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4691Le conseiller officiel des princes français, successivement Mitterrand, Sarkozy puis Hollande, vient de soutenir que le souverainisme, autre nom pour un nationalisme économique et diplomatique, serait une nouvelle manière de formuler l’antisémitisme.
Attali est un fervent défenseur du sionisme qui est précisément un nationalisme fondé sur la revendication d’une terre usurpée à ses occupants et réservée exclusivement aux Juifs de tout pays. Mieux que toute autre démonstration, sa direction de l’hymne israélien devant un Shimon Peres, l’artisan des attaques sous faux drapeaux de communautés juives en Egypte et en Irak pour hâter leur émigration et père de la bombe atomique israélienne, dit son attachement viscéral à une entité coloniale raciale, expansionniste et belliciste. Tenir ensemble les deux positions tient lieu d’une acrobatie qui s’étaie d’une machinerie idéologique installant comme normalité acceptable et bien reçue ce type de dissonance cognitive.
L’internationalisme d’Attali tel qu’il est prôné par les mass médias s’articule autour des intérêts des transnationales qui en sont les principaux actionnaires. Il préconise aussi l’interventionnisme militaire des Usa partout dans le monde qui assure leur domination sur un marché qu’ils ont souhaité sans limitation par des frontières.
Pauvre Trump qui avoue ne pas savoir le nombre de pays et de sites (et nous non plus) où stationnent des forces militaires étasuniennes ! L’incohérence apparente de ses décisions s’éclaire d’un nouveau jour pour peu qu’on observe avec distance les slaloms qu’il emprunte pour appliquer sa doctrine personnelle de Défense exprimée depuis sa campagne électorale. Il ne l’a pas fondée sur une guerre sans fin contre l’ennemi du millénaire ‘ le terrorisme islamiste’. Cette Global War on Terror (GWOT) était le substrat qui devait dynamiser sous son impulsion destructrice l’économie étasunienne étranglée par la crise des dotcom, officialisée par Bush Junior et reprise par Obama. Il a revendiqué très tôt un isolationnisme au nom duquel les Usa ne devraient plus concourir à renverser des régimes auxquels ils ne comprennent rien. L’abandon annoncé de l’activité des services de renseignements, d’espionnage, de contre-espionnage, responsable de psy-ops et de regime change, motive la fronde d’une fureur inouïe soutenue contre lui par ses opposants.
La procédure de destitution promise à son encontre menée sous la direction de la Speaker démocrate à la Chambre des Représentants correspond à ce moment où Bolton fut licencié et la décision fut prise du retrait des militaires étasuniens du Nord-Est de la Syrie. Nancy Pelosi repousse pour l’instant le vote qui permettrait l’enquête et la mise en accusation du POTUS actuel, ce qui témoigne du désarroi du camp belliciste et de l’atomisation du parti démocrate. Poussée par l’aile gauche de son Parti à bouter dehors un Trump honni par tous ceux que ne préoccupent que les questions sociétales, on pourrait supposer qu’elle est prise par un vertige devant la crise constitutionnelle qu’ouvrirait cette séquence à la veille des élections présidentielles. En réalité, elle redoute en cas d’un tel vote que les questions des Républicains qui surgiraient lors des confrontations dans les commissions ne fragilisent les positions de députés de son camp. Elle tente d’emprunter des voies qui conduiraient à la mise en accusation qui shuntent ce vote et éviteraient des questions fort embarrassantes de la part des Républicains. Les Démocrates et la Killary sinon à leur tête au moins instigatrice occulte se seraient avisés en outre qu’ouvrir le dossier de l’Ukraine exposerait les malversations sans nombre, la corruption profonde des responsables étasuniens du coup d’Etat de 2014. Mais inévitablement, la question devra passer devant leSénat dominé par les Républicains qui ouvrira un procès, il appellera alors à témoigner les Biden, l’agent du FBI lanceur de l’alerte et vraisemblablement Obama. Du très grand spectacle en perspective avec le père Donald aux premières loges.
Patiemment avec un art consommé de l’esquive du négociateur en immobilier ou plus certainement par simple exploitation opportuniste des failles évidentes de l’adversaire, Trump démine le paysage et nettoie le marais puant de l’Etat réel qui double le formel de la Maison Blanche, celui des Renseignements et du CMI. Brenan, Comey et Obama sont en passe d’être mis en accusation par le nouveau ministre de la Justice.
La résolution bipartisane votée massivement (354 voix contre 60) au Congrès contre le retrait des forces militaires de Syrie n’a qu’une portée symbolique, elle indique néanmoins clairement l’orientation de la classe politique étasunienne perfusée par les donations de lobbys qui dirigent le pays, Lockheed, Boeing, Raytheon et AIPAC.
En effet, l’entité coloniale parrainée par l’ONU en 1948 s’estime menacée par la volonté de la Maison Blanche de mettre fin à la présence étasunienne au Moyen Orient.
Tous les sionistes s’élèvent contre l’isolationnisme affiché de Trump. Le retrait des Usa met en échec le projet longtemps caressé par Israël de fragmenter la Syrie. Un Kurdistan syrien soutenu militairement par le régime de tel Aviv était bien l’un des enjeux de la guerre instituée en Syrie depuis 2011, drôle de guerre civile qui fait intervenir pas moins de neuf pays et une myriade de nationalités parmi les combattants pour la démocratie. Pour promouvoir le Rojava, la propagande, d’une efficacité éprouvée, a mis en avant des femmes en tenue de combat avec un physique avantageux selon les canons occidentaux. Elle a séduit une gauche européenne, très idiote et particulièrement utile, transformée par manque de perspective claire en l’alliée objective de l’impérialisme sioniste et étasunien.
Un premier choc non amorti de cet abandon étasunien de la région a été enregistré par l’absence d’une réaction à la mesure de l’impact de l’attaque des Houtis sur les sites d’exploitation pétrolière de l’ARAMCO. L’envoi de 1000 ou 2000 soldats de l’US Army et le renforcement de la défense anti-missiles par des Patriot supplémentaires ne masque pas le désintérêt pour le sort des Saoud emberlificoté par un héritier de 32 ans pusillanime et responsable de l’engagement d’un royaume d’un autre âge dans une guerre ingagnable avec le Yémen et d’un blocus contre le Qatar un voisin et ancien allié.
Certes, cette attitude indifférente a déplu à Tel Aviv mais elle permettra des ventes supplémentaires d’appareils et de dispositifs de surveillance par les nombreuses firmes israéliennes dédiées à la sécurité, coûteux et d’une utilité dérisoire.
Pourtant, Trump avec l’aide de son gendre Kushner s’est montré le plus sionistophile des présidents des Usa par l’ « octroi » de Jérusalem et le droit reconnu à Israël d’attaquer qui il veut au Proche Orient, reconnu comme son terrain de jeu exclusif.
Israël est de plus confronté à une crise politique ouverte par l’absence de majorité claire pour la formation d’un nouveau gouvernement. Netanyahu a renoncé à la mission que lui a confié le Président faute de consensus autour de sa personne, compromise dans des affaires de corruption désormais trop voyantes.
Il devient impérieux pour l’exécutif de l’entité sioniste de tenir compte d’une réalité de plus en plus prégnante, les Usa ne frapperont pas militairement l’Iran, on le sait depuis les demandes réitérées de Sharon. Les sanctions économiques qui frappent durement la République islamique d’Iran renforcent une cohésion patriotique. Elles créent une fragilité politique dans le pays car la petite bourgeoisie urbaine, particulièrement atteinte par cette guerre économique, peut à tout moment rentrer en rébellion ouverte et déclencher des manifestations susceptibles d’être manipulées par les mains bien visibles des révolutions colorées.
Les modalités du retrait américain du sol syrien, incomplet car 300 ou 400 soldats continueraient de ‘protéger’ (sic !) le sous-sol riche en hydrocarbures du Nord Est syrien du gouvernement légal de Damas sont encore discutées et disputées.
Le transfert des garnisons américaines en Irak, illégal car elles n’y sont pas invitées par un gouvernement irakien opportunément contesté, est en cours et se poursuivra.
Toutes les lamentations déversées dans les journaux israéliens n’y changeront rien.
L’exécutif étasunien est touché d’un certain degré de sagacité et de clairvoyance concernant les guerres menées au Proche Orient dans l’intérêt exclusif d’Israël. Obama déjà a été fustigé abondamment pour avoir refusé de bombarder la Syrie en 2013 lors du montage rocambolesque par des acteurs affublés de casques blancs d’une attaque chimique au chlore par Assad de son opposition.
Trump en homme d’affaires plus ou moins avisé a également fait un prompt calcul. Sa décision est frappée au coin d’un bon sens d’investisseur et spéculateur immobilier. La donne pétrolière ne justifie plus une telle présence au Proche Orient, le pétrodollar arrive en fin de course et les ressources dans le sous-sol séoudien aussi. Il semble plus opportun de développer une indépendance énergétique quitte à aggraver le désastre écologique et financier grâce aux forages pour l’exploitation des hydrocarbures piégés dans les roches schisteuses.
Les affrontements entre la Chine et la Russie et l’Occident sont à observer désormais au sein du continent africain, réservoir de matières premières irremplaçables. Des dizaines de milices à la solde de transnationales dans le Sud et le Nord Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo ont fait des millions de morts ces dernières années. Goma, ville frontalière proche du Burundi et du Rwanda, est réputée pour être la ville la plus dangereuse au monde. Israël a investi depuis des décennies dans des relations avec des pays africains pour les appuis diplomatiques qu’il pouvait en obtenir, une politique de revers par rapport à la Ligue Arabe à l’époque du front de refus arabe mais aussi pour les ressources minières comme le diamant. L’industrie diamantaire israélienne est en pleine crisedans un contexte de fléchissement mondial de la demande en pierres précieuses. (L’or se porte bien, merci la guerre commerciale et monétaire initiée par Trump). L’acquisition d’un savoir-faire par l’industrie chinoise d’un diamant synthétique indiscernable du diamant naturel détrônera à jamais cette spécialité autrefois à la fois lucrative et sanguinaire de l’Etat hébreu. La Chine est déjà bien établie économiquement en Afrique, elle offre maintenant son appui militaire pour consolider sa présence et pérenniser l’expansion de ses entreprises nationales dont les domaines d’activité excèdent largement la seule occupation extractive.
Israël en entreprenant avec les néoconservateurs sionistes étasuniens la guerre contre le terrorisme et le remodelage du Grand Moyen Orient a échoué à détruire toute opposition à son projet d’extension jusqu’à l’Euphrate. Au contraire, l’Iran, sans partager aucune frontière avec lui l’entoure de toute part, par l’intermédiaire de formations politiques comme le Hezbollah du Liban et les Houtis du Yémen et de pays alliés comme la Syrie et l’Irak. La preuve de sa vulnérabilité à la technologie militaire iranienne a été administrée par l’attaque des deux sites de l’ARAMCO en Arabie.
La rencontre de Poutine avec Erdogan du 22 octobre à Sotchi a scellé un accord décisif qui consacre l’intégrité territoriale d’une Syrie souveraine, n’en déplaise au conseiller inamovible des condottieri français. La déclaration publique commune cèle certainement des points essentiels tus par les deux chefs d’Etat. Erdogan veut parachever le programme nucléaire turc qui ne sera pas nécessairement limité à un usage énergétique. Le coefficient d’affinité élevé d’Ankara pour le Kremlin avec les orientations très accommodantes pour les vues russes résulte sans doute de cette ambition.
N’ayant pas voulu entendre d’une oreille attentive les revendications justifiées d’un Moyen Orient totalement dénucléarisé, Israël devra compter sous peu avec une bombe nucléaire turque voire même d’une bombe séoudienne. Et l’entité coloniale perdra l’exclusivité de la possession de têtes nucléaires au Proche Orient, ce qui garantissait son immunité.
Dans cette équation à multiples variables, les solutions ne sont pas univoques mais certaines sont maintenant exclues. Assad restera comme une constante parmi l’étendue des issues possibles. Peu importe que des milliers de Djihadistes soient ‘relâchés dans la nature’ lors du mouvement précipité de retrait des troupes étasuniennes. Ils atterriront sans doute dans le champ magnétique des shekels israéliens mais sans l’aide de la Turquie qui fut plus que compréhensive avec eux ni des ressources fournies par les Usa qui ont couvert logistiquement leurs opérations. Les mercenaires se replieront vers d’autres destinations quoiqu’en dise l’exécutif turc. Les forces russes en Syrie s’occuperont d’empêcher le retour à la maison des groupes tchétchènes et daghestanais de Daesh, combattants les plus aguerris de l’ex Etat islamique.
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