Face à la com' russe, la presseSystème panique

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Face à la com' russe, la presseSystème panique

La BBC est en pleine crise d’angoisse, de fureur et de panique, véritable “crise existentielle” d’un fleuron de la presse-Système anglosaxonne/bloc BAO... Cette humeur ( angoisse, fureur, panique) peut être prise comme symptomatique de l’humeur générale de la presse-Système, particulièrement anglosaxonne. Ajoutons pour affiner la transition vers le texte que nous voulons citer qu’on mettra à part la presse-Système française, d’une nullité proche de la perfection, confinant à l’inexistence dans cette immense matière et quasi-unique enjeu de la “guerre de la communication” qu’est l’affrontement entre le bloc BAO et la Russie, essentiellement à partir de la crise ukrainienne et de ses innombrables ramifications. La soumission totale, aveugle, presque joyeuse et si contente d’elle-même de la presse-Système française au Grand Mensonge des narrative suscite la nausée plutôt que la critique combattive, – mais une nausée qu’on contiendra discrètement, la presse-Système française ne valant tout de même pas un tel éclat public. La nullité jusqu’à l’inexistence ajoutée à la suffisance et à l’immense satisfaction vertueuse de soi qui caractérise cette presse-Système française et essentiellement parisienne cela va de soi, expliquent qu’il n’y a rien, absolument rien à dire à son propos. Sur les grandes crises, sur la crise d’effondrement du Système, sur la crise de notre contre-civilisation, la presse-Système française est un non-artefact totalement infécond, accouchant de textes stéréotypés comme l’on accouche d’un fœtus mort-né. Au moins, les anglosaxons, dans leur extrême perversité [britannique] et l’exceptionnalisme de leur pathologie psychologique [USA], ont conscience qu’il se passe quelque chose ...

La preuve, donc, ces inquiétudes de la BBC face à l’extraordinaire montée en puissance de la communication du groupe RT. Répétons que ces acteurs sont pris comme références, la BBC comme on l’a dit pour les autres grands acteurs de la presse-Système anglosaxonne, RT pour d’autres grands médias russes (voir le très récent Sputnik.News) qui suivent la même voie d’une contre-offensive à la fois éclair et massive dans la guerre de la communication. Voici une grande partie du texte que RT (le 22 décembre 2014) consacre à cette affaire des geignements de la BBC, via l’usual suspect, ou plutôt le “coupable habituel” comme courroie de transmission de la vertu du bloc BAO qu’est le Guardian, toujours fardé de son vernis libéral qui commence à faire un peu rance, – la vieille dame porte les traces de son âge accentuées par sa félonie antirusse des quelques dernières années, – l’hystérie n’arrangeant pas les beautés fanées, c’est bien connu...

«The BBC World Service is “financially outgunned” and losing ground to Russia’s RT, warns the service’s ex-chief. The UK and US may be ceding their dominant position to the “Kremlin propaganda” mouthpiece with a global audience of 700 million, he said. Peter Horrocks, who stepped down as the top executive of the BBC global news operations earlier this month, told the Guardian that Britain should consider allocating extra funding to counter the growing influence of Russia’s global TV news channel RT. “Medium- to long-term there has to be an anxiety about the spending of others compared to what the BBC are putting into it,” Horrocks said. “You can take a view of the overall national interest and things we spend on international influence, like military spending. When you look at that it would take it in a certain direction.”

»If Britain wants to combat Moscow’s growing influence in global information, the country’s ministers had better consider additional funding for the BBC World Service, Horrocks said, revealing that the BBC has already questioned the Foreign Office on “whether there’s anything they want to do with development funding for extra programming for Ukraine.” No reply has been received so far. The BBC’s future is dependent on supplementary funding if UK authorities want to maintain the World Service as Britain’s major influence overseas, insists the former BBC boss. “We are being financially outgunned by Russia and the Chinese, but there’s no way we’re being outgunned on the results [global audience]. The role we need to play is an even-handed one. We shouldn’t be pro one side or the other. We need to provide something people can trust,” Horrocks said.

»“It is frightening the extent to which we are losing the information war,” the Guardian quoted John Whittingdale, chair of the Commons Culture, Media and Sport Select Committee, as saying. “On a global scale the BBC are concerned because they are being outspent by the Russians and Chinese on a spectacular scale,” said a former ITN CEO, Professor Stewart Purvis. “It’s the soft power war that’s replaced the Cold War. The Russian and Chinese channels are clearly proxies for their governments and Britain is being vastly outspent,” he said.

»RT currently broadcasts in English, Spanish, Arabic and Russian, with plans to launch French and German channels in 2015. The BBC World Service, a leading international radio and internet broadcaster providing programmes and content in English and 27 other languages, has a budget of £245 million ($382 million) that is funded from UK TV license fees. RT, with its 24-hour TV and internet coverage in English, Spanish, Arabic and Russian, plus French and German services ready to be rolled out in 2015, will reportedly have a combined budget of 15.38 billion rubles ($271 million as at December 22, 2014) for 2015. The BBC World Service has showed good results recently with a record 265 million viewers a week, despite certain service closures and cuts since 2010. RT is available around the clock to 700 million viewers in more than 100 countries around the globe.

»“Russia Today’s expansion is part of a big investment in soft power,” said Richard Sambrook, director of the Cardiff School of Journalism, and a former head of BBC Global News. Yet while the World Service had “a fraction of the budget” of Chinese and Russian state-run media outlets, it nevertheless remains influential in world news, he claimed.»

... L’argent, bien entendu, voilà le seul enjeu. C’est le seul remède, la seule arme, le seul moyen de la résurrection qu’ils peuvent imaginer, – flottant dans leurs énormes moyens, leur liberté chérie assurée par le patronage excessivement vertueux du Corporate Power. Un patron type-Rupert Murdoch ou à la limite le gouvernement de Sa Très Gracieuse Majesté, cela vous a une autre allure et une bien plus grande garantie de vertu que l’État russe dont on sait qu’il représente l’excroissance monstrueuse d’un pays de barbares qui n’a pas sa place dans la grande “communauté internationale”. (Certes, à moins qu’elle se fractionne, la Russie, en vingt-cinq morceaux, avec des leaders type-Eltsine et Porochenko, – garanties vodka/chocolat de la fin de la barbarie.) Les argumentations développées pour obtenir des crédits supplémentaires contre la manne fastueuse dont bénéficieraient les médias russes (la Russie est tellement plus riche que les Anglo-Saxons à cet égard, que c’est pas d’jeu) nous sont un motif de grande joie dans cette période de Noël, – nous voulons dire, pour ce qu’elles nous disent du statut moral et de l’intelligence de ceux qui nous gouvernent et nous pondent la pensée profonde de notre contre-civilisation. “Motif de grande joie” parce qu’une telle persistance dans l’erreur a quelque chose d’immensément joyeux, tant les Anglo-Saxons ne cessent, depuis bien plus d’une décennie, d’arroser de centaines de £millions et de $milliards tout simplement tout ce qui peut contribuer à mettre leur système de la communication, including la presse-Système, au niveau de leurs ambitions. (Sans compter les réformes fondamentales sans nombre qui ont déjà été faites pour remettre en marche une communication dont on constate qu’elle ne cesse d’essuyer défaite sur défaite, – voir Rumsfeld, la crapule très-lucide, le 20 février 2006.)

Cette puissance russe dans le domaine de la communication, aujourd’hui en passe d’être une prépondérance, a commencé à se développer en 2010-2011, avec une accélération radicale en 2012, avec la réélection de Poutine. (Nous reviendrons, c’est promis, sur ce sujet beaucoup plus en détails.) Il est manifeste que les Russes ont mis toute la puissance disponible dans cette bataille. Mais l’argent n’explique évidemment pas tout. Certes, les réseaux russes étatiques de communication défendent les options russes, en général clairement favorables à la politique russe, – quoiqu’ils n’atteignent pas, et de loin, le degré de soumission type-Pravda à la “ligne du Parti” qui caractérise aujourd’hui la presse anglosaxonne, surtout US. Mais il y a autre chose, qui nous fait repousser l’argument parfois entendu selon lequel, mettant les uns et les autres sur un pied d’égalité, “ils mentent tous”, ou bien “ils sont tous de parti-pris et défendent leurs gouvernements”, etc. Le principal et fondamental argument pour repousser cette façon de voir est, selon notre point de vue, le fondement même de leurs communications respectives, clairement exprimé par l’affaire ukrainienne après l’avoir été en partie sur l’affaire syrienne.

L’exceptionnalité de la crise ukrainienne est que les Russes travaillent sur une vérité de la situation tandis que les Anglo-Saxons travaillent sur une narrative qui est totalement contraire à la vérité de la situation. Il n’y a pas à aller chercher bien loin, avec le cas essentiel de ce fait que les Anglo-Saxons appuient toute leur communication sur la prémisse initiale et fondamentale que l’Ukraine s’est “libérée” démocratiquement le 21 février de toutes les pressions et ingérences étrangères (lisez “russes”). L’on sait bien, – et cette observation ne souffre aucune discussion, – que l’évidence des faits connus de tous est qu’il y a eu un coup d’État du bloc BAO, et des USA en tête, pour la prise du pouvoir à Kiev, les 21-22 février. Qui peut mieux nous conforter dans ce jugement sans discussion que le témoignage d’un expert américaniste, aussi proche du pouvoir washingtonien et de la machine de sécurité nationale US qu’on peut dire qu’il en est un officieux “officiel”, du calibre d’un George Friedman, de Stratfor, déclarant (voir le 22 décembre 2014) que la prise du pouvoir à Kiev fut «[“s]ans aucun doute, [...] le “coup” [d’État US] le moins dissimulé dans l’histoire.” (“Indeed, it was the most overt coup in history”)». A cette lumière, il faut admettre que le système de la communication anglosaxon porte le plus terrible handicap de communication qu’on puisse imaginer. Il dépend comme on y est enchaîné d’une référence fondamentale qui est un complet déni de la vérité de la situation, et cela obère, gauchit (dans le sens technique) déforme jusqu’à l’absurde toute l’essence et la structure de la communication qu’il diffuse. C’est là, et nulle part ailleurs, que l’on trouve l’explication centrale et fondamentale de l’échec anglosaxon (et du bloc BAO). On ne peut travailler dans le domaine de la communication sur un fondement fermé, et bien plus, enfermé jusqu’à la folie lorsqu’il s’agit du fondement originel du Mensonge absolument verrouillé, sans possibilité d’amendement et de réforme, et du Mensonge qui ne porte ni sur une idéologie, ni sur une opinion, ni sur un argument mais sur un fait fondamental et avéré, et encore dans toutes les mémoires. Nécessairement, on est moins bon que l’autre, celui qui travaille sur le fondement originel de la vérité de la situation, parce qu’on porte, même inconsciemment et nous dirions encore plus quand c’est inconscient, le poids de cette distorsion rupturielle de la vérité de la situation concernant quasiment le domaine de la connaissance immédiate. Les centaines de £millions ne changeront rien à cela, à moins d’imaginer une univers bétonné, cadenassé, et peuplé de créatures électroniques dépendant du même disque dur comme seule source possible de la perception (ce que rêve de réaliser Google, et on les comprend évidemment)...

Disant tout cela, nous ne prétendons certes pas distribuer des prix de vertu, – chose qui ne nous importe guère et qui n'est pas de notre penchant. Nous constatons simplement une situation d’une évidence écrasante, établie par la seule action du bloc BAO, qui s’est mis lui-même dans cette position complètement faussaire de devoir faire la promotion du Mensonge, et ainsi offrant à l’autre (la Russie) une situation fondée sur la vérité de la situation. La seule appréciation qualitative qu’on fera est que les Russes exploitent fort bien cet avantage, et cela, sans aucun doute, est un fait essentiel qui vaut d’être signalé.

 

Mis en ligne le 23 décembre 2014 à 11H15