Ghorbanifar, l’homme qui transforme les complots anti-Téhéran en imbroglios et en subventions américanistes

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Un long article De Laura Rozen dans Mother Jones (juillet-août 2006) décrit l’invraisemblable imbroglio des complots entre néo-conservateurs, Iraniens plus ou moins en exil, agents plus ou moins secrets, etc., pour enfin parvenir à une attaque des USA contre l’Iran. Cela dure, pour ce qui est de ce projet iranien, depuis fin 2001, avec l’Italie comme centre du complot permanent.

Deux personnages centraux, dont on entend souvent parler : Michael Ledeen et son pseudo-ami Manucher Ghorbanifar, trafiquant d’armes, Iranien exilé ou pas, patriote ou pas en exil, redoutable raconteur d’histoires secrètes et maître dans l’art de se faire subventionner par tel ou tel service américaniste. A lire ce récit rocambolesque, on se demande comment la marche du monde est encore une affaire sérieuse.

Il est à mettre à l’actif de Ghorbanifar qu’il réussisse encore à se faire considérer par certains comme un homme sérieux. L’Iranien est tellement haut en couleur, tellement truculent dans son quintuple langage, dans ses fonctions officielles d’agent sextuple, qu’il finit par apparaître comme un énorme personnage comique, et qu’il mettrait bien les rieurs de son côté.

Rencontre Rozen-Ghorbanifar : « Looking with his enormous mustache, balding pate, and cigar like a wheeler-dealer out of central casting, the 60-year-old Ghorbanifar lives with his family in Nice and maintains a Paris presence through an aging aide who happens to be Iran’s former minister of commerce. In conversation he is cajoling, flattering, with a glint of a sharper edge beneath. “When you come to Paris, we will chat for hours,” he told me. The intelligence he has given his American contacts has been “1 million percent” accurate. For $20 million, he would open doors all over Tehran for his American paymasters. And so on. »

La CIA ne l’aime guère. Elle a décidé qu’on ne pouvait lui faire confiance. (Ce pourquoi les néocons et le Pentagone continuent à lui faire confiance.) Le passage où Rozen rapporte comment la CIA a appris à ne pas lui faire confiance est irrésistible. On peut faire l’hypothèse que Ghorbanifar est la seule personne qui ait été prise en flagrant délit de mensonge dans 13 des 15 réponses qu’elle a fournies au détecteur de mensonges de la CIA :

« Manucher Ghorbanifar, an arms dealer, intelligence peddler, and former military intelligence official in the Shah’s regime, had been a key figure in the Reagan-era Iran-Contra scandal, in which Washington secretly sold missiles to Iran’s Islamic rulers. Even before that, he had been so unreliable as a CIA informant that the agency had issued a “burn notice” directing agency personnel not to deal with him. When, in the midst of Iran-Contra, the CIA gave Ghorbanifar a polygraph test, he was deemed not to be showing deception on only 2 of the 15 questions — his name and his place of birth. »


Mis en ligne le 27 juin 2006 à 10H40