Et maintenant, l’apocalypse pour les présidentielles

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Et maintenant, l’apocalypse pour les présidentielles

27 novembre 2003 — Un article d’analyse du site WSWS.org, de ce jour, nous projette, dans les élections présidentielles de 2004, au coeur d’une hypothèse majeure : une déstabilisation du système US lors de la campagne, (notamment) par une attaque terroriste. L’article de WSWS.org s’appuie sur diverses récentes publication, dont une interview du général Tommy Franks, l’ancien commandant de Central Command et le chef des forces US durant les guerres d’Afghanistan et d’Irak. Les autres sources citées par WSWS.Org sont :

• Un article du Washington Post de David Rothkopf, de Carnegie Endowment for International Peace et ancien de l’administration Clinton. Rothkopf développe la logique d’une attaque terroriste durant les élections présidentielles. WSWS.Org cite Rotkkopf, lorsque ce dernier rapporte une récente expérience : « Recently, I co-chaired a meeting hosted by CNBC of more than 200 senior business and government executives, many of whom are specialists in security and terrorism related issues. Almost three-quarters of them said it was likely the United States would see a major terrorist strike before the end of 2004. A similar number predicted that the assault would be greater than those of 9/11 and might well involve weapons of mass destruction. It was the sense of the group that such an attack was likely to generate additional support for President Bush. »

• Un article de William Atkin dans le Los Angeles Times, décrivant notamment les mesures envisagées par les militaires américains en cas de troubles intérieurs.

L’analyste de WSW.Org attire évidemment notre attention sur cette floraison d’hypothèses allant dans le même sens d’une déstabilisation intérieure majeure des USA. Après avoir résumé les indications données par Atkin, montrant à quel point les forces armées US se préparent à la possibilité d’une attaque terroriste et à ses conséquences au niveau des troubles civils, WSWS.Org conclut : « The obvious question is: given the expected consequences, is it not in the political interests of the Bush administration or sections of the military/intelligence apparatus to engineer such a terrorist attack? Or at least to insure that it takes place, by looking the other way, on the model of September 11? »

Il y a déjà eu d’autres spéculations sur une telle évolution de la situation. On mentionnera ici celles dont nous nous sommes faits l’écho, que ce soit concernant la désintégration du système politique US, que ce soit, plus précisément, la possibilité de troubles aux USA même. On rappellera, sur ce dernier point, les déclarations du général Sanchez, commandant les forces US en Irak, concernant la situation en Irak et ses conséquences (déclaration publiée le 14 septembre) : « We've got to realize that this is a critical battlefield for America itself. This is where we have to win I am absolutely convinced that if we don't win here, the next battleground will be the streets of America. We can't allow that to happen. »

Tout cela forme un ensemble impressionnant. Ce qu’il est important de noter, c’est qu’il s’agit là d’une forme d’hypothèse et d’analyse extrêmement volatile et contagieuse, et qui va l’être d’autant plus que la pression pré-électoraliste va s’intensifier. C’est-à-dire que, même en envisageant le cas le plus optimiste, — qu’il ne s’agisse que d’hypothèses et qu’aucune action de ce type ne soit préparée pour l’instant, — on voit se mettre en place un processus qui peut conduire à deux possibilités (ou les deux parallèlement) :

• que ces hypothèses donnent effectivement l’idée à des groupes terroristes d’envisager de telles actions ;

• que ces hypothèses créent un climat tel qu’elles deviennent quasiment probables sinon certaines dans l’esprit des dirigeants et des membres de l’establishment washingtonien et entraînent de façon “préventive” (état d’esprit à la mode chez les “bushistes”) des mesures de précaution, voire de militarisation conduisant à une déstabilisation du système.

Tout cela doit être d’autant plus considéré à la lumière des pressions engendrées par la perspective électorale. Cette pression sera considérable, par exemple, si GW Bush n’est pas favori dans les sondages : comme le note WSWS.Org, une déstabilisation interne est effectivement tentante pour forcer, par une voie ou l’autre, au maintien de GW Bush au pouvoir.