… Et Israël va recevoir les équipements qu’il faut

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Le Pentagone a notifié le Congrès de son intention de livrer à Israël cent bombes Lockheed Martin GBU-28. Ces armes ont pour capacité de percer le béton et sont donc reconnues comme des bombes “anti-bunkers”. Il s’agit évidemment de l’arme considérée comme idéale pour une attaque contre des installations nucléaires iraniennes.

Haaretz du 28 avril, en annonçant la nouvelle, prend soin de rappeler les récentes déclarations du Premier ministre Sharon, très inhabituelles pour un dirigeant israélien, — l’habitude à cet égard étant la discrétion la plus extrême pour toutes les matières militaires: « Prime Minister Ariel Sharon, in an interview with CNN earlier this month, said his country was not planning any military attack on Iran. Sharon, in a separate interview with Fox News, said: “Of course we will take all precautions and all the steps to defend ourselves. But it's not for Israel to provide the answer to the international problem” of Iran potentially developing a bomb. »

Il est en général admis que les Israéliens n’ont aucune envie d’effectuer des attaques contre l’Iran. D’autre part, ils ne croient nullement à l’efficacité de ces attaques. Les Américains changent d’avis régulièrement, toujours avec les néo-conservateurs, qui sont bien entendu les promoteurs systématiques de l’emploi de la force, pour ranimer le zèle défaillant. Mais cette reconnaissance de l’aspect profondément aléatoire de l’entreprise, avec des conséquences négatives probables considérables, n’empêche que ce “parti israélo-américain” est par ailleurs enchaîné à la logique systémique de l’emploi de la force inhérente au système militaro-industriel. Cette logique est illustrée pour ce cas par ces livraisons prochaines de bombes GBU-28. L’attaque contre l’Iran, si catastrophique puisse-t-elle s’annoncer, reste une option extrêmement sérieuse du côté israélo-américain. L’on imagine aisément un enchaînement de circonstances qui y conduirait.

L’ironie de cette affaire est que les plus vigoureuses réactions (négatives) à cette situation, et à la livraison prochaine des GBU-28, viennent du côté britannique. Outre l’aspect fondamental déjà signalé, il y a la réaction du représentant des libéraux pour les questions de défense. Il s’agit d’un personnage très intéressant, l’ancien vice-chef d’état-major, l’Air marshall Lord Timothy Garden, qui reste consultant du Ministry of Defence. Ses déclarations ont par conséquent un aspect officieusement pas si éloigné de la pensée des cercles officiels de défense. Garden estime que la prochaine livraison des GBU-28 suggère « that a strike is back in somebody's thoughts in Washington. »

Et encore: « Garden said such an “insane project” would not be militarily effective in terms of stopping nuclear development in Iran and would merely cause another broken state. He suggested Europe might join together and tell the United States “we will not put up with another attack on another Middle Eastern state when we still haven't repaired the ones we attacked earlier.”

» “But the real question is, from a military practical point of view, do you end up better off or worse off by going and zapping the country?” he asked. “My view is, the probability is you are very much worse off.” The world had managed with other states that had turned nuclear, notably Israel, said Garden, adding the Israeli arsenal was part of the reason for Iran's nuclear ambitions. »


Mis en ligne le 29 avril 2005 à 12H30