Galileo vaut bien une messe, — et quelle messe !

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Parmi les travaux pratiques de l’absurdité de notre époque et du nihilisme conceptuel des institutions européennes avec leur credo libéral et anti-étatiste, le sauvetage de Galileo. Le programme stratégique européen est mortellement menacé par l’irresponsabilité régalienne du secteur privé, qui fut appelé comme le financier évident de l’entreprise. Les querelles internes entre les différents contractants, l’incapacité des autorités européennes de leur faire entendre raison, — et pour cause, puisque ce refus d’une telle autorité est la raison d’être du secteur privé face aux autorités représentatives, ou soi-disant représentatives, — tout cela a conduit, sans trop de tambour et avec des trompettes discrètes, à ce que EUObserver désigne comme un «virage à 180° sur le financement de Galileo» ; savoir, passage du privé au public pour ce financement, les Etats honnis, inefficaces et pervers, étant jugés tout de même plus dignes de confiance dans la pratique de la responsabilité, de l’évaluation stratégique et du respect des engagements.

«Brussels has announced a u-turn on the funding of Europe's Galileo satellite navigation system, asking for full public coverage of the expenses after the chosen private investors failed to agree on financing the €4 billion, hugely-delayed project.

»Pressed by some EU member states and members of the European Parliament to come up with an alternative solution, the European Commission adopted a report on Wednesday (16 May) which suggests that the EU should abandon the private-public scheme previously agreed for Galileo.

»Instead, member states should decide whether to co-finance the project individually or allo the common EU budget to be used to pay the bill, with transport commissioner Jacques Barrot favouring the latter.

»“It's €400 million per year which equals about 400km of motorway,” he said. “Or could we just give up Galileo?” the French commissioner asked rhetorically as he presented the third possible scenario on what to do next. He instantly rejected going down that route, arguing that the EU should do what is needed to ensure the satellite system becomes operational in 2012, as formerly projected.

»“Our industry must be at the front of this technological revolution and therefore we must ensure there are no further delays,” he said, adding “We're determined to assume the full responsibility for this major project.”

»The commission's move comes after eight companies, in a consortium set up almost two years ago and charged with building and running Galileo, failed to meet Brussels' deadline to agree on a business plan.»

Le consortium (EADS, Thales, Inmarsat, Alcatel-Lucent, Finmeccanica, AENA, Hispasat et TeleOp) reste formé pour conduire le programme Galileo, mais après que les fonds publics auront été rassemblés. Bon prince, Barrot a expliqué que les investisseurs «ont très peur de prendre des risques dans la première étape […] mais ils sont toujours impatients de conduire le programme une fois qu’il sera lancé». C’est une belle démonstration de la limite de la capacité d’investissement du secteur privé, de son courage face aux risques à prendre, de sa vision stratégique et ainsi de suite. C’est une plaidoirie sans précédent pour l’interventionnisme et le rôle fondamental de l’Etat. Que la Commission en soit remerciée.


Mis en ligne le 17 mai 2007 à 12H42