Gates en Israël : un malaise dans les relations stratégiques USA-Israël

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Décidément, l’arrivée de Robert Gates au Pentagone change le climat de la machine bureaucratico-militaire US. Il y a beaucoup moins d’idéologie et de bellicisme exacerbé, comme au temps de Rumsfeld et des “neocons”, et beaucoup plus de bureaucratie avec ses intérêts mis en avant. Les Israéliens l’ont ressenti, lors de la visite du secrétaire à la défense Robert Gates.

Un texte de Defense News du 20 avril en donne un résumé succinct mais significatif.

«For Israeli officials who were hoping to restore once and for all the policy-driven bureaucratic intimacy between the Pentagon and Israel’s MoD, the April 18 meeting here between U.S. Defense Secretary Robert Gates and Defense Minister Amir Peretz proved anti-climactic.

»Despite Gates’ positive public remarks regarding the importance of bilateral defense ties, Israeli officials here characterized the visit — the first by a U.S. defense secretary in nearly eight years — as disappointing.

»The Pentagon chief defended the U.S. administration’s intent to push through Congress an advanced arms package to Saudi Arabia that Israel opposes. He also was skeptical about the Israeli proposals for U.S. military assistance in halting arms smuggling from Egypt into Gaza and also from Syria into Lebanon, sources here said.

»Similarly, the two defense chiefs appeared to diverge on strategy vis a vis Iran, with Gates focusing solely on diplomacy to rein in Tehran’s nuclear ambitions, while Peretz insisted, “We can’t remove from the table other options.”

»Perhaps most disappointing, MoD officials here said, was Peretz’s inability to extract a commitment to end residual obstacles blocking joint development and Israeli procurement requests stemming from Washington’s continued concern about Israeli arms sales to China.»

Bien qu’Israël soit une “chasse gardée” du Pentagone, avec un contrôle stratégique très puissant du complexe militaro-industriel, la politique extrémiste (Rumsfeld + les neocons) suivie par le département depuis le 11 septembre 2001 répondait en général aux vœux des dirigeants israéliens enfermés dans leur politique extrémiste. Le deuxième point n’est plus d’actualité. La bureaucratie a repris le pouvoir au Pentagone, et la bureaucratie n’aime pas les aventures extrémistes et idéologiques. Ainsi a-t-on un assemblage de mesures politiques plus modérées et d’attitudes bureaucratiques plus dures qui, toutes, contrecarrent la politique israélienne.

• La modération de la politique du Pentagone, c’est un regain d’attention pour les alliés arabes (Arabie saoudite) et une distance réelle prise avec les projets guerriers (Iran). Tout cela désappointe Israël.

• Pour autant, il y a un durcissement au niveau bureaucratique, à l’égard des exportations d’armements israéliens vers la Chine (qu’Israël a cessées sous la pression du même Pentagone). Malgré les efforts d’Israël, la méfiance subsiste et les brimades au niveau des livraisons d’armes et de technologies US vont continuer.

Il faut noter que c’est la première visite d’un secrétaire à la défense depuis Cohen en 1999. Rumsfeld ne s’était jamais déplacé en Israël. A cette époque, tout était réglé au plus haut niveau (Bush-Sharon) ou avec les idéologues du Pentagone (Feith, particulièrement). La venue du secrétaire à la défense a bien cette signification : la bureaucratie du Pentagone a à nouveau le pouvoir bien en main. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour Israël.


Mis en ligne le 21 avril 2007 à 13H49