Et s’il était élu ?

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Et s’il était élu ?

25 août 2011 – On nommera cette nouvelle “une percée psychologique”, ce qui n’est pas rien de notre point de vue lorsqu’on sait l’importance que nous accordons à la psychologie. Bien entendu, il y a le contexte politique, qui est caractérisé par une intensité sans égale, à la fois de la situation politique, des perspectives de déstabilisation, du climat d’hostilité, d’affrontement et de chaos, etc. Cela accentue encore le caractère peu ordinaire de cette “percée psychologique”.

Il s’agit de l’hypothèse de Ron Paul devenant président des Etats-Unis, qui est envisagée par deux sites US importants, le second en réponse au premier, – selon la question “si Ron Paul devenait président, cela serait-il vraiment une catastrophe ?” Il s’agit d’une “percée psychologique”, non pas tant à cause de ce qui est écrit dans ces textes, mais parce que les auteurs, qui appartiennent tout de même à des milieux politiques qui ne peuvent pas être qualifiés à la fois de marginaux et d’extrémistes, ont donc opéré selon l’état d’esprit selon lequel il n’est plus “impensable” (unthinkable) que Ron Paul soit élu président des Etats-Unis. Si l’on développe une telle hypothèse, c’est qu’elle a un sens, qu’elle n’est plus absurde dans l’esprit général du temps, qu’elle est donc concevable et “pensable”, – et alors là, quel changement ! Le reste fait partie d’une démarche spéculative de type scénario politique normal, comme on en fait beaucoup. On observera à ce propos (on en dira plus, plus bas) que cette démarche ne se fait pas pour chaque candidat, qu’elle se fait très rarement, sinon jamais, à un tel stade de la compétition pour les présidentielles (nous sommes à 14 mois de l’élection), qu’elle n’a jamais été faite “sérieusement” pour le cas de Ron Paul (pourtant candidat à deux reprises, dont en 2008), qu’elle n’a pas été faite pour aucun des autres candidats de l’élection de 2012 jusqu’ici.

• Le 23 août 2011, sur le site The Atlantic.com, Conor Friedersdorf publie un texte sous le titre «Why Does Ron Paul Scare You?», avec le sous-titre “Disons qu’il est élu. Qu’est-ce qu’il pourrait arriver de pire ? Soyez spécifique.” L’intérêt de ce titre, qui est une justification de l’étude de l’hypothèse, est que personne, dans les milieux politiques et journalistiques washingtoniens, n’a jamais vraiment, sérieusement montré quelque panique que ce soit à l’idée de l’élection de Ron Paul, parce que personne n’a jamais vraiment, sérieusement envisagé cette hypothèse. C’est justement là qu’est la “percée psychologique”. Jusqu’ici, Ron Paul était une non-personne et un non-candidat. (Nous avons suffisamment glosé sur le phénomène extraordinaire de cette véritable tendance négationniste à cet égard, qui est de faire comme si Ron Paul n’existait pas. On sait que le phénomène et enfin venu à maturité, en provoquant une série d’interrogations. Voir, par exemple, nos plus récents textes à cet égard : le 17 août 2011 et le 18 août 2011.)

Friedersdorf développe donc son analyse et observe, d’une part, que, dans le domaine intérieur, nombre des mesures révolutionnaires que préconise Paul n’ont guère de chance de voir le jour, sans élaborer plus avant sur celles qui pourraient tout de même voir le jour ; d’autre part, que, dans le domaine extérieur, il est le seul candidat qui promet un changement substantiel qui va dans le sens que souhaitent ou exigent la majorité de la population, un nombre qui commence à être marquant de parlementaires, voire tout simplement les nécessités de la situation des USA. (Friedersdorf évoque le désavantage de Paul de n’avoir jamais assuré une direction effective des affaires publiques, comme ministre, gouverneur, etc. Cas sans beaucoup de consistance, qu’il écarte rapidement ; après tout c’était le même cas pour les principaux candidats de 2008 : Obama, Clinton, McCain, tous parlementaires sans expérience de direction politique directe.)

«So I got to thinking. What's the worst thing that could plausibly happen if Ron Paul wins? And by that metric, how does he measure up to the folks he's running against? Don't ask why I chose him. It's obvious. The idea of him in the White House makes a lot of the people reading this post uneasy. Despite my libertarian sympathies, there is even a part of me that has always felt, without ever having thought it through, that putting Paul in the White House would be the biggest gamble of all the possible candidates running in the GOP primary… […]

»It is so much harder to gauge what approach Paul would take to governing. Even so, I am beginning to wonder whether my intuition that he represents the biggest gamble has led me astray: as I ponder the worst case scenarios that Paul might bring about, they don't seem scarier than the alternatives… […]

»But I want to hear from everyone else, because I think that some conservatives, liberals and independents dismiss Paul without forthrightly attacking any positions that would plausibly become policy if he were elected. Granted, I am sure I have blind spots here. I'm inclined to support civil libertarians who want to end the drug war, shrink the deficit, and bring home the troops, especially because those happen to be issues upon which I place an especially high priority.

»So what am I missing? I am asking in earnest. Paul is widely treated as a fringe candidate. Lots of folks seem to think the notion of him getting elected is scary. So be specific. What's the worst that could plausibly happen? And why does it frighten you more than the scenario for the candidate you back?»

• Confirmation de la “percée psychologique” dont nous parlons plus haut : quelqu’un prend aussitôt au sérieux la proposition de Friedersdorf et la développe pour son compte. Là aussi, il s’agit d’un chroniqueur qui n’est pas un dissident ou un marginal, mais d’un partisan du parti démocrate, d’Obama, etc. Il s’agit de Alex Pareene, de Salon.com, le 24 août 2011. Lequel Pareene, prenant effectivement l’hypothèse au sérieux, commence par admettre les côtés positifs qu’aurait une telle présidence…

«Let's start with the good: Ron Paul would likely be the best president doves and civil libertarians ever had. No pointless, expensive, bloody, illegal foreign engagements, or “peacekeeping missions” or “targeted drone strikes.” No illegal wiretapping. The bloated Homeland Security state would likely shrink (over the strident objections of members of Congress in both parties). Banks would no longer receive endless supplies of secret money from the government, probably. (Though the Fed is independent, as Paul well knows, and they could still keep the cash flowing.)»

Ensuite, Pareene attaque violemment le programme économique et social de Ron Paul, dont il estime par ailleurs qu’un “président Ron Paul” ne parviendrait à en réaliser qu’une partie réduite en raison d’une opposition totale du Congrès. Pareene termine de cette façon son analyse du programme de Ron Paul (le candidat), et de l’application de son programme par Ron Paul, 45ème POTUS (President Of The United States).

«Basically, a Paul presidency would be very, very bad for millions of Americans, especially ones reliant on government assistance (state or federal). And the dysfunction would, I imagine, be so bad for the economy that I'm not sure the American working and middle classes would ever recover (not that I'm sure now anyone will ever recover, with our current situation). I mean, if you think “uncertainty” is what's stopping business from hiring now, can you imagine how “uncertain” things would be with President Paul wielding a veto pen and controlling the U.S. Department of the Treasury? And can you imagine Paul dealing with a 2008-style financial crisis? I am guessing he'd let all the banks fail – which has its good points and its very terrifying points...»

… Sur les divers aspects de la critique du programme de Ron Paul, mais aussi sur les réactions des lecteurs, dont l’une est particulièrement intéressante au point qu’elle résume bien le propos, et que nous lui accordons une place privilégiée, nous renvoyons nos lecteurs au texte d’Ouverture libre de ce 25 août 2011. On ajoutera que ces réactions, les très nombreux commentaires au texte d’Alex Pareene, en général plutôt favorables à Ron Paul (bien que Salon.com soit un site progressiste, démocrate de centre-gauche), concourent à la “percée psychologique” dont nous parlons, et dont nous parlerons plus loin. Nous soulignons à nouveau, comme un fait absolument remarquable et significatif, que nous n’avons pas remarqué, – sans prétendre, évidemment avoir tout lu, – la moindre allusion à l’âge du capitaine, c’est-à-dire Ron Paul, 76 ans depuis ce week-end… Dieu sait, dans sa grande sagesse, si l’argument (contre Ron Paul) a du poids en vérité. Le fait qu’il ne soit quasiment jamais évoqué est un signe, à la fois de l’irréalité de sa candidature jusqu’à maintenant, et à la fois de l’irrésistibilité du très grand sérieux de sa candidature, une fois admise cette possibilité.

En vérité, la classe politique du bloc BAO, donc de Washington et donc les autres candidats, à commencer par le président tel qu'il se manifeste dans sa fonction, est d’une telle bassesse et d’une telle abyssale médiocrité par son propre consentement d’abdication devant le Système, d’une psychologie si complètement pervertie, que la seule réalité de la candidature de Ron Paul, – le fait que cette possibilité devienne vraie, – devrait jouer le rôle d’un ouragan et balayer tout le reste. Paul n’est pas le Messie, ni un génie, ni rien de la sorte ; il est un étrange artefact texan, très américaniste il ne faut pas s’y tromper, – mais qui a échappé à la corruption du Système par on ne sait quel labyrinthe de causes à effets… (Ron Paul est aussi un outil d'un destin très “maistrien” qui règne aujourd’hui.) Rien que cela, dans des conditions normales, le rendrait irrésistible.

…Mais quelles “conditions normales” ?

Notre commentaire

Nous allons diviser notre commentaire en deux parties. La première concerne cette fameuse “percée psychologique” dont nous parlons ci-dessus, la seconde ce que pourrait être le destin de Ron Paul. Il est vrai que, pour nous, le fait que deux plumes qui ne sont pas du monde dissident se penchent sur le thème “qu’est-ce que serait l’action d’un Ron Paul devenu président”, fait naître la possibilité terrestre qu’il soit président. Même s’il ne s'agissait que d'une possibilité sur mille, – et nous sommes bien au-delà, certes, – c’est le fait de la possibilité qui est essentiel.

Il ne fait aucun doute que l’apparition de commentaires qui commencent à acter comme réelle cette possibilité vient de l’évolution des derniers quinze jours (Dieu, comme l’Histoire va vite), – dont nous avons abondamment parlé. (Voir, plus haut, nos textes référencés.) Cette évolution, en quinze jours, nous a fait passer d’une situation où Ron Paul est non-être et non-candidat, à une situation suscitant certaines réactions contraires et contestatrices de plus en plus vocales (comment Paul peut-il un “non-être” et un “non-candidat”, alors qu’on le trouve, constamment, aux premières places des sondages et des scrutins d’essai, qu’il amasse assez d’argent par la voie absolument populaire pour une campagne complète, etc. ?), – enfin, à une situation d’étonnement et même d’effarement, non exprimée certes, sauf par quelques rares plumes, devant la réalité de cette situation générale. Notre conviction est que ces divers épisodes, par le caractère évident et grotesque du cas (nier l’existence d’une force politique si puissante), constituent une poussée très grande qui profite objectivement à Ron Paul. La “non-existence” de Ron Paul jusqu’ici l’a mis en effet à l’abri des habituelles critiques et pratiques du système, – insinuations, accusations biaisées, démonisation, etc., – et lui a permis ainsi de construire une formidable base sur laquelle appuyer son action.

D’autre part, – mais quel formidable “d’autre part”, – la situation est aujourd’hui si tragique, l’effondrement du Système en phase si accélérée, qu’il se crée un non moins formidable appel d’air pour des alternatives de sauvegarde ultime, – et, inconsciemment là encore, Ron Paul apparaît de cette façon, même chez ceux qui font profession de s’opposer à lui. Toute l’irréalité grotesque de cette situation est résumée par le titre de celui qui, le premier hors de la dissidence, a évoqué la possibilité d’une élection ; lorsque Conor Friedersdorf titre son article «Why Does Ron Paul Scare You?» (“Pourquoi Ron Paul vous panique-t-il ?”), il a raison par rapport au raisonnement que lui-même développe, mais il a complètement tort dans la vérité de la situation : Ron Paul n’a paniqué personne puisqu’il était jusqu’ici un “non-être”… Voilà qu’il apparaît et qu’on commence à s’employer à le défendre alors que rien n’a été vraiment dit de particulier contre lui (puisque “non-être”, salué par le silence) ; du coup, Ron Paul apparaît comme victime d’une injustice, ce qui rejoint la vérité de son cas mais sans que le Système ait pu se mobiliser contre lui puisqu’il “n’existait pas” jusqu’ici. Cette “percée psychologique” ouvre la voie à la forte possibilité que Ron Paul puisse finalement occuper une position particulièrement enviable dans sa campagne : vieux sage, victime d’une injustice, à qui l’on n’a pas eu le temps de reprocher quoi que ce soit, ni de fabriquer les habituelles calomnies contre lui, etc.

…Bien entendu, si la “percée psychologique” se confirme, c’est pour le compte que l’artillerie anti-Paul du Système va se déchaîner. On parlera alors de “l’âge du capitaine” et du reste, mais le constat doit être fait que le capitaine a pris une sacrée avance avec sa base de soutien, son financement, certaines estimes à son égard qui sont apparues ici et là. D’autre part, ce déchaînement signifiera que Ron Paul existe, et le silence autour de lui ne pourra plus, par définition, se prolonger. Cela implique de bonnes conséquences pour lui, évidemment.

Dislocation centrifuge

Alors, puisque le terrain est bien préparé par rapport à ce qu’il était il y a encore quinze jours, intéressons-nous à notre tour à la question : que ferait-il s’il est élu ?… Nous la formulerions, pour notre compte, d’une façon bien différente : que se passerait-il s’il est élu ? En effet, pour nous, – et en faisant ces remarques nous découvrons notre perception du déroulement des événements, – Ron Paul n’a aucune chance de réussir quoi que ce soit de durable à l’intérieur du cadre existant (le Système) ; ce n’est d’ailleurs pas là sa fonction. Le Système est totalement, définitivement irréformable ; il faut le briser, de toutes les façons possibles. Ron Paul véhicule beaucoup d’idées dont le Système a horreur, avec des qualités personnelles à mesure. Le Système, en phase d’effondrement selon une dynamique d’autodestruction, est plongé dans une profonde confusion et une angoisse terrible de toutes les agressions possibles contre lui ; de ce point ce vue, il perçoit Ron Paul comme un ennemi mortel et a tendance à sur-réagir avec violence et excès contre lui. Puisque le Système est en phase d’autodestruction, plongé dans la confusion et l’angoisse, cela peut amener, par la maladresse qui s'ensuivrait, des conséquences intéressantes... Par conséquent, certes, “que se passerait-il s’il était élu ?” Nous envisagerions deux voies de réflexion, en sens chronologique contraire.

Ron Paul est élu et accède effectivement à la présidence. Le principal aspect de cette présidence, dès le premier jour, sera le conflit entre le nouveau président et le Système. Ce conflit devrait effectivement prendre la forme, d’abord, d’un conflit avec le Congrès, mais ce Congrès relayant évidemment plus que jamais les divers centres de pouvoir sous la forme de lobbying, de subventions, de corruptions directes, etc. C’est l’hypothèse qu’évoquent les auteurs cités, d’un “blocage” entre le président et le Congrès. On observera que la chose n’a rien en soi d’exceptionnel, puisque nous sommes effectivement, aujourd’hui, en plein blocage de cette sorte ; mais, avec un “Ron Paul président”, elle deviendrait un facteur absolument essentiel, parce que sa présidence dépendrait effectivement de certaines mesures fondamentales, qui supposent, au moins, que le pouvoir législatif ne s’y opposerait pas par tous les moyens disponibles. C’est alors qu’il faut se référer au lecteur de l’article de Pareene, nommé “Hank Xavier” (voir Ouverture libre ce 25 août 2011), et au dernier point de sa présentation du “programme Ron Paul”. Il s’agit du soutien populaire à Ron Paul, et de l’activisme qui va avec…

«…So... let me clue you in on a piece of the plan. If Ron Paul is elected in 2012, the following mid-terms will show a massive undertaking by the rEVOLution to elect liberty candidates to congress. On the heels of such a huge win, we expect momentum to be clearly in our favor and our movement will have grown exponentially. This will not be a right v. left effort, as our movement is very much non partisan and is rather focused on principles over politics. You will see Democrat liberty candidates and you will see Republican liberty candidates. Both sides will work within their respective parties to shift their parties policies back toward Constitutional principles and away from corporatism and war. This is the goal and if you have been witnessing anything about our movement, you know that not only are we not going away, but we are succeeding and will continue to push, and push, and push until we win…»

Il y a évidemment, à notre sens, et selon l’évolution des événements, beaucoup plus dans cette description que la description d’une action populaire dans les strictes limites de la constitution. Il y a l'affirmation d’un mouvement populaire constitué en dehors des normes du Système, et qui pourrait intervenir selon ses propres normes en cas de conflit tel que celui que nous décrivons. Il y aurait alors une situation où Ron Paul se retrouverait face au Congrès (face au Système), avec “la rue” comme alliée principale… Ce serait du pur “American Gorbatchev”, à une échelle et selon une tension et une violence d’affrontement qui laisseraient loin derrière ce que nous connûmes du temps de Gorbatchev en URSS.

Ces observations sur la tension et la violence d'affrontement avec le Système nous conduisent à envisager la seconde hypothèse, qui nous rapproche chronologiquement de l’événement. Il s’agit des actions possibles pour empêcher Ron Paul, s’il était élu, ou même, simplement, s’il était désigné candidat républicain, d’avoir une chance de parvenir à la présidence. Nous parlons donc de la période entre août et novembre 2012, voire d'août 2012 à janvier 2013, c’est-à-dire en y incluant la période intermédiaire entre l’élection et la prise de fonction.

Si l’on mesure bien la panique (cette fois, le mot est le bon) qui s’emparerait du Système si une candidature de Ron Paul se précisait, on peut envisager bien des actions possibles pour contrecarrer une telle évolution. Il y a diverses actions potentiellement dramatiques dans ce sens. L’hypothèse qui vient à l’esprit est celle d’une intervention de l’autorité suprême pour l’imposition d’une loi martiale suspendant les processus institutionnels, y compris durant la période transitoire, ce qui écarterait pour une durée donnée ou non, la prise de fonction du nouveau président, ou même le processus électoral, l’actuel président restant en fonction. (Des mesures d’urgence, de cette sorte, – montages, manipulation, etc. – avaient été évoquées à l’approche de la fin du premier mandat de Bush, lorsqu’existait la possibilité qu’il fût battu pour sa réélection, ou menacé de perdre l’élection.) On peut envisager, dans ce sens, que les déclarations de Ron Paul, que nous évoquions le 22 août 2011 s’appliquent effectivement à ce cas, et donc à son propre cas, pour l’empêcher de parvenir légalement à la présidence. («Ron Paul has recently said that H.R. 645 (The National Emergency Centers Establishment Act) could lead to Americans being incarcerated in detention camps during a time of martial law, Infowars reported on August 20. “Yeah, that's their goal, they're setting up the stage for violence in this country, no doubt about it,” responded Paul…») Quoi qu’il en soit, on comprend bien entendu que la base populaire militante dont dispose Ron Paul se trouverait immédiatement sollicitée en vue d’une mobilisation, et qu’on se trouverait plongés dans des événements aux prolongements imprévisibles.

(Il est entendu qu’il existe bien sûr, aussi, des actions extrêmes et violentes (attentats) possibles. Il est également bien entendu que nous pensons que de telles initiatives déclencheraient presque automatiquement, presque aussitôt, une situation de chaos et de révolte, parce que la chose interviendrait dans un climat d’extrême tension. Là encore, on retrouve le facteur de soutien populaire que l’on évoque constamment dans cette partie de notre analyse.)

Le fait est que, jusqu’ici, les choses évoluent dans un sens qui privilégie plusieurs hypothèses s’emboîtant les unes dans les autres : 1) Ron Paul est un facteur de plus en plus important de la vie politique US, et toutes les tentatives d’influence et de communication prises pour le réduire ont échoué. Il existe de très sérieuses chances pour qu’elles continuent à échouer, si Ron Paul poursuit dans la voie qu’il s’est tracée (celle de la tortue habile).

2) Dans ces conditions, Ron Paul est un facteur explosif, un système antiSystème extrêmement puissant, quelles que soient ses intentions, voire même en dépit de ses intentions, simplement parce que tout en lui, sa personnalité, son affirmation, son programme, etc., exsude pour le Système l’agression pure et simple, et l’agression potentiellement mortelle : Paul est et sera de plus en plus perçu comme un facteur de déstructuration et de dissolution du Système, et de plus en plus perçu comme tel, jusqu’à susciter éventuellement sans avoir rien fait dans ce sens, un véritable processus de contraction et d’accélération de dissolution du Système.

3) Par conséquent, il est absolument impensable, à notre sens, que sa présidence puisse être considérée comme une période normale. Elle sera, avant même d’être entamée, ou bien à peine sera-t-elle entamée, non pas un facteur explosif, mais un facteur objectif d’explosion de la situation aux USA, et, plus précisément, de la situation américaniste.

4). … Et l’on sait bien notre conviction à cet égard, qui n’a pas varié, qui ne fait que se renforcer : cette explosion sera à un moment ou à un autre, et plutôt rapidement que non, une situation devenant du type centrifuge, c’est-à-dire un éloignement dramatique, une dislocation des composants des USA (les Etats) du centre, aux dépens de ce centre.