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961Comment l’Histoire caractérisera-t-elle le court passage de François Hollande à la tête de la France, autrefois fille aînée de l’Eglise, c’est-à-dire mineure dans le giron d’une entité qui la dépassait, maintenant membre de l’UE et de l’OTAN, ce qui traduit sa dépendance motrice vis-à-vis de deux superstructures totalement artificielles.
Peut-être rappellera-t-on à son propos le jugement de Voltaire à l’égard de Louis XV qui avait travaillé pour le Roi de Prusse lors de la guerre de succession d’Autriche 1740-1748. Après avoir guerroyé pour affaiblir les Habsbourg en se rangeant du côté de l’ambitieux Frédéric II, son engagement contre la coalition britannique et néerlandaise a abouti à l’annexion de la Silésie par la Prusse sans aucun bénéfice pour le Royaume de France.
Hollande s’est voulu chef de guerre en déployant toute une armada au Mali dès sa prise de pouvoir. Il prétendait lutter contre des groupes terroristes, mélange de groupes nomades séparatistes et d’hommes armés, anciens mercenaires de l’armée de Kaddafi laissés en déshérence et devenus trafiquants en tous genres dans le désert. Il espérait garder dans la sphère d’influence française cette partie de la Françafrique qui tend à échapper à l’ancienne puissance coloniale.
Il est vrai que la coopération économique sino-malienne se lit dans le développement d’infrastructures vitales pour le pays.
Il est vrai aussi que l’acquisition de centaines de milliers d’hectares de terres agricoles maliennes par la Libye de Kaddafi mettait en péril la domination absolue de l’agro-alimentaire français sur le continent.
L’installation d’une base militaire très étendue à Agades au Niger avec des pistes capables de recevoir des gros avions cargos permet aux USA de contrôler la plus grande partie de l’Afrique de l’Ouest. Les Usa ont œuvré pour en faire un site nodal de lancement de drones susceptibles d’atteindre tout le continent africain et au-delà.
Hollande a mené une guerre au Mali, déstabilisant au passage des alliances entre les Touaregs et l’Algérie, pour le compte d’une autre puissance.
Arrivé en 2012 à l’Elysée, il avait hérité d’une situation en Syrie instaurée par Sarkozy-Juppé. Le couple fait du plus américains des présidents français et de l’homme à la réforme de la Sécurité Sociale viré de son poste de premier ministre par les dernières manifestations massives du peuple français en 1995 avait certes rompu les relations diplomatiques avec Damas. Fabius recyclé après sa responsabilité assumée dans diverses affaires mitterrandiennes en MAE a achevé de nettoyer sur fortes recommandations d’un pays tiers les diplomates « arabes » au Quai d’Orsay. Par arabes, il faut comprendre, ceux de la vieille école, éduqués en langue et civilisation du monde arabe. Ce Ministère affiche l’un des plus forts de taux d’épuisement au travail de ses fonctionnaires. Ils souffrent de difficultés psychologiques et parfois psychiatriques observées parce que leur travail intense et prolongé d’enquêtes fouillées et pertinentes n’est pas pris en compte dans les décisions prises au sommet.
Il est aujourd’hui évident que l’enquête des journalistes du « Monde » sur les gaz neurotoxiques commanditée par le MAE, aux résultats très grossièrement falsifiés, était une préparation psychologique au désastre de la Ghouta commis par les « rebelles » qui font du bon boulot. Pourquoi le chef d’Etat français a été le seul, au contraire de Cameron retranché derrière le refus des Communes et même de B H Obama qui avait obtenu élégamment le veto du Congrès, à vouloir bombarder la Syrie dans un lâcher de missiles humanitaires ?
La doctrine R2P est chacun le sait le piètre déguisement pour des ingérences dans des pays dont la souveraineté est bafouée pour des intérêts économiques et/ou stratégiques.
Pour quel Roi de Prusse travaille-t-on encore en Syrie ?
Sinon l’exécution du plan néoconservateur de fragmenter toute entité nationale dans l’Orient arabe péniblement reconstruite depuis les accords perfides de Sykes-Picot ?
La France dans sa confrontation maintenant quasi-directe avec la Russie sur le terrain syrien et dans le champ ukrainien est perdante sur le plan de son rayonnement diplomatique mais aussi économiquement.
Les sanctions économiques prononcées contre la Russie lui font perdre des débouchés pour son armement et sa production agricole. Les Usa ne subissent aucun contrecoup de décisions qu’ils imposent à leurs alliés, leurs échanges avec la Russie sont minimes.
De plus, les réfugiés du Moyen Orient déferlent en Europe, pas aux USA.
Les djihadistes se recrutent parmi les Français et sont susceptibles de revenir frapper la France de leurs attentats.
Dans son rôle de laquais, la Présidence française a mal choisi son maître.
B H Obama a subi un affront lors de sa descente d’avion en Chine pour le dernier sommet du G20 à Hangzou début septembre. Pas de tapis rouge et sortie par un escalier court de l’avion du Président des Usa. Les Chinois ont estimé qu’ils lui signifiaent son véritable rang, subalterne.
B H Obama a essuyé des invectives vulgaires de la part du Président des Philippines sans pour autant susciter de réactions à mesure d’une offense de cette gravité. Certes, la campagne électorale aux Usa bat son plein mais en d’autres temps, il aurait été considéré comme risqué de s’adresser à un POTUS avec ce manque de respect pour la dignité de sa fonction.
L’étalage des actes innombrables de prévarication perpétrés par la future Reine du Chaos H R Clinton, l’abondance et la gravité des délits de droit commun de son mari ne suscitent pas l’estime. Le monde entier apprend que le mari de la candidate démocrate qui va ‘forcément gagner’ est un violeur et que ses crimes ont été couverts par la future présidente.
Et c’est bien sûr à cette femme qui affiche son mépris pour les gueux Déplorables que va le soutien du Président de la France. Pour sa part, il n’a pas manqué non plus de dédain hautain pour les Sans-Dents, lui qui se paie à leur frais un perruquier hors de prix.
Bien sûr le camp occidental préoccupé de disséminer le chaos et de répandre sa corruption a gagné – momentanément- au Brésil en réussissant son coup d’Etat qui a destitué Dilma Rousseff au profit d’un quasi-fonctionnaire des Usa appointé par la CIA.
Mais il a échoué en Turquie. Ratage magistral grâce à l’intervention russe, renseignement et assistance militaires. Le retrait relatif de la Turquie, c’est-à-dire sa non facilitation des mouvements de Daesh, a permis la reconquête d’Alep par l’armée syrienne et ses alliés. La mutinerie d’une partie du Pentagone à Deir Zor avait comme dessein de faire cesser les négociations afin d’empêcher la reprise totale de la deuxième capitale de la Syrie, laquelle signait la défaite des néoconservateurs et de leurs sbires pétro-monarchiques.
A ce stade, la guerre est perdue pour le Pentagone, Israël et leurs idiots bientôt inutiles.
En fin de compte, la Prusse n’aura même pas pris la Silésie.
Elle a gagné le Niger.
Vladimir Poutine n’avait rien à attendre d’un chef d’Etat qui n’a pas su respecter la signature de la France, non livraison des Mistral déjà vendus, et qui a préféré la discréditer pour le bénéfice douteux d’obéir à la puissance tutélaire.
Il doit lui savoir gré de s’être tant tortillé avec ses hésitations rendues publiques sur l’opportunité de le rencontrer. Il aurait été malvenu pour lui de s’afficher avec un président sortant autant désavoué par son opinion publique.
Et manifestant un degré avancé de sagesse, Poutine est toujours magnanime avec ses adversaires perdants, il ne les humilie pas.
Vladimir a de plus fort à faire chez lui en ces temps de ‘tourbillon crisique’ selon l’expression de PH Grasset. Il a beaucoup de paramètres et de signaux à surveiller depuis son tableau de bord. Les Fous de guerre et de manipulation sont en état d’agitation extrême. Un missile malencontreux peut vite partir d’on ne sait où.
Pour sa sécurité et celle du monde, il est bon qu’il reste à Moscou.