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856Également en pensant en particulier à ce même lecteur cité dans le “Bloc-Notes” précédent, et bien évidemment pour l’édification de tous nos lecteurs intéressés, nous rapportons quelques précisions du plus haut intérêt obtenues de sources britanniques proches des milieux gouvernementaux de la défense.
• La rencontre USA-UK du 15 juin n’a rien donné, comme nous l’avions noté. Plus encore, il nous est précisé qu’elle a été le théâtre d’un affrontement sérieux et qu’elle a mis en évidence le désaccord extrêmement profond qui existe.
• Les exigences britanniques, que nous mentionnons dans ce même article sur la rencontre du 15 juin, sont effectivement radicales. (Pour rappel : « Defense and aviation analysts, however, said sticking points are likely British access to: low-observable — or stealth — technology; the software source code underpinning the aircraft whose operations are driven by immense computing power; details of the flight control software; and a possible agreement for follow-on development of aftermarket capabilities that British defense industry could manufacture and market around the world »)
• Ces exigences radicales sont sans aucun doute perçues comme telles par la partie britannique. Elles ont été établies comme telles de façon consciente comme un enjeu stratégique, avec la tactique délibérée de la visibilité publique (qui contraste avec l’attitude britannique jusqu’alors) mise en évidence par l’audition publique de Lord Drayson à Washington en février dernier. Cette nouvelle tactique a été voulue au plus haut niveau du côté britannique après que le blocage complet ait été constaté dans les négociations avec le côté US à l’automne dernier. Il s’agit de tenter de forcer à un déblocage par une pression publique.
• La partie britannique est complètement consciente de la hauteur de l’enjeu stratégique et de ses implications politiques. Pour elle, il s’agit d’aller au cœur du problème, qui implique la notion fondamentale de “souveraineté opérationnelle”. Les sources britanniques sont-elles conscientes (1) du risque d’échec et (2) des énormes conséquences politiques (entre USA et UK) de cet éventuel échec? La réponse est complètement positive sur les deux points. Un commentaire supplémentaire de ces sources britanniques est que « les conséquences politiques [de cet éventuel échec] seraient considérables également du côté américain ».
• Les sources britanniques ne désespèrent nullement d’un succès final, en fonction de ce qu’elles jugent de l’importance des forces pro-britanniques aux USA dans cette affaire. On peut observer à ce point qu’il y a peut-être, de la part des Britanniques, certaines illusions quant à leur capacité d’influence aux USA. On verra.
• Quoi qu’il en soit, ce qu’on doit retenir de l’attitude britannique telle qu’elle ressort des confidences de nos sources, c’est qu’il y a une complète conscience de l’enjeu ; que la bataille sera conduite de façon radicale, au plus haut niveau ; qu’il y a une volonté de ne pas céder sur l’essentiel (“souveraineté opérationnelle”) ; qu’un échec est possible et qu’il faudrait en accepter les conséquences politiques considérables, notamment avec un réalignement probable britannique du côté européen. (Le programme de porte-avions commun franco-anglais est un domaine qui reçoit de nos sources une appréciation très élogieuse ; manifestement, c’est un de ces domaines qui conduiraient un éventuel “réalignement européen” des Britanniques).
Mis en ligne le 23 juin à 16H53