Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
772On assiste à Washington à un remarquable et humaniste, sinon culinaire retour en grâce de la prison de Guantanamo. Il y a quelques mois, il paraissait certain qu'on allait fermer ce centre de détention qui a inauguré une forme postmoderne de détention illégale basée sur la coercition permanente en gants blancs. L’avis général était que Guantanamo portait atteinte au crédit international des USA et devait être fermé d’une façon ou d’une autre. Cet argument exquisément humaniste a été fortement attaqué ces dernières semaines, jusqu'à paraître désormais antipatriotique. La fièvre habituelle de “la patrie en danger” a repris tous ses droits.
Guantanamo est devenu un “symbole” pour les candidats à la désignation présidentielle du parti républicain. Un candidat a demandé qu’au contraire de la fermer, on agrandisse la prison pour doubler le nombre de ses détenus (vous verrez ça plus bas). Face à cette offensive, les démocrates sentent qu’ils perdent de plus en plus la possibilité de faire passer une législation demandant un plan pour transférer progressivement les prisonniers dans des centres de détention légaux. C'est pourquoi il semble aujourd’hui qu’il n’y ait plus guère de chance pour que Guantanamo soit fermé. Au contraire, la prison devient un fier symbole de la résolution américaniste dans la guerre contre le terreur.
Le Los Angeles Times du 24 septembre rapporte les développements récents de cette affaire:
«A lightning rod for international criticism, the U.S. detention facility at Guantanamo Bay, Cuba, not long ago appeared headed for closure. President Bush and his top advisors said they wanted to shutter the controversial lockup.
»But the latest attempt to shut it down is facing collapse: The detention facility has been embraced by many Republicans as a potent political symbol in their quest to seize the terrorism issue ahead of next year's elections.
(…)
»…leading Republican politicians have made Guantanamo into something of a rallying cry, akin to the party's traditional tough-on-crime message.
»At the GOP presidential debate in South Carolina in May, former Massachusetts Gov. Mitt Romney called for doubling the size of Guantanamo and continuing the use of “enhanced interrogation techniques” on detainees.
»“I want them in Guantanamo, where they don't get the access to lawyers they get when they're on our soil,” Romney said.
»In September, former New York Mayor Rudolph W. Giuliani won applause at a GOP presidential debate in New Hampshire when he derided calls to close Guantanamo. He compared those urging such a move to judges who “would release criminals into the street.”
»At the same debate, Rep. Duncan Hunter (R-El Cajon), the former chairman of the House Armed Services Committee, mocked the suggestion that detainees were being mistreated at Guantanamo.
»“Those guys get taxpayer-paid-for prayer rugs,” Hunter said. “They have prayer five times a day. They've all gained weight. The last time I looked at the menu, they had honey-glazed chicken and rice pilaf on Friday.”»
Bon appétit les gars, vous êtes au Hilton cinq étoiles de Guantanamo, au soleil de Cuba.
Mis en ligne le 25 septembre 2007 à 12H08