France-USA : effondrement commun

Ouverture libre

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 3127

France-USA : effondrement commun

• A l’occasion de deux textes, un sur la France l’autre sur les USA, on aborde la question de l’effondrement ultra-rapide de notre civilisation. • Nous revenons sur un thème qui nous est cher : l’espèce de parallélisme, de proximité paradoxale entre ces deux pays en cours d’effondrement, qui furent réunis lors de la création des USA, et qui ne cessèrent depuis d’entretenir des rapports extrêmes d’amour-haine. • Pourrait-on croire qu’il existe un “modèle français” d’effondrement et un “modèle américain” ? • Peu importe, le résultat est le même.

_________________________


Nous consultons régulièrement, et avec le plus grand avantage, le site ‘euro-synergies.hazutefort.com’, et lui empruntons de la même façon régulière certains de ses textes. Cette fois, ce sont deux textes d’un seul élan et d’une seule publication, qui semblent d’ailleurs placés sur le site original, presque l’un après l’autre, comme pour se répondre en se regardant comme dans un miroir, et faits pour nous suggérer cette présentation. Cette proximité, qui rend compte d’événements sans aucun doute différents mais similaires dans leur signification métahistorique autant que dans leur destin, est en soi un événement symbolique autant que métahistorique chargé d’une très profonde signification.

L’on sait bien, comme nous l’avons souvent écrit (la dernière fois le 3 février 2024) l’interprétation très particulière que nous faisons des relations franco-américaines, puis franco-américanistes, dès l’origine, dans le champ des dynamiques métapolitiques plutôt que dans celui des données fixes et passives où les deux pays n’ont guère de liens de substance (religion, conceptions économiques et politiques notamment). Nos remarques embrassent essentiellement la culture dynamique et la “psychologie collective profonde”. En ce sens, nous ne croyons pas qu’il y a eu “américanisation” de la France mais bien une évolution parallèle devant des pressions similaires d’un courant (le “déchaînement de la Matière”) dont les deux pays sont solidairement responsables à l’origine (USA-1776, France-1789). Ainsi peut-on dire qu’il y a un destin crisique parallèle jusqu’à aujourd’hui qui est l’heure des règlements de compte : la France entre en crise en 1789, les USA ne sont qu’une crise dès l’origine (Jefferson, alors secrétaire d’État,  le réalise dans une lettre au président Washington en mai 1791). Aujourd’hui, on arrive au règlement des comptes.

En ce sens que suggère notre interprétation, la communauté de destin se réalisant dans un effondrement parallèle de la France et des USA n’est que logique, sinon justice. Cela n’enlève rien de la grandeur française de tous les temps, ni des singularités extraordinaires du projet américain de l’origine, mais nous avons déclenché un ouragan qui submerge tout cela pour nous placer face à notre destin furieux. Ce qui nous appelle est bien supérieur aux aléas historiques humains puisqu’il s’agit de métaphysique de l’Histoire. Nous n’avons aucune plainte ni critique fondamentale qu’il nous soit permis d’exprimer à propos de ce (ces) processus, – mais simplement à dire la formule immémoriale : “Ainsi soit-il”.

Nous présentons les deux textes qui concernent successivement la  France et les États-Unis :
• le premier sur la France, de Jesus Lainz, dans ‘La Gazeta Iberosfera’ de Madrid le 29 juillet 2024, transmis par Armand Imatz à ‘euro-synergies. hautefort.com’ du 1er août 2024.
• le second sur les États-Unis, de Alexander Markovics sur ‘geopolitika.ru’ repris le même 1er août 2024 par ‘euro-synergies. hautefort.com’.

On présente ci-dessous les deux textes par quelques remarques qui permettent d’en préciser les spécificités. Encore une fois, il importe de comprendre que les situations sont extrêmement différentes, et ce que nous rapprochons ce sont deux événements, deux dynamiques de même nature comme il y eut une similitude de dynamique entre la France et les USA naissants sans pour autant qu’il y ait une proximité de situation et de politique courante. Nous parlons là aussi de “culture dynamique et [de] ‘psychologie collective profonde’”.

Sur la France

Il s’agit d’un texte résolument “émotionnel”, voire poétique et dans tous les cas empreint d’une grande nostalgie pour la splendeur perdue de la France. Cela est fait à partir de constats très réalistes de la situation française et du comportement extraordinairement lâche et faible de la population française, – laquelle n’est nullement endormie par le Système mais vit simplement dans un immense mélange de culpabilité et de peur qui engendre une incroyable tension permanente.

On observe aussitôt qu’il est inutile de chercher à dresser un acte d’accusation sur la catastrophe qui nous frappe, sur cette désintégration de la France, il existe depuis quasiment deux siècles, des plumes des plus grands auteurs et commentateurs comme on nous le montre si souvent (voir Bonnal). Un extrait d’Oswald Spengler et de Victor Hugo dans le texte repris ci-dessous en témoignent... La seule différence par rapport à ces avertissements prémonitoires, c’est l’extraordinaire accélération du processus dans ces dix dernières années, essentiellement à cause de la puissance du système de la communication et l’espèce d’emprisonnement (“politiquement correct”) des esprits qu’elle engendre d’une façon ouverte (alors que ces esprits en ont conscience mais ne savent comment lutter contre, – tout cela engendrant une tension grandissante et de plus en plus insupportable).

Sur les États-Unis

Nous serons beaucoup plus réservés sur ce second texte, – et sur le film, ‘The Civil War’, qui sert de biais pour aborder la question de l’effondrement, que nous n’avons pas vu et dont nous ne tenons pas compte sauf pour les grandes orientations qui en ressortent, de l’auteur aussi bien que d’un ‘Wikipedia’.

Note de PhG-Bis : « Par simple intuition et parce que Trump n’existait pas encore comme objet nucléaire de désunion nationale, j’aurais tendance à faire plus confiance pour la validité du processus au film ‘The Second Civil War’ de Joe Dante, de 1997, que nous avons déjà évoqué. Mais on me répondra assez justement : Trump existe comme “objet nucléaire”, justement, et ouvre de vastes perspectives pour toutes les formes de désordre. D’où l’utilité, – non, la vertu de Trump, n’en déplaise aux culs serrés, – puisque notre position est exactement inverse à celle du texte, et que nous considérons la division de l’Amérique comme la formule essentielle de résolution de la crise général en faisant éclater la GrandeCrise qui est le passage nécessaire pour sortir des folies de la modernité. »

Il est vrai que ce qui nous indispose, c’est le climat général où baigne le texte, où tout est préparé, provoqué, où les complots multiples se développent depuis des décennies, voire des siècles (!) pour aboutir à une ‘Second Civil War’ programmé au plus juste, etc. Nous avons les plus grands doutes à cet égard lorsque nous pensons, d’une part au degré de haine exacerbée qui existe dans le pays, d’autre part au formidable foutoir qui reçoit toutes les salades folles du wokenisme et de la haine antitrumpiste que sont devenus le gouvernement et toute la bureaucratie centrale de Washington D.C., y compris et même surtout dans la communauté de la sécurité nationale, forces armées comprises. L’auteur semble considérer que le résultat (dernier intertitre : « De sombres perspectives pour l'avenir des États-Unis: les États d'Amérique divisés ») est catastrophique et bien entendu le signe que le complot a triomphé. Nous sommes d’un avis complètement opposé, – y compris pour l’existence du complot, – considérant que c’est la seule façon de briser la machinerie qui enserre le monde dans des conflits perpétuels et une folie sans cesse en augmentation.

Nous le disons sans discontinuer depuis fort longtemps ; par exemple, le 14 octobre 2009 :

« L’un des fondements est psychologique, avec le phénomène de fascination – à nouveau ce mot – pour l’attraction exercée sur les esprits par le “modèle américaniste”, qui est en fait la représentation à la fois symbolique et onirique de la modernité. C’est cela qui est résumé sous l’expression populaire mais très substantivée de ‘American Dream’. Cette représentation donnée comme seule issue possible de notre civilisation (le facteur dit TINA, pour “There Is No Alternative”) infecte la plupart des élites en place; elle représente un verrou d’une puissance inouïe, qui complète d’une façon tragique la “fascination de l’américanisme pour sa propre destinée catastrophique” pour former une situation totalement bloquée empêchant de chercher une autre voie tout en dégringolant vers la catastrophe. La fin de l’‘American Dream’, qui interviendrait avec un processus de parcellisation de l’Amérique, constituerait un facteur décisif pour débloquer notre perception, à la fois des conditions de la crise, de la gravité ontologique de la crise et de la nécessité de tenter de chercher une autre voie pour la civilisation – ou, plus radicalement, une autre civilisation. »

A noter bien sûr que le texte date en peu puisqu’il ne prend pas en compte l’élimination par un véritable coup d’État interne de Joe Bide, et la soudaine sanctification de l’inepte et totalement qu’incompétente Kamala Harris, vice-présidente devenu d’une façon illégale et discrétionnaire candidate démocrate. Cela ne change rien aux grandes lignes de réflexion, quel que soit le guignol en lice.

dedefensa.org

_________________________

 

 

La France est morte

Le hasard a voulu que le jour même de l'inauguration des Jeux olympiques, je reçoive une vidéo mettant en scène un Africain subsaharien d'origine africaine, parfaitement racialisé. Tout en déambulant dans les rues de France, l'individu s’emparait des boissons, des glaces ou des sandwichs des passants qu'il croisait. Sans violence, sans cris, sans tapage, sans prononcer une syllabe. Il les saisissait simplement et, à la surprise des personnes concernées, gardait son regard silencieux pendant quelques secondes. Entre le choc et la peur, tous finissaient par lâcher leur consommation, certains souriaient même et justifiaient leur faiblesse en disant qu'ils avaient assez mangé. L’Esope de la fable "Le renard et les raisins" avait raison. La seule personne qui a su garder sa dignité est un autre Africain subsaharien d'origine africaine, racialisé ou de couleur.

Ce comportement singulier de la bourgeoisie dépossédée me rappelle quelques lignes écrites par Oswald Spengler dans l’année 1934, aujourd'hui lointaine, ou peut-être pas si lointaine :

« L'homme de couleur transperce l'homme blanc de son regard lorsque ce dernier parle d'humanité et de paix éternelle. Il y voit l'incapacité et le refus de se défendre. Nous ne pouvons pas nous permettre d'être fatigués. Le danger frappe à la porte. Les hommes de couleur ne sont pas des pacifistes. Ils n'adhèrent pas à une vie dont la seule valeur est la durée. Ils prendront l'épée si nous la rendons. Autrefois, ils craignaient l'homme blanc, aujourd'hui ils le méprisent. Dans leurs yeux, on peut lire la phrase de condamnation lorsque les hommes et les femmes blancs se comportent devant eux comme ils le font habituellement, dans leur patrie ou même dans les pays des gens de couleur. Autrefois, ils étaient terrifiés par notre puissance, comme les Germains l'étaient par les premières légions romaines. Aujourd'hui, alors qu'ils sont déjà une puissance à part entière, leur âme, que nous ne comprendrons jamais, se lève et regarde les Blancs comme s'ils appartenaient au passé. »

Quant à la cérémonie d'ouverture des J.O., beaucoup l'ont trouvée splendide tant sur le plan esthétique qu'idéologique, beaucoup d'autres l'ont trouvée immonde, toute discussion est donc superflue. La ridiculisation du christianisme par le biais de cette dernière Cène de travestis est presque insignifiante tant elle est répétitive. Les christianophobes et europhobes de tous poils ne manquent jamais une occasion de se moquer d'une religion anémiée et sans défenseurs (à commencer par ses hiérarques lâches et probablement athées). Quant aux christianophobes de la prétendue “République française”, ils n'ont pas su montrer plus clairement leur dégoût de la tradition religieuse et culturelle du pays qu'ils gouvernent, mais ce n'est pas non plus nouveau. Et personne ou presque n'a été choqué qu'ils aient une fois de plus rompu la neutralité religieuse qui définit un véritable État laïque. Seules les autres religions sont pour eux dignes de respect. La religion majoritaire des Français depuis un millénaire et demi est laissée de côté et elle peut être insultée sans conséquence. Mais puisqu’il faut disent-ils « transgresser », pourquoi la religion de Mahomet, de plus en plus importante dans la France ex-chrétienne, n'est-elle jamais moquée? C'est pourtant ça qui serait vraiment transgressif.

À l’inverse de ce qui était censé être une cérémonie exaltant la force, la beauté, la jeunesse, l'élégance, la puissance et l'effort nous avons assisté à une apologie rougissante de la faiblesse, de la laideur, de la décadence, de l'avilissement et du monstrueux. Ce qui, bien entendu, n’a rien à voir avec le sport. L'un des moments les plus significatifs de ce "Sabbat" parisien a été l'apparition d'une reine Marie-Antoinette décapitée chantant le Ah ça ira, ça ira les aristocrates on les pendra. Excellent choix pour symboliser notre époque sans-culotte, soit dit en passant.

Victor Hugo a écrit Quatre-vingt-treize en 1874, un roman qui se déroule en cette année sanglante où Marie-Antoinette et Louis XVI ont été guillotinés. Le père littéraire du récit de La cour des Miracles du 15ème siècle, dont les hôtes se seraient si bien insérés dans les fastes olympiques du 21ème siècle, a mis sur les lèvres d'un de ses personnages, dirigeant royaliste, cette condamnation de la révolution :

« Vous ne voulez pas de nobles ? Eh bien, vous ne les aurez pas, mais pleurez leur absence, car vous ne posséderez plus ni paladins ni héros. Dites adieu à l'ancienne grandeur. Comme vous êtes un peuple dégradé, vous devrez subir la violence qui s'appelle l'invasion. Si Alaric revient, il ne trouvera pas de Clovis pour s'opposer à lui. Si Abderrahmane revient, il ne trouvera pas de Charles Martel pour lui couper la route. Allez ! Poursuivez votre œuvre, soyez des hommes nouveaux, faites-vous petits. Tuez les rois, les nobles, les prêtres. Détruisez, ruinez, brisez les anciennes maximes ; foulez le trône, frappez l'autel, confondez Dieu, car c'est là votre but. Vous êtes des traîtres et des lâches, incapables de sacrifice et d'abnégation. »

Un siècle et demi plus tard, l'écho de ces paroles résonne encore avec force dans les rares oreilles qui peuvent encore entendre.

La France, le merveilleux pays de Charlemagne et de Louis XIV, de Rabelais et de Molière, de Berlioz et de Debussy, de Chartres et de Versailles, des mille fromages et des mille vins, est sur le point de sombrer dans un océan de merde. Elle est suivie de près par la Grande-Bretagne. Et derrière elle, par le reste de l'Europe. Si nous ouvrons les yeux, nous pouvons voir notre avenir immédiat dans le miroir de la France.

(Merci à Arnaud Imatz de nous avoir envoyé ce texte).

Jesús Laínz

________________________

 

 

Civil War’ en marche

 « ‘Civil War’ : comment Hollywood et Biden préparent les Américains à la guerre civile à venir. »

« “La liberté plutôt que la démocratie !” – comment l'État profond prépare les Américains à la guerre civile. »

« Êtes-vous prêts à préférer la liberté à la démocratie ? Voilà ce qu'est l'Amérique ! »

... Ce qui ressemble aux paroles du leader d'un parti de guerre civile, a été prononcé par le président américain Joe Biden devant les partisans de son parti démocrate à Philadelphie le 18 avril. Et il ne s'agit pas d'un cas isolé : si l'on observe la culture pop américaine de ces dernières années, mais aussi de nombreux livres publiés par les milieux mondialistes ainsi que les médias américains, on peut avoir l'impression que la « moitié gauche du royaume » américain n'est pas intéressée par une passation de pouvoir pacifique et qu'elle prépare une guerre civile pour se maintenir au pouvoir. Plus de quatre ans de Joe Biden ont laissé le pays dans un état désastreux: la situation à la frontière avec le Mexique, l'immigration de masse et l'escalade de la criminalité, l'effondrement des infrastructures, la crise des opiacés, les guerres interminables en Ukraine et au Proche-Orient, une justice politisée qui ne rend plus la justice, mais aussi l'obsession du genre, entre autres, ont mis les Etats-Unis, autrefois une nation fière, dans une situation difficile et l'ont profondément divisée. Ce n'est pas un hasard si Donald Trump est toujours en tête des sondages, même après les jugements prononcés contre lui. On a l'impression que l'État profond commence à préparer ses citoyens à l'inimaginable en le rendant lentement envisageable: la guerre civile.

Civil War' – programmer l'opinion publique

‘Civil War’ - un nouveau film du réalisateur britannique Alex Garland, ou plus précisément une coproduction américano-britannique, sort sur les écrans à un moment où les États-Unis sont plus divisés que jamais. Dans ce film, une guerre civile éclate après qu'un président facilement identifiable comme l'alter ego de Donald Trump a effectué un troisième mandat anticonstitutionnel pour dissoudre le FBI et a fait bombarder les États séparatistes de Californie et du Texas, qui ont marché ensemble sur Washington pour mettre fin aux agissements de ce qu'ils considèrent comme un tyran.

Le spectateur suit les événements à travers les yeux d'un groupe de reporters de guerre qui documentent la folie de l'Amérique déchirée par la guerre. Les scènes sont très variées: des pillards torturés, des combats où personne ne sait qui tire sur qui et pourquoi, pour finalement aboutir à un escadron de la mort loyal au président qui liquide tous ceux qui ne sont pas nés aux États-Unis. Ce qui peut être lu par endroits comme une parabole de la couverture médiatique occidentale de la guerre au Moyen-Orient et dans le reste du monde – une jeune Américaine se fait exploser dans un centre de distribution de nourriture en se faisant passer pour une kamikaze, un drapeau américain à la main – se révèle assez rapidement être un fantasme de vengeance globaliste, à la fin duquel les chars Abrams des États séparatistes prennent d'assaut la Maison Blanche et le président gémit pour sa vie avant d'être exécuté par une femme soldat noire qui ne sourcille même pas.

Ce que les images semblent vouloir susciter chez le spectateur, c'est l'idée que « Trump et tout ce qu'il symbolise doivent mourir » ! Compte tenu de l'ambiance surchauffée aux États-Unis et de la polarisation du pays de plus en plus poussée par l'administration Biden, il est difficile de croire que ce film est un « accident » artistique qui ne relève pas d'une programmation politique. On a l'impression que ‘Civil War’ est un film de programmation de l'opinion publique américaine pour accepter une guerre civile inéluctable.

L’événement clé de la violence potentielle

Du côté de l'État, la préparation à la guerre civile est également en cours. Dans ses perspectives pour 2024, le ministère américain de la sécurité intérieure (Department for Homeland Security) indique que le cycle électoral de 2024 pourrait être l'événement clé d'une éventuelle violence. Selon des sondages réalisés en 2022 par le magazine The Economist et la plateforme YouGov, plus de 40% des Américains sont convaincus qu'une guerre civile est probable ou très probable dans les dix prochaines années. Près d'un Américain sur quatre se prononce en faveur de la sécession de son État, cette idée étant la plus populaire au Texas, en Alaska et en Californie.

Le Grand Réveil contre le Great Reset

Le cœur politique du conflit peut certes être grossièrement réduit à la lutte globale entre les forces qui soutiennent le Grand Remplacement et donc la globalisation (les globalistes, soit les démocrates aux Etats-Unis) et les partisans du Grand Réveil des Peuples (les patriotes, les républicains).

Ce n'est pas un hasard si des penseurs globalistes comme la politologue américaine Barbara Walter, dans son livre ‘How Civil Wars starts’ (Comment commencent les guerres civiles), parlent d'un « mélange toxique de théories du complot, de milices armées, de tribalisme culturel, de polarisation et d'extrémisme politique » qui conduit les gens à souhaiter la fin de la société (post)moderne afin de pouvoir construire une nouvelle société. On peut certes répondre à cela qu'il existe aux Etats-Unis une pratique de conspiration des élites glabalistes contre leur propre peuple (des guerres perpétuelles de l'Empire américain à l'immigration de masse, en passant par l'obsession du genre et la politique du COVID) et que celui-ci sera conduit à l'abattoir par ces mêmes élites si elles ne s'y opposent pas. Jusqu'à présent, ce conflit s'est déroulé de manière pacifique aux États-Unis de la part des partisans du Grand Réveil, – mais que se passera-t-il si les élites elles-mêmes recourent à la violence ?

Pas Nord contre Sud, mais villes contre campagne

Si vous pensez à la guerre civile de 1861-1865 aux États-Unis, avec des lignes de front clairement définies entre le Nord et le Sud, vous n'avez pas besoin de remonter très loin dans le temps pour imaginer à quoi ressemblerait une deuxième guerre civile américaine: ce sont les événements qui ont suivi la mort du trafiquant de drogue George Floyd à l'été 2020 et qui ont défié l'État américain, alors encore dirigé par Trump, par des attaques massives contre la police. Suivant le modèle des révolutions de couleur en Europe de l'Est et au Moyen-Orient, les États-Unis ont connu pour la première fois des émeutes civiles qui ont transformé certaines régions du pays en une réplique de l'Irak en ruines.

C'est également la première fois que les antifascistes cagoulés de noir sont apparus aux États-Unis de la même manière que le phénomène que nous connaissons en Europe. On pourrait également assister à des scènes comme celle du 6 janvier 2021, lorsque des partisans de Trump en colère ont protesté contre le vol de l'élection par les démocrates, sauf que cette fois-ci, le président en exercice Joe Biden pourrait ne pas vouloir permettre une passation de pouvoir pacifique avec Trump. Un tel scénario, qui dégénérerait ensuite en conflit armé entre les partisans de Trump et ceux de Biden, ne connaîtrait donc pas de fronts clairs comme au 19ème siècle: la guerre s'orienterait plutôt vers les oppositions ville/campagne et centre/périphérie.

Par exemple, dans l'État du Maine, sur la côte est des États-Unis, la côte très peuplée a voté majoritairement pour Biden en 2020, tandis que l'intérieur du pays, moins peuplé, a voté Trump, remportant ainsi l'État pour les républicains. Un tel conflit serait extrêmement chaotique et ne pourrait être résolu que par l'intervention d'unités de l'armée américaine ou de la Garde nationale, l'armée propre à chaque État, à condition qu'elles ne se soient pas dissoutes et organisées d'une autre manière d'ici là.

Sombres perspective : les États d'Amérique divisés

Ainsi, quoi qu'on en dise, il semble qu'une guerre civile planifiée de longue date se prépare aux États-Unis. Alors que la cause semble être le désir des élites globalistes d'empêcher une révolution pacifique contre le Grand Remplacement au cœur du globalisme, les prochaines élections américaines semblent être le déclencheur prévu de la guerre. Des produits culturels comme le film ‘Civil War’ ne sont pas seulement une conséquence de l'ambiance polarisée dans tout l'Occident et aux États-Unis en particulier, mais font partie d'une programmation qui prépare les Américains à l'éventualité d'une guerre civile tout en les poussant dans cette direction. L'escalade constante de la lutte entre les partisans du Grand Remplacement et ceux du Grand Réveil est provoquée par l'État profond aux États-Unis, précisément par le marécage que Trump n'a pas réussi à assécher pendant son mandat; cela semble rendre la guerre civile de plus en plus inévitable. On pourrait souhaiter aux Américains qu'un tel scénario apocalyptique, que leur gouvernement a provoqué dans de nombreux pays à travers le monde au cours des dernières décennies, ne se produise pas, mais à Washington, on semble avoir d'autres plans pour l'avenir des États-Unis.

Alexander Markovics