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811Jim Himes est membre de la Chambre des Représentants, élu démocrate du Connecticut depuis 2009.
Il est aussi hommes d’affaires, ancien cadre de Wall Street. Il avait travaillé pour la banque Goldmann Sachs à partir de 1995 pour finir par en devenir le vice-président.
Il fait partie de deux sous-commissions du Congrès dédiées aux questions financières, l’une en charge des marchés des capitaux, des assurances et des entreprises mixtes garanties par le gouvernement, l’autre s’occupant de surveillance et d’investigations.
Il s’est joint à un autre membre du Congrès, le républicain Randy Hultgren, pour proposer une loi destinée à faire perdre le peu de substance à la réforme adoptée en 2010 dite Dodd-Franck du nom de ses inspirateurs, texte de plus de huit cents pages, forêts de règles dans l’ensemble inapplicables tant leurs limites sont floues et leurs dispositifs discutables.
Cette loi autoriserait les banques de conserver les produits dérivés des matières premières et des actions dans des unités bénéficiant d’assurances fédérales. Cette mesure affaiblirait l’obligation pour les banques de disposer de provisions pour leurs activités risquées, et va à l’encontre de l’interdiction énoncée dans la Prohibition Against Federal Government Bailouts of Swaps Entities qui interdit pour les autorités fédérales de renflouer des entités qui se livrent à des swap,
Les swap sont des opérations sur les marchés à terme ayant une fonction assurantielle stabilisatrice des prix en cas d’échange réel de marchandise mais le plus souvent purement spéculatives quand elles sont opérées “à nu” de la part d’acteurs qui s’assurent contre un risque théorique puisque ils ne sont pas négociants.
La sous-estimation des réserves nécessaires pour faire face au paiement du risque assurantiel avait conduit à la faillite de Lehman Brothers le 15 septembre 2008 et au renflouement d’AIG par l’ensemble des États capitalistes soucieux de préserver le système financier mondial.
Si Jim Himes réussit avec son acolyte à désactiver l’une des règles adoptées par le biais de la Dodd-Franck Act par le Congrès de relative protection du système financier en limitant les activités spéculatives pures, ce sera le triomphe perpétué d’un principe du capitalisme des copains coquins. Les bénéfices sont réservés aux spéculateurs (aux dépens des consommateurs ou des producteurs réels des biens) et leurs pertes sont prises en charge par les citoyens ordinaires qui y perdent leurs emplois et les protections sociales.
La définition donnée par le Littré d'un complot, comme terme juridique est qu'il s'agit d'une action concertée secrètement pour un but politique non avouable menée secrètement. À noter l'étymologie non latine mais anglaise du plot qui veut dire morceau de terre, champ , intrigue menée .
Un membre du Congrès étasunien va faire voter une loi qui encourage les spéculateurs financiers à détruire l’économie mondiale puisque leurs agissements contaminent les établissements financiers de toute la planète en raison de leurs interconnexions liées au libre-échange de façon ouverte, non secrète.
On ne peut donc que souscrire aux thèses des anticonspirationnistes.
Les processus en œuvre ne sont ni occultes ni menés de manière délibérément secrète.
Ni en matière économique, ni en matière de politique étrangère et d’agression de pays souverains.
Le New York Times, journal mainstream s’il en fut, détaille comment les faux rebelles syriens sont armés par une coalition de pays étrangers, le principal contributeur étant le Qatar qui affrète des cargos bourrés d’armements vers la Turquie sous le contrôle bienveillant de la CIA qui de son côté forme dans des camps en Jordanie, au Liban et en Turquie des mercenaires et des volontaires à la guérilla urbaine et aux maniement des armes.
Les Ministres des Affaires Étrangères britannique et français annoncent officiellement leur volonté de briser l’embargo européen des armes en direction des rebelles syriens. Des missiles anti-chars très sophistiqués avaient été employés par les mercenaires dès les débuts de la déstabilisation de la Syrie à l’automne 2011.
Il faut une indigence mentale particulière pour prendre des effets de structure, celui du système capitaliste, comme provenant d’actions secrètes de quelques agents comploteurs.
Si les propos de Caroline Guillomet dite Fourest, quand elle mène des attaques réglées contre des journalistes ou de simples militants qui ne souscrivent pas aux thèses dominantes, se réfèrent au fait que les décisions politiques ne se mènent nullement de manière masquée mais à découvert.
Dans le même ordre d’idées, le gouvernement Sarközy avait supprimé l’impôt sur la Bourse en décembre 2007. Rien de plus urgent en effet alors que se préparait pour qui voulait bien la voir la grave crise financière mondiale, que d’encourager les ‘investisseurs’ en bourse de multiplier leurs va et viens en supprimant les prélèvements de 0,3 à 0,15% du montant des transactions quand celles-ci dépassent 7666 euros. L’adoption en 2010 de la réforme de la procédure judiciaire qui a instauré un délai de prescription pour les délits financiers à six années après que l’infraction a été commise (et non pas constatée) a rendu dans les faits impossible de poursuivre les responsables d’abus de biens sociaux ou de corruption.
Bouclier judiciaire, bouclier fiscal ont été les deux armes de la contre-révolution arrogante et tranquille de l’ère Sarközy, sans même parler de la destruction des services publics délibérément institués sous la dénomination fallacieuse de réforme des politiques publiques. Tout ceci avait été adopté par un Parlement au vu et su de tous mais dans un bruit médiatique où a été mise en avant une définition de l’Identité nationale qui aurait été mise à mal par une centaine de femmes qui ont fait le choix de se couvrir de la tête aux pieds lors de leurs apparitions dans l’espace public.
En réalité rien n’est plus caché que ce qui est le plus apparent, en témoigne la Lettre volée d’Allan Edgar Poe d’abord traduite par Baudelaire puis reprise par Lacan dans son Séminaire. Cette nouvelle a illustré ce que camoufle mal un symptôme et les croisements triangulaires de regards, celui qui ne voit rien, celui qui ne craint rien car il sait ne pas être vu et enfin celui qui embrasse les deux premiers et voit enfin ce qui est à portée de regard à condition de le reconnaître.
Quelques scènes plus loin, le candidat de la division des Français, celui qui avait ridiculisé la France par son agitation forcenée et ses attitudes de Président du CAC 40 a été rattrapé par ses affirmations inaugurales. Il préconisait un nettoyage au Kärcher des petits voyous qui détroussent les vieilles, il se retrouve hautement suspecté d’avoir cassé la tirelire d’une petite vieille abusée dans sa faiblesse.
Caroline Fourest en conviendra, ici non plus pas de complot, mais un juste retour dialectique de la petite histoire.
Badia Benjelloun
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