Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
381En 24 heures, Tony Blair a donc changé d’avis. Ses interventions concernant la lutte contre le réchauffement climatique, dont il était conduit à juger qu’elle est inutile finalement, ont soulevé beaucoup d’émotions et nourri nombre de critiques. Du coup, le Premier ministre a présenté une position différente, d’abord sur la question de ses propres voyages. Selon le Guardian, qui a lancé la polémique lundi matin : «Tony Blair tried last night to restore his green credentials by announcing that he would offset carbon emissions from his and his family's holiday travel. Downing Street made the concession after the two lobby briefings yesterday were dominated by Mr Blair's insistence that he had no intention of cutting back on personal flights.»
Bien sûr, il était question des voyages personnels de Blair (ne voyage-t-il pas trop pour quelqu’un qui prétend lutter contre les émissions de CO2?) mais aussi de la question des réglementations éventuelles des activités des sociétés de transport aérien. Enfin, Blair avait avancé quelques jugements abrupts et fondamentaux sur l’intérêt ou pas de réduire les émissions de CO2, sur l’avantage de s’en remettre à la science pour résoudre la crise, etc.
La principale attaque contre Blair est venue d’une personnalité officielle importante : «The Prime Minister provoked a backlash led by Sir Jonathon Porritt, chairman of the Government's Sustainable Development Commission, who said Mr Blair's leadership on the issue in Britain had been “patchy and muddle-headed”.
(...)
«Sir Jonathon acknowledged that Mr Blair had done more than any other world leader to raise awareness about climate change but said there was “a complete failure” to show leadership on the issue in Britain.
»He told BBC Radio 4 it was “completely wrong” for the Prime Minister to suggest scientists could be relied on to find a painless solution to global warming and to think that voters were unwilling to change their own behaviour.”I am not saying Mr Blair should never take another foreign holiday, but I am saying that he should be looking carefully at the impacts of those holidays,” he said.
»Sir Jonathon accused Mr Blair of having “a policy of complete fatalistic despair” by arguing that Britain accounted for only 2 per cent of global carbon emissions. “If we are going to advise and influence other countries to reduce emissions, we have got to take the lead ourselves — in our own lives and as a nation through the economy,” he said.»
L’épisode peut paraître futile ou accessoire mais il est surtout exemplaire. Il montre que la crise climatique est désormais un problème d’une dimension fondamentale pour la vie publique, — au Royaume-Uni dans ce cas, mais il s’agit d’un pays essentiel pour l’influence; il montre également qu’on ne peut plus écarter la question de la lutte contre le réchauffement climatique ou prendre cette question comme accessoire. Les réactions de la machine politico-médiatique ne permettent plus une telle attitude. Et Blair, qui vit sans grandeur ses derniers mois de Premier ministre, s’aligne comme si Bush lui avait parlé.
Mis en ligne le 10 janvier 2007 à 09H25