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862Sont-ils fous ?
Ceux qui veulent depuis Paris, Tel Aviv et Washington détruire Damas ?
Une multitude de raisons, la moins insensée et la plus triviale parmi elles, toutes absurdes, le contrôle des axes d ‘approvisionnement en pétrole de l’orient arabe, sont supposées conforter les stratégies occidentales tendues vers la fragmentation de la Syrie.
Tous les arguments invoqués justifiant l’interventionnisme appuyé, livraison d’armes, formation des mercenaires, propagande hardiment mensongère parfois soutenue par la fabrication d’informations filmées dans des studios de Doha, suscitent des contre-indications à cet engagement. Déjà, les députés iraniens ont voté dans leur majorité la fermeture du détroit d’Ormuz en cas d’aggravation des sanctions économiques, la mise à bas du régime baathiste en est une variante majeure.
Passons rapidement outre la légende du nucléaire militaire iranien, invalidée par le CNI, groupement de seize agences de renseignement qui a annoncé en 2007 le renoncement à la bombe par Téhéran dès 2003, et par certains responsables militaires israéliens qui ne se trouveraient pas incommodés que le régime des mollahs pas si irresponsables que cela détienne quelques ogives très radioactives.
Une circonstance qui se voudrait atténuante a pu déterminer l’élaboration de cette hystérie belliciste. Indéniablement, l’occupation de l’Irak par les US(a) et ses forces alliées a renforcé la position régionale de l’Iran. La purge dès les premiers mois après mars 2003 de toute l’administration civile et de la structure militaire, l’élimination physique systématique et soigneuse de toute l’élite intellectuelle irakienne a facilité leur substitution par une classe d’ex-opposants à Saddam liés à l’Iran. Ce pivotement inattendu pour les Grands Stratèges du Pentagone est même interprété par certains nationalistes arabes comme un dessein longuement tramé par les barbus de Qom.
Une guerre de 3000 milliards qui a pour principal effet de faire tomber l’Irak dans l’escarcelle de l’Iran honni, voilà qui est inacceptable en sus de la Syrie et du Liban !
Donc, (le syllogisme est des plus imparfaits, mais le pied léger ils enjambent toute logique élémentaire) ayant perdu l’Irak qui a été conquis, ils comptent gagner la Syrie. Laquelle est barrée de deux ou trois vetos à l’ONU, avec des moyens budgétaires racornis par deux guerres sans fin et une ou deux crises financières mondialisées depuis Wall Street.
La Turquie, AKP ou pas, a renoué avec sa propension impériale, rivale ancestrale des Perses et des Séleucides. Elle dont les députés avaient refusé avec une audace admirable sa participation directe à l’invasion et au dépeçage de l’Irak en 2003, travaille avec un zèle otanesque pour ses supérieurs hiérarchiques garants de sa présence à Chypre.
Ils sont affolés.
Le Bureau américain des statistiques du travail affirme que 8,2% de la main-d’oeuvre US est au chômage. Le statisticien John Williams trouve aux Etats-Unis un taux de chômage réel de 23%, presque aussi élevé qu’en Espagne qui arbore ses 25% avec un taux appliqué aux jeunes de moins de 25 ans de 50%.
Depuis le 11 juillet, des manifestations de grande ampleur se produisent un peu partout en Espagne en protestation contre les mesures de ‘rigueur’ adoptées par le gouvernement Rajoy sur injonction de l’UE et du FMI pour sauvetage des banques en péril depuis l’éclatement de la bulle immobilière.
L’effondrement de la distinction entre armée et police, institué par Sarkösi en France, dévoile son plein sens. La police des divers États européens aura à accomplir une fonction militaire, combattre un ennemi intérieur.
Aux US(a), la Garde Nationale au plan intérieur peut intervenir en dehors des catastrophes humanitaires.
En dehors d’injecter de la fausse monnaie dans un système financier qui fonctionne en circuit fermé, ce qui retarde malgré tout un collapsus brutal du système, les politiques et leurs experts économistes n’avancent pas de solution à la récession économique ni au chômage de masse.
Ils ne sont pas sans savoir l’inconsistance de leurs remèdes, attentisme et encore attentisme et bruits et fureurs autour de la Syrie.
Ils commencent à savoir que nous le savons.
Le chef de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le crime avait fait clairement savoir dès décembre 2009 que l’argent de la drogue a permis de renflouer, plus de 300 milliards de dollars, les banques occidentales brusquement démunies par leurs jeux spéculatifs. On ne s’indigne qu’en 2012 des agissements d’HSBC désignée comme bouc émissaire alors que tout le système financier est dévoyé depuis longtemps dans des manipulations de toutes sortes.
Badia Benjelloun