Il y a 2 commentaires associés à cet article. Vous pouvez les consulter et réagir à votre tour.
47118 juin 2019 – Ce qui est apparu au niveau de la communication officielle puis dans les interventions au cours du Forum International Économique de Saint-Petersbourg (SPIEF) entre les présidents Xi et Poutine, à l’occasion de la visite du second chez le premier les 5-7 juin, en dit long sur un moment délicat, – un de plus, certes ! peut-on soupirer, – dans les relations internationales chaotiques qu’on connaît, essentiellement pour les trois acteurs principaux que sont la Chine, la Russie et les États-Unis. Le grand cas qui a été fait dans le bloc-BAO, qui (en grande majorité) pour s’en réjouir, qui (en extrême minorité) pour le déplorer, de la non-invitation de Poutine aux diverses fiestas du 75ème anniversaire du D-Day, ne semble nullement correspondre à l’humeur de Poutine dont la réaction qu’il communiqua aux journalistes est alors le reflet de l’indifférence à peine amusée mais certainement pas d’une frustration ou d’une vexation quelconque (Poutine : « Pourquoi devraient-ils toujours m'inviter partout? Je suis quoi, un général d'opérette ? J'ai assez de choses à faire ici, ce n'est absolument pas un problème »).
En fait, la programmation du SPIEF et de la visite de Xi exactement autour du 6 juin marque effectivement l’exacte mesure de l’intérêt de Poutine pour une participation à ces agapes, bien avant qu’on le snobât. Ainsi Strategic-Culture.org peut-il observer dans son éditorial hebdomadaire :
« Le président Trump et d'autres célébraient le 75e anniversaire du débarquement du jour-J en Normandie en juin 1944. Cet événement annonça l'ouverture du front occidental contre l'Europe occupée par les nazis et contribua à la défaite finale du Troisième Reich en mai 1945. Il est cependant lamentable que les dirigeants occidentaux persistent à croire, faussement et avec une extrême vanité, que le jour-J a marqué un tournant décisif dans la victoire définitive de la Seconde Guerre mondiale.
» Il est incontestable que l'Armée rouge soviétique et les sacrifices colossaux des citoyens soviétiques ont été la force centrale de la défaite de l'Allemagne nazie et de la libération de l'Europe du fascisme. La bataille de Stalingrad, qui a détruit la machine de guerre nazie, a pris fin en février 1943, environ 16 mois avant que les alliés occidentaux ne lancent le jour-J, attendu depuis longtemps.
» Les dirigeants occidentaux peuvent se livrer à ces exercices de futile vanité à propos des gloires présumées du passé autant qu’ils le veulent. Cela ne change rien au dossier historique ni à la vérité objective. De plus, ceux qui ne retiennent rien des leçons de l'histoire sont inévitablement piégés en répétant erreurs et impasses. Ce sont des gens d’un passé faussaire.
» Comme il se doit, Poutine et Xi n’ont pas assisté à l’événement de la commémoration du jour-J et à son phantasme vers la gloire illusoire du XXe siècle. Ils étaient occupés à forger une alliance essentielle du XXIème siècle. »
Nous nuancerions le ton du dernier paragraphe, avec cette expression d’“alliance essentielle du XXIème siècle”, s’opposant à ces “gens d’un passé faussaire”. Certes, le bloc-BAO vit dans un “passé faussaire”, c’est-à-dire dans un simulacre de passé grâce à la communication, tandis que Russes et Chinois sont dans le monde de la grande vérité-de-situation. Mais les seconds n’ont pas triomphé pour autant, il s’en faut de beaucoup dans une situation qu’on ne peut décrire selon les termes normaux d’une compétition, voire d’un affrontement ; c’est bien là, – on le verra plus loin, – la caractéristique fondamentale de l’évènement que cet aspect absolument hors des normes des relations internationales, et quelque chose qui est absolument caractéristique de l’époque sans précédent que nous vivons.
En attendant, on trouve de nombreuses indications de la chaleur extraordinaire affichée dans leurs relations, par Xi et par Poutine. En témoignent absolument ces quelques lignes de CNBC décrivant les déclarations de l’un et de l’autre après l’arrivée mercredi à Moscou de Xi et avant un entretien dans la soirée en tête-à-tête de trois heures et demi, sans précédent de durée, d’intensité et de proximité, au cours desquelles les deux hommes se sont quasiment tout dit de ce qu’est devenue aujourd’hui la formidable alliance Chine-Russie, – absolument imposée par les événements...
« Le président chinois Xi Jinping a décrit le président russe Vladimir Poutine comme son “meilleur ami” lors d'une visite d'État de trois jours en Russie. “Au cours des six dernières années, nous nous sommes rencontrés près de 30 fois. La Russie est le pays que j'ai visité le plus souvent, et le Président Poutine est mon meilleur ami et collègue”, a déclaré Xi lors d'une conférence de presse mercredi après-midi. [...]
» En accueillant Xi au Kremlin mercredi, M. Poutine a déclaré que les liens entre la Russie et la Chine se situaient à “un niveau sans précédent”. Xi s'est fait l'écho de ce sentiment en déclarant que les relations entre les pays avaient résisté aux “épreuves et tribulations” au fil des ans et qu'elles étaient maintenant meilleures que jamais.
» “Nous avons réussi à porter notre relation au plus haut niveau de notre histoire”, a déclaré Xi. “Nous allons continuer à améliorer nos liens et nous sommes prêts à aller main dans la main avec vous ”, a-t-il déclaré à M. Poutine lors de la première réunion des dirigeants qui a été diffusée en ligne. »
Dans le domaine de la communication, on distingue clairement un brusque changement de ton, particulièrement chez les Russes, avec diverses interventions, avec la politique suivie par les organes de communication officiels (RT et Spoutnik) mettant en évidence l’importance et la gravité des événements, à l’heure où des navires de guerre de la marine russe et de l’US Navy manquent s’éperonner dans leurs évolution de surveillance et de provocation, – notamment hier matin en Mer de Chine Orientale.
Mais c’est certainement le discours de Poutine au SPIEF qu’on doit d’abord retenir, parce qu’il s’agit de l’intervention du théoricien politique qui ne s’affirme certainement pas contre le système mondial (“globalisation”) voulu par les USA puis par le bloc-BAO, mais au contraire reproche à ses “partenaires” comme il nomme ces pays de n’en plus respecter les règles dès lors qu’elles ne les favorisent plus. Repris ici par RT-France, qui en fait son titre principal, lequel titre affiche la couleur sans ambiguïté en explicitant d’un point de vue plus opérationnel, et certainement très pressant aujourd’hui, la cause de ce qui est un nouveau bond qualitatif dans le rapprochement sino-russe : « Poutine et Xi font front commun contre la domination américaine ».
« Les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping ont fait front commun pour critiquer la domination économique américaine lors du principal rendez-vous des affaires russes, affichant leur étroite relation économique. […]
» Devant des investisseurs réunis dans l'ancienne capitale impériale russe, Vladimir Poutine a pris la défense de la Chine, condamnant lors de la session plénière du forum les tentatives de “chasser” des marchés mondiaux le géant chinois des télécoms Huawei, soupçonné d'espionnage par les autorités américaines. “On qualifie déjà cela, dans certains milieux, de premier acte de la guerre technologique de l’époque numérique qui commence”, a déclaré Poutine, alors que la Russie a signé un important contrat avec Huawei pour le développement dans le pays de la 5G. »
Pour le cadre général, Poutine met effectivement en cause selon une explication théorique rationnelle les agissements généraux du bloc-BAO, et évidemment des USA en tête sous la forme extraordinairement brutale et qui refuse toute participation dans la responsabilité de l’équilibre général du système du comportement du président Trump. Il s’agit bien pour les USA de Trump, au risque de mettre dans le plus grand danger la situation générale d’équilibre, de tenter de repousser, voire purement et simplement de nier cette évolution économique de la globalisation initiée par eux-mêmes mais tournant désormais à leur désavantage (passage d’un monde unipolaire à un monde multipolaire selon la rationalisation du processus qu’affectionnent les dirigeants russes).
« Les règles qui existaient jusqu’ici procuraient aux pays occidentaux “une énorme rente”, mais “quand les concurrents ont pris de la force”, ils “ont commencé à parler le langage des guerres commerciales et des sanctions”, a déclaré Vladimir Poutine... […]
» “Les règles qui existaient jusqu’ici plaçaient les pays occidentaux dans une situation exclusive en leur accordant pour ainsi dire un avantage et une énorme rente de situation en déterminant leur leadership. Il ne restait aux autres pays qu’à suivre cette voie”, a déclaré le Président russe.
» Mais la situation a évolué et a rapidement changé.
» “Quand ce système confortable et familier a commencé à se disloquer, quand les concurrents ont pris de la force, que les ambitions se sont déchaînées, tout comme le désir de préserver sa domination et ce, à tout prix” les pays qui prêchaient les principes d’une libre concurrence “ont commencé à parler le langage des guerres commerciales et des sanctions”, a noté le Président russe. »
Cette intervention et cette proximité nouvelle des deux présidents Poutine et Xi lors de cette semaine où le bloc-BAO s’abîmait dans les ors rouillés de ses souvenirs déformés pour les besoins du simulacre qui règne en maître, sont loin d’être triomphantes et rassurantes. Ce sont deux hommes blessés, à la tête de deux puissances qui doutent, non pas à cause de leurs propres défaillances mais à cause de l’espèce d’insaisissabilité, de l’inexplicabilité du comportement de “leurs partenaires”, c’est-à-dire l’insaisissabilité et l’inexplicabilité du monde tel qu’il se développe.
Poutine en a donné certes une explication rationnelle, qui correspond à une analyse de la raison mais qui ne rend pas compte des multiples écarts, incartades, soubresauts, contradictions, etc., caractérisant les politiques venues du bloc-BAO et mettant ainsi en cause la stabilité, la cohésion, le rangement approximatif de l’ensemble du système, selon des règles acceptées par tous. Poutine constate cette évolution, mais il ne se l’explique pas, ou du moins sa raison s’y refuse parce que, peut-être, l’explication ultime pourrait s’avérer trop horrible, lorsqu’on s’aperçoit qu’un partenaire fondamental/que des partenaires fondamentaux sont en train de se conduire d’une façon si irrationnelle qu’elle en est presque suicidaire pour tout le monde, parce qu’ils sont devenus fous en un sens.
Or, Poutine, pour poursuivre ce cas en se disant que Xi est aussi, d’une autre façon, dans une situation de cette nature, – Poutine donc, est dans une situation délicate dans son propre pays. Il est loin le temps où Poutine il affichait des chiffres de popularité presque gênants à force d’affirmation, comme par exemple en octobre 2015, peu après l’intervention russe en Syrie : « …Non seulement il n’en est rien mais c’est le contraire qui s’impose : la popularité de Poutine n’a jamais été aussi haute, même par rapport au pic précédent, en pleine crise ukrainienne (juin 2014) : 89,1% en juin 2015, 89,9% en octobre 2015 (17-18 octobre, alors que l’intervention russe en Syrie était déjà effective et montrait son vrai visage). Plus encore, les statisticiens qui ont dégagé ce résultat sans précédent le lient directement à l’intervention en Syrie, signifiant par-là que les Russes approuvent massivement cette intervention. »
Aujourd’hui, un petit peu moins de quatre ans après, la chute est impressionnante. Nous citions le Saker-US dans notre texte du 5 juin 2019, de cette façon : « Ce fait n'est pas souvent discuté en Occident, mais la popularité de Vladimir Poutine est en déclin et elle l’est depuis sa réélection et sa décision de conserver plus ou moins le même gouvernement [déjà impopulaire] alors que ce gouvernement a tenté très maladroitement de faire passer discrètement une réforme des pensions [très impopulaire]. Aujourd’hui, les derniers chiffres sont arrivés, et ils ne sont pas bons : seuls 31,7% des Russes font confiance à Vladimir Poutine, c’est son pire score depuis 13 ans ! Son score l'an dernier était de 47,4% »
Ainsi, la fragilité apparaît comme un des caractères nouveaux du président de la Fédération de Russie, et par conséquent il s’agit également d’un caractère nouveau de la Russie renouvelée par Poutine. Le paradoxe est bien que c’est lorsque la Russie parut être à mise à l’index par le reste du reste du monde (sauf la Chine et quelquesamis), durant le paroxysme de la crise ukrainienne après le rattachement de la Crimée et jusqu’à l’intervention en Syrie, que Poutine et la Russie s'affirmèrent comme les plus fermes, les plus indomptables par rapport à cette épouvantable communauté des nations serviles & soumises à l’autorité du Système. Peut-être cela fut-il la source d’un quiproquo, dans tous les cas concernant le personnage de Poutine : la question est posée et l’on ne peut pour l’instant y apporter de réponse.
… “La question est posée”, un peu comme Alastair Crooke la pose dans le texte référencé (5 juin 2019), qu’il termine par un paragraphe commençant par cette phrase : « La Russie pourrait se trouver du mauvais côté de l'histoire ». On comprend évidemment que c’est bien la question générale qui concerne Poutine (remplacez “Russie” par “Poutine”, et vous l’avez), alors qu’il s’agit d’une occurrence parallèle mais exactement inverse où Poutine se trouve éventuellement confronté à des exigences étonnantes, pour une “alliance” étrange avec les USA et Israël pour le dessein du “Grand Israël”. (Voir les deux textes du 29 mai 2019 et du 5 juin 2019, qui reprennent l’analyse de Crooke.) Peut-être est-ce cette possibilité qui a poussé Xi, lui-même confronté à l’agressivité incontrôlable de Trump et des Etats-Unis, à venir affirmer à Moscou un renouvellement, à un stade plus haut, celui du mariage stratégique absolument partagé, des liens entre la Chine et la Russie.
Effectivement, le Poutine que nous dépeint Alastair Crooke semble totalement étranger au Poutine que Xi serre dans ses bras, au point où l’on peut se demander : “Est-ce possible ?”… Et l’on répond “oui”, c’est possible. Il s’agit effectivement de la mesure de la confusion des relations internationales, extraordinairement chaotiques et brouillées, à la fois à cause de personnages comme Trump, aussi insaisissables et travestis, sinon totalement inconséquents et brutaux, et par conséquent producteurs de désordres exceptionnels ; à la fois à cause de moyens de communication d’une extraordinaire puissance, qui permettent la mise en place d’autant de simulacres qu’il est possible d’envisager, contradictoires, paradoxaux, absurdes et pourtant vérifiables, etc. Il est donc bien possible que Xi soit venu à Moscou pour vérifier si Poutine n’était pas « du mauvais côté de l'histoire », et que Poutine ait alors compris qu’il est finalement préférable de bien choisir son « côté de l'histoire », de jouer à fond cette alliance chinoise, sans autre espoir que de tenir contre la folie des autres, en espérant (secrètement car l’on reste prudent) que leur folie finisse par les dévorer eux-mêmes.
Effectivement, l’on ne peut décrire cette soudaine embrassade russo-chinoise qui ne peut être qu’anti-américaniste (même si Xi, dans son discours de Saint-Pétersbourg, nous assure que Trump est également “un excellent ami”, – après tout, pourquoi pas !), sans se souvenir qu’en même temps se développent des thèses sur de possibles embrassades russo-américanistes avec des arguments solides pour les étayer. Nous n’évoluons pas dans des mondes parallèles, – ou bien si, il s’agit de mondes parallèles ?
Notre réponse sera du domaine de l’inconnaissance. Il est impossible aujourd’hui de distinguer un sens politique précis dans les agitations qui secouent toutes les situations crisiques. Aucune issue structurelle ne se laisse deviner, et même ceux que toute une frange de la dissidence jugeait porteurs d’une dynamique antiSystème, – cas de la Russie et de la Chine, – rencontrent des difficultés considérables, non pas tant à agir mais à trouver une orientation cohérente pour leur action, – et cela, avec ces mêmes difficultés toujours de plus en plus considérables. Le paradoxe que nous avons toujours souligné, qui a été évident dès le début de l’équipée russo-chinoise, au début de cette décennie, est bien entendu que la Russie comme la Chine vivent à l’intérieur du Système et selon ses règles, comme tout un chacun puisque le Système représente le Tout d’une civilisation qui est par définition maintes fois répétée, – une civilisation nécessairement globalisée, sinon globale. C’est d’ailleurs la cause qui fait se précipiter Xi dans les bras de Poutine : parce que la Chine (comme Poutine et sa Russie) est effrayée des dégâts que la courroie de transmission privilégiée du Système, – les USA dans sa forme trumpiste, – cause au Système.
Bref, ils naviguent, nous naviguons tous à vue. Il s’agit de comprendre l’inconnaissance et de réaliser que nous n’avons aucune capacité, ni aucune possibilité de connaître, de comprendre et d’appréhender les forces qui animent les mouvements des politiques aujourd’hui, ni dans quel(s) but(s) spécifique(s), ni pour obtenir quels effets. La seule chose dont nous soyons sûrs, à quoi il faut se raccrocher comme le naufragé fait d’une planche de bois qui devient sa planche de salut, c’est que l’Ennemi ne peut être que le Système et que le Système doit être détruit (Delenda Est Systemum).
Ce qui conduit à applaudir le rapprochement russo-chinois, uniquement parce qu’il est justifié par la brutalité sans cesse augmentée des USA, parce qu’ainsi un antagonisme à l’intérieur du Système et donc producteur de désordre antiSystème se poursuit. D’un autre côté, le développement absolument incontrôlé de la direction trumpiste, qui pourrait se voir accorder quatre années de plus, continue à semer le désordre dans toutes les directions, et devrait naturellement forcer à certains regroupements ou certaines décisions fort peu souhaitables pour l’équilibre du Système.
On pourrait même garder en réserve le plat brûlant de la Guerre Civile-2.0 aux USA en songeant que la querelle sur l’avortement qui a repris, avec certains États de l’Union limitant ce droit, est développé selon des arguments qui renvoient comme par effets de miroir aux arguments sur l’esclavage, échangés entre esclavagistes et anti-esclavagistes, avant le déclenchement de la Guerre Civile-1.0 en 1861… Une époque où, littéralement, rien n’est impossible dans le champ des événements et, pareillement, rien n’est vraiment compréhensible. La raison que nous désignons comme “raison-subvertie” à cause de sa complicité avec le Système, s’est trouvée elle-même séparée en plusieurs “univers parallèles” et n’est plus capable de nous guider ; ce qui n’est pas une mauvaise chose puisqu’elle nous guida si souvent sur des voies faussaires depuis au moins le “déchaînement de la Matière” et même au-delà. Nous sommes dans les mains de la Providence que célébra avec tant de talent et de hauteur Joseph de Maistre ; cela ne doit nullement nous décourager de rien.
Forum — Charger les commentaires