Gates “ne sait pas” (si la guerre en Irak valait le coup…)

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La lassitude générale faisant ses effets, on en surprend de plus en plus qui, par inadvertance, vous disent la vérité. C’est le cas du secrétaire à la défense Robert Gates, dont on peut se demander par ailleurs si sa candeur n’est pas un peu calculée. Quoi qu’il en soit, Gates nous interprète un excellent numéro, tout en retenue, sur le thème classique du “si j’aurais su j’aurais pas venu…”

…Cela, lors d’une interview pour le New Yorl Times, dont ABC.News nous restitue la substantifique moëlle ce 19 septembre:

«Defense Secretary Robert Gates' stunningly candid answer came in an interview with New York Times columnist David Brooks.

»Asked if the invasion of Iraq was worth doing, Gates first rephrased the question: “If I'd known then what I know now, would I have done the same? I think the answer is, ‘I don't know.’”

(…)

»The co-author of the Iraq Study Report said Gate's views on the Iraq conflict are in “stark contrast” to the president's.

»“You couldn't get a greater contrast,” said Lee Hamilton, co-author of the Iraq Study Report. “It's refreshing to see a secretary of defense who has an appreciation of military power but also has an appreciation of the limitations of military power,” he said.

»Gates supports the president's strategy on the so-called surge, but he has a starkly different view about what can be accomplished in Iraq.

»In another interview Monday, Gates told the Wall Street Journal he is focused on bringing “a long-term stabilizing presence.”»

Même si l’on accueille tout cela avec une certaine placidité, désormais habitués à ces étonnantes divergences d’opinions jusqu’à l’opposition pure et simple à l’intérieur de cette administration, on doit rappeler qu’il s’agit d’une situation extrêmement rare. Bush garde toute sa confiance à Gates, sans souci de ses opinions, simplement occupé à durer et à faire durer le conflit jusqu’à la fin de son mandat. C’est devenu pour Bush une obsession, son combat solitaire. Gates, lui, travaille à ciel ouvert pour tenter de contenir tous les projets dangereux du président et de la clique Cheney, notamment avec divers membres de la hiérarchie militaire (notamment l’amiral Fallon). C’est une situation générale de semi-dissidence, — mais on ignore désormais qui est le vrai “semi-dissident”, de GW ou de Gates.


Mis en ligne le 20 septembre 2007 à 18H31