côté du Système sont symbolises (et financées) par la loi “Countering Foreign Propaganda and Disinformation Act” votée par le Congrès et approuvée et signée par le président Obama le 23 décembre. Cette loi est bien détaillée par un long texte (repris par ZeroHedge.com) de Rick Sterling sur Strategic-Culture.org, et présenté de cette façon : « The U.S. establishment is not content simply to have domination over the media narratives on critical foreign policy issues, such as Syria, Ukraine and Russia. It wants total domination. Thus we now have the “Countering Foreign Propaganda and Disinformation Act” that President Obama signed into law on Dec. 23 as part of the National Defense Authorization Act for 2017, setting aside $160 million to combat any “propaganda” that challenges Official Washington’s version of reality. »
• La question fondamentale qui surgit à la lecture de ce commentaire et doit être soulignée avec insistance est celle-ci : mais qui est “Washington-Officiel” ? Elle vient bien entendu du constat que cette “version officielle de la réalité selon Washington” ne correspond absolument pas à la version de Donald Trump, qui sera officiellement (“Washington-Officiel” ?) déclaré 45ème POTUS le 20 janvier, après avoir prêté serment. Le porte-parole de Trump a déjà laissé entendre que Trump veut abolir ou réduire, ou contredire par de nouvelles lois, un nombre respectable des lois signées a l’administration Obama. Newt Gingrich a précisé que c’était une mission prioritaire pour l’administration Trump et il a évalué à 70% le nombre de lois-Obama que Trump veut abolir...
Tout cela semble bien nous promettre des affrontements constitutionnels majeurs, ici entre le président en position d’antiSystème et le Congrès en serviteur du Système, dans une situation où, contrairement au schéma général de tels conflits, il n’y aurait pas un attaquant (en général le Congrès) et un attaqué réduit à la défensive (en général le Président), mais bien des attaquants des deux côtés. La situation peut évoluer vers une procédure de destitution d’une part (Congrès), mais aussi une situation de proclamation d’état d’urgence d’autre part (Président).
• Cette situation d’antagonisme est très fortement accentuée chaque jour, et très souvent du fait de Trump lui-même qui se montre de plus en plus offensif et coriace, et qui choisit lui-même ses armes au lieu de se les laisser imposer... Cette question des choix du président Trump est essentielle dans la mesure où, dans la “guerre pour la conquête de la réalité”, le “choix des armes” (c’est-à-dire “le choix des médias”) est un acte essentiel qui indique quel parti l’on a choisi et comment on va faire cette guerre. Une annonce d’il y a deux jours est singulièrement importante à cet égard... Aussitôt après son élection, lors d’une interview de CNN, Trump avait semblé bien conciliant en indiquant qu’il allait faire moins usage des tweets, c’est-à-dire, dans l’esprit de la chose, prendre ses distances des réseaux et de l’internet où l’on trouve l’essentiel de la presse antiSystème, pour se rapprocher des médias institutionnalisés, ou presse-Système, évidemment du côté du Système. Puis il y eut une rencontre qui se passa très mal entre Trump et plusieurs directeurs de journaux de la presse-Système, puis une montée de la tension avec le Silent Coup, les polémiques du recomptage et du vote du Collège Electoral.
Depuis, Trump est complètement revenu sur son engagement du départ et au contraire, fait clamer haut et fort par son porte-parole qu’il est plus “tweet” que jamais, c’est-à-dire, dans la configuration où il se trouve et dans le cadre de son affrontement avec la presse-Système, plus antiSystème que jamais... Voici la dernière annonce faite à cet égard, rapportée par ZeroHedge.com le 3 janvier, où la déclaration du porte-parole de Trump Sean Spicer est particulièrement impressionnante. (Notamment son verbatim selon notre interprétation de ce qu’il a dit sur le réseau ABC, en fin de citation, qui est façon de dire, pour le dire droitement si vous voulez : “Vous savez quoi, vous de la presse-Système ? Vous êtes de la merde et on peut faire sans vous, et avec intérêt encore...” Le langage est celui de l’affrontement direct : puisque ces gens veulent la guerre [“pour la conquête de la réalité”], ils l’auront.) :
« Having drawn the ire of the mainstream press for his extensive use of Twitter in announcing major developments and policy shifts, President-elect Donald Trump will not end the "onslaught" of posts on Twitter that fed his unconventional campaign, even after taking on the formalized duties of the Oval Office later this month, as Bloomberg notes following an announcement by incoming White House press secretary Sean Spicer who said he expects Trump “will boldly use” Twitter to make major policy announcements.
» Shortly after his victory on November 8, Trump said in an interview on CBS’s “60 Minutes” that he was rethinking his use of social media: “I’m going to be very restrained, if I use it at all, I’m going to be very restrained,” Trump said. That, however, has not happened and since then, during the countdown to Inauguration Day on Jan. 20, he’s shown little sign that he intends to follow that pledge.
» In fact, making news and issuing statements on social media sites that also include Facebook and Instagram will “absolutely” continue, despite any prior promises to the contrary, incoming White House press secretary Sean Spicer said Sunday on ABC’s “This Week.”“You know what? The fact of the matter is that when he tweets, he gets results,” Spicer said. “You know, with all due respect, I think it freaks the mainstream media out that he has this following of over 45 plus million people that follow him on social media, that he can have a direct conversation,” Spicer said. “He doesn’t have to have it funneled through the media.”
• On ajoutera une dernière remarque, concernant les déclarations d’Assange faites avant-hier à FoxNews. C’est la deuxième fois en deux jours qu’Assange intervient, après un silence de plusieurs semaines et des indications selon lesquelles il était coupé de tout accès avec l’extérieur, avec internet, etc., selon une décision de l’Équateur (il se trouve à l’ambassade de ce pays, à Londres) qui aurait cédé aux pressions de John Kerry et de l’administration Obama demandant sa neutralisation médiatique. Assange de retour, comment interpréter la chose sinon comme un revirement de l’Équateur, instruit par des contacts avec l’équipe Trump après le vote du Collège Électoral, dans le sens où le nouveau président désirerait que rien ne soit fait pour entraver l’action de WikiLeaks et de son plus fameux représentant ?
Cet ensemble de nouvelles, de remarques, de développements, de déclarations, etc., mérite un commentaire global qui soit à mesure du bouleversement tectonique qui se prolonge, qui s’amplifie encore, dans la poursuite de la dynamique de USA-2016, comprenant les événements tous aussi bouleversants les uns que les autres, de la campagne électorale, de l’élection de Trump et de la transition qui se révèle comme étant sans précédent, comme une guerre entre les deux présidents et une guerre générale pour ou contre la légitimité et la légitimation du nouveau président. L’enjeu est à un niveau et dans une structure de blocage qui nous semble de plus en plus interdire toute possibilité d’arrangement, de compromis, de cessez-le-feu (même temporaire) dans l’état actuel des choses et selon l’orientation en constant affermissement que suivent ces choses.
Ce qu’il ne faut absolument pas oublier, c’est que cette “guerre pour la réalité” (“pour la conquête de la réalité”) se fait essentiellement, sinon exclusivement, au travers du cas du rôle de la Russie durant la campagne électorale qui est le débat principal en cours à Washington. A partir de ce thème, la perception évolue naturellement vers cette question extraordinaire, qui fut également récurrente tout au long de la campagne : au travers de ses supposées-interférences, la Russie aide-t-elle et a-t-elle aidé Trump jusqu’à le faire élire président ? Au-delà encore, la transcription théorique de la question opérationnelle revient à cette question ultime qui contient sa réponse pour ceux qui la posent, question totalement explosive, insupportable politiquement : le président Trump est-il un président-traître à la solde des Russes ? Comment veut-on que, sur cette question, selon la réponse envisageable par l’alternative du “oui” et du “non”, puisse se faire une entente entre Trump et ses adversaires (entre Trump-antiSystème et le Système) sur une issue qui implique nécessairement, soit que le président est un traître, soit que les adversaires du président sont eux-mêmes des traîtres en accusant le président d’en être un alors qu’il ne l’est pas.
Nous précisons clairement qu’il est totalement inutile, de notre point de vue, de s’attarder une seconde au débat sur les propositions et le fondement de ces questions ; pour nous, elles sont totalement faussaires, totalement imposteuses, comme nous avons pu le voir en suivant tout le processus dès l’origine de la séquence précisément abordée ici, c’est-à-dire essentiellement dès les envois WikiLeaks avant le début de la convention démocrate, à la fin juillet 2016. D’ailleurs, lorsque se produisirent les premières démarches dialectiques pour cette mise en scène du “complot pro-Trump de Moscou”, pour camoufler les agissements frauduleux et corrupteurs du DNC et d’Hillary Clinton, notamment à l’encontre du candidat Sanders, nous n’attachâmes aucune importance à la narrative du complot WikiLeaks/Poutine et lui assignâmes la place qui s’imposait d’une manœuvre désespérée de communication, – supputant simplement, par réflexe de l’habitude d’un monde où ne prédomine pas absolument la folie du Système, qu’on n’en parlerait plus quelques jours après la convention démocrate... Ainsi, le 25 juillet 2016, nous en parlions déjà au passé :
« Ce à quoi, les démocrates, en “Panic Mode” d’une façon générale, en un premier temps et sous l’initiative furieuse d’Hillary, répondirent à l’attaque WikiLeaks/Assange que tout cela était un coup monté des Russes, c’est-à-dire de Poutine, c’est-à-dire de Trump puisque le candidat républicain est, c’est bien connu, un quasi-agent du KGB, un “Manchurian Candidate”... Il s’agissait clairement d’une initiative d’Hillary, et le texte de ZeroHedge.com, qui tente de démêler l’imbroglio des divers hacker type-Guccifer relayée par WikiLeaks, en rend compte en rappelant que le camp qui a de véritables liens avec la Russie, notamment avec la finance russe (investissement de la Clinton Foundation dans la banque russe Renaissance Capital), est bien le camp Clinton, au point que Poutine l’en “remercia personnellement” en 2010, lorsque se fit la transaction, comme Bill l’annonça lui-même publiquement à l’époque. Bref, la narrative du “complot Poutine/Trump-WikiLeaks/Assange”, c’était vraiment du très-très lourd (l’emploi du passé nous paraîtrait nécessaire car il semble bien qu’on n’en parle plus guère). »
... Ce en quoi, quant aux derniers mots entre parenthèses de la citation, nous nous trompions lourdement. La campagne fut tellement catastrophique pour Clinton et les démocrates qu’au contraire “la narrative du “complot Poutine/Trump-WikiLeaks/Assange” fut très fortement entretenue, ne cessa de grossir, de s’amplifier, pour devenir le fondement, le socle même de la “réalité” que le Système a voulu et continue à vouloir opposer à l’élection de Trump. Il n’empêche, cette narrative et ces accusations qui font partie de la “guerre de conquête de la réalité“ reposent pour ce qui est du camp du Système qui les a suscitées sur une construction d’une grossièreté mensongère absolue dans l’extrême de sa logique. Il est donc inutile de les prendre vraiment au sérieux pour ce qu’elles signifient... Ce qui nous importe, c’est la distance infranchissable qui sépare les deux camps du point de vue de la perception qu’ils ont de la nouvelle situation politique, de la présidence Trump, de sa légitimité, – deux camps qui s’opposent l’un à l’autre selon des “réalités” si différentes et donc sur des objets complètement différents... Enfin, comment parler autrement, c’est-à-dire en des termes moins extrêmes, lorsqu’on ne s’accorde pas justement sur une réalité commune, “objective”, et que ce désaccord structurel de la perception est le fondement même du désaccord ?
Dans de telles conditions, il nous paraît effectivement extrêmement difficile que Trump et ses adversaires puissent à un moment ou l’autre s’accorder. On ne peut que constater qu’il existe une rupture irréfragable au niveau de la perception, et que cette rupture tend à s’accroître alors qu’on aurait pu penser que l’élection de Trump, puis sa confirmation par le Collège, auraient fini par combler cette rupture en conduisant le nouveau président à plus de souplesse par réalisme, et en conduisant le Système à s’accommoder d’un Trump malgré tout. Il n’en est rien, et cela pour la raison essentielle que la mécanique de la crise a atteint un point de non-retour et qu’elle ne fait plus que produire des contradictions conflictuelles, des effets négatifs, des situations d’un extrémisme qu’on ne peut plus réduire, etc. ; et chacun se trouve confirmé et renforcé dans son refus de concessions vers l’autre, ce qui se traduit par un durcissement constant de la position de Trump tandis que le Système, lui, plus que jamais immuable parce que conscient d’en être à une sorte d’affrontement final, reste immuablement sur ses positions, campé sur sa position de surpuissance qu’il jugé décidément irrésistible.
Ainsi en revient-on, pour la situation générale, à une remarque faite plus haut concernant l’intention de l’administration Trump de démolir des parts essentielles de l’appareil législatif bâti par l’administration Obama, et donc adoubé par le Système, – c’est-à-dire selon des mots plus directs, l’appareil législatif voulu par le Système ces huit dernières années... Effectivement, comme nous l’observons plus haut, cette dynamique implique la perspective très courte et rapide d’affrontements constitutionnels et institutionnels majeurs entre le président et telle ou telle partie de l’establishment selon les circonstances. Le caractère exceptionnel de cette situation est bien que cet affrontement n’est pas l’effet d’une circonstance, d’un accident, d’une erreur ou d’une faute dans le chef de l’un ou l’autre parti, mais bien l’effet de ce qui semble une situation où des natures différentes, inconciliables et furieusement antagonistes se trouvent en présence. Effectivement encore, bien des cas de situations exceptionnelles et d’urgence sont possibles (des situations législatives type procédure de destitution, des situations de l’exécutif s’apparentant à des pouvoirs de type-état d’urgence, des manœuvres de type-“coup de force” de l’un ou l’autre camp, de l’un ou l’autre centre de pouvoir).
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