Glossaire.dde : la GCES

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Glossaire.dde : la GCES

13 mai 2020 – Nous employons, de manière plus épisodique que régulière, l’acronyme GCES pour Grande Crise de l’Effondrement du Système depuis le 28 octobre 2017, selon notre référencement par “mots-clef”. (Sans doute l’avons-nous employé avant mais sans lui accorder la même importance puisque nous ne l’avons pas repris dans nos “mots-clef”, et notamment sans user de majuscules acronymiques.)

Par contre l’expression “Grande Crise” (voire “Grande Crise Générale”), sans jamais constituer un acronyme représentant un concept bien précis dans notre arsenal sémantique, est venue très rapidement sous notre plume depuis le 11-septembre, simplement pour exprimer un sentiment d’abord diffus de nous trouver devant un événement crisique gigantesque, de dimension cosmique. (Bien entendu et a posterioricomme il convient dans ce cas chronologiquement éloigné de notre évolution conceptuelle, nous parlerions volontiers d’“intuition”.) Le  17 novembre 2002, nous consacrions une analyse à ce que nous nommions donc de cette façon : « A propos de notre grande crise ». (Les majuscules n’étaient pas encore d’actualité mais le “notre” en disait déjà long.)

Aujourd’hui, depuis le  3 janvier 2020 (l’“assassinat métahistorique de Soleimani”) et, sans le savoir, depuis le 31 décembre 2019 (annonce du premier cas de Covid19 en Chine), – comme si la décennie des  néo-Roaring Twenties, un siècle après l’original, ouvrait l’ère de ce que nous percevons comme des calamités “de renaissance”, disons avec emphase “de type-biblique” comme apocalypse, –  il s’avère que nous n’hésitons plus... Il s’avère de plus en plus probable que nous sommes bel et bien dans la phase finale de la fameuse/infamante-GCES, comme nous nous sommes entêtés à la désigner de loin en loin.

Il doit se comprendre ici que nous établissons un lien métahistorique entre l’“assassinat métahistorique de Soleimani”, le début de la crise-Covid19 et le passage à la décennie des néo-Roaring Twenties. Ce lien ne concerne pas la signification, le contenu opérationnel des événements, mais ce que nous considérerions comme l’“essence commune” d’événements nécessairement métahistoriques, qui sont justifiés d’une telle essence que l’on pourrait qualifier symboliquement, – ou plus encore ? – de “quasi-divine” par la période qu’ils ouvrent et illustrent puissamment, et par les effets qu’ils engendrent... Cheminant de la sorte, il doit se comprendre sans autre forme de procès que nous accordons beaucoup plus d’intérêt à comprendre ce qui s’est passé qu’à annoncer ce qui va se passer, parce que “ce qui va se passer” est sans aucun doute inscrit dans “ce qui s’est inscrit” à jamais dans le passé, notamment avec pour achever cette évaluation le “saut métahistorique” de la jointure des années 2019 et 2020. “Ce qui va se passer” est dans “ce qui s’est inscrit” comme fœtus dans le ventre de sa mère, dans ce cas la “mère de tous les possibles”.

(Il s’agit bien entendu d’une référence à la citation de Fabrice Hadjadj encore  récemment proposée : « En un mot, le futur est relatif à ce qui va, l’avenir à ce qui vient, et il faut que ce qui va soit ouvert à ce qui vient, sous peine d’une vie qui meurt en se fixant dans un programme. Cette subordination du futur à l’avenir marque aussi la supériorité et plus encore la surprise de l’avenir par rapport au futur. » Cette référence est poursuivie  par ce constat : « De la définition qui précède on peut déduire autre chose, à savoir que le passé se trouve rejeté par le futur, mais assumé par l’avenir. »)

Opérationnalisation de la GCES

Notre détermination de parler épisodiquement de la GCES mais d’une manière cohérente dans sa signification indiquait notre sentiment d’une certaine conviction que la chose allait arriver, et une conviction qui nous a toujours paru raisonnable et empreinte de sagesse ; alors que cette conviction paradoxale (la croyance dans un événement quasiment d’au-delà de l’histoire et de la raison perçue comme une attitude pleine de sagesse) était balancée, paradoxalement bien sûr, par une croyance presque superstitieuse que l’événement-GCES ne pourrait pas survenir tant “la chose” paraissait complexe et le Système hermétiquement intouchables et puissant. Même les adversaires du Système les plus déclarés, les plus affirmés, les adversaires ontologiques si l’on veut, ne disposent pas dans leur spéculation de cette certitude des dieux sur l’orientation du destin. Malgré toute leur alacrité et toute leur ardeur, leur résolution parfois chancelle devant la puissance du Système, et survient le mot terrible : “impossible” (“impossible qu’il s’effondre”).

C’est dire si notre position est le contraire d’une position hors de toute mesure et de tout contrôle...

Quoi qu’il en soit, il semblerait que nous y sommes (“il s’avère de plus en plus probable que nous sommes bel et bien dans la phase finale de la fameuse/infamante-GCES”). Depuis que l’existence et la dangerosité (au moins hypothétique et certainement symbolique) de Covid19 sont connues, nous avons développé à plusieurs reprises cette conviction que ce qui était devenu la “crise-Covid19” c’était bien plus que la crise-Covid19. (Par exemple, la série d’articles développant cette conviction-intuition, le 15 février 2020, le 25 février 2020, le 27 février 2020.)

Spectateurs de l’apocalypse

Notre conviction, que nous espérons avec une force proche de la certitude effectivement fille de l’intuition et non pas pure calembredaine née de la pression et de la passion de notre “étrange époque”, a de moins en moins d’hésitation à l’affirmer et à s’affirmer. Il nous semble désormais possible de voir et d’observer l’accomplissement de la GCES “en temps réel”, au fil des événements extraordinaires qui secouent le cosmos et font trembler notre monde sous nos pieds.

Nous insistons toujours sur ce fait... Encore une fois “il y a ceci” que nous signalons depuis 9/11, qui est ce qui fait le caractère extraordinaire et sans précédent de notre “époque étrange”, et explique le développement en apparence incompréhensible (sinon par d’aléatoires et exotiques “complots”) de certains événements. Il y a le phénomène puissamment psychologique de la connaissance instantanée de la chose et du choc qui l’accompagne. Il s’agit de cette extraordinaire faculté offerte par le système de la communication de voir les événements les plus colossaux se dérouler sous nos yeux, à l’instant où ils se déchaînent. 

Nous tenons beaucoup à cet argument, que nous proposons depuis longtemps. Il nous parait étonnant, sinon stupéfiant que personne ne s’y attache lorsqu’il s’agit de s’interroger sur les caractères complètement extraordinaires des événements de ce que nous désignons comme l’“époque étrange” :

« D’abord, il y a ceci : en même temps que nous subissions cet événement d'une force et d'une ampleur extrêmes[l’attaque du 11-septembre], nous observions cet événement en train de s'accomplir et, plus encore, nous nous observions les uns les autres en train d’observer cet événement [en train de s’accomplir]. » (Chroniques de l’ébranlement, Philippe Grasset, éditions Mols, 2003).

Il doit rester dans notre esprit que cette position singulière dont nous disposons tous est un élément fondamental du déroulement des crises, une explication évidente de leur diffusion souvent en apparence surprenante, un facteur révolutionnaire dans l’événement cosmique qu’est l’effondrement d’un système (du Système) qui, pour notre cas et pour notre compte, englobe effectivement une (“notre”) civilisation devenue “contre-civilisation”.

(Non seulement civilisation en décadence, mais civilisation instituant une décadence de type négatif et destructeur : non pas se dissoudre, mais se transmuter en une “contre-civilisation”, ennemie de ce que nous étions lorsque nous fîmes une civilisation.)

Le fait même de la tension ainsi exigée de notre psychologie est un facteur actif dans l’aggravation et l’accélération de la crise en tant que temps crisique (durée) et tourbillon crisique (dynamique). Selon cet argument, pour cette raison que nous disposons aujourd’hui, grâce au  système-Janus de communication, d’une bonne place dans les premiers rangs, nous allons pouvoir nous attacher à une tentative de description, d’identification et d’analyse de la forme que semble prendre cette GCES.

Rengaine surpuissance-autodestruction

Le point opérationnel central de la GCES, c’est l’axiome (un scientifique-étroit dirait “l’hypothèse”) de la justesse de l’hypothèse originelle (“l’hypothèse de la justesse de l’hypothèse...”, serait obligé de dire un scientifique-étroit). Née de l’intuition pour notre compte, cette “hypothèse originelle” devient ainsi l’hypothèse conduisant la marche métahistorique du destin du Système ; c’est dans tous les cas de cette façon,  dans ce cadre qui serait comme une méthodologie que nous conduisons notre travail.

L’hypothèse opérationnelle pour notre situation de l’activation de la CGES est donc la suivante : selon la Loi Suprême de la transmutation surpuissance-autodestruction qui le régit et alors que son activisme était effectivement en phase de l’extrême de sa surpuissance, le Système était nécessairement “prêt”, “ouvert” si l’on veut, à la possibilité de cette phase de sa crise finale/d’effondrement répondant à la transmutation de la surpuissance en autodestruction. Il n’attendait plus qu’un détonateur (le mot est important, – voir plus loin).

Nombre d’analystes insistent sur le fait que les diverses crises “collatérales” semblant avoir été déclenchées par Covid19 étaient d’ores et déjà en phase pré-actives sinon plus, notamment la crise financière à cause de l’action de la Federal Reserve, et d’une façon générale la “crise de la dette” publique. 

Selon le réflexe habituel du montage et du simulacre, la logique analytique du Système a d’abord séparé radicalement, chacune dans leurs essences spécifiques, toutes ces crises dites-“collatérales” de la crise Covid-19, qui est bien un facteur “extérieur” ; et tout autant par conséquent, si ces crises sont dites-“collatérales” conjoncturellement, elles sont structurellement essentielles, alors que c’est Covid-19 qui est conjoncturel. La chronologie et la communication exacerbée ont ainsi dissimulé l’inversion en la favorisant ; nous ne nous en plaindrons pas, car ainsi c’est laisser progresser les crises essentielles. Nous sommes arrivés au point où cette perception s’est trouvée dépassée (cela s’appelle “Rubicon’s blues”) après avoir utilement servi en fixant les différentes crises composant la GCES dans leurs effets nécessaires pour le développement décisif de la Grande Crise.

Le “grain de sable divin”

En effet, Covid19 est donc ce détonateur, – la véritable crise “collatérale” en fait, une sorte de “grain de sable” par rapport aux autres crises, mais justement désigné comme un “grain de sable divin” par les effets qu’il induit ; car il est un détonateur singulier, sinon singulièrement et sublimement machiavélique ; mais nullement diabolique, au contraire puisqu’il joue un rôle conjoncturel mais important dans la destruction du Système. Nous le signalions le  14 mars 2020, de manière intentionnée, de cette façon qui constituait un premier signal détaillé de l’analyse que nous développons dans ce texte, en ajoutant dans cet extrait aujourd’hui l’une ou l’autre précision [entre braquets] pour mieux préciser notre propos :

« Cette crise est infiniment extraordinaire car la vraie crise [servant de détonateur dynamique]n’est pas celle qui a éclaté à l’intérieur du Système, qui est la cause première de l’événement. C’est un objet  [non identifié comme tel, comme détonateur, sorte d’OCNI, ou “Objet Crisique Non Identifié”] venu “de l’extérieur” (“de l’extérieur du Système” ?) : “D’autre part, l’image que suggère l’idée d’un ‘choc externe’ frappant [le Système], un peu comme  [un astéroïde]  frappant une planète (elle-même déjà en très forte agitation), a l’avantage à la fois du réalisme et du symbolisme.”
» De ce fait, la cause de ce gigantesque épisode crisique ne répond pas aux normes du Système, même pour lutter contre lui, il n’entre pas dans son jeu, moins encore il n’y joue pas ; d’où cette impression d’une paralysie, d’une impasse. Vous ne pouvez éviter de lutter contre Covid19, bien entendu, mais pour lutter contre lui, à l’heure de la globalisation et de la vitesse extrême de toutes les sortes d’actes et de pressions de la communication, il importe de prendre des mesures extrêmement contraignantes qui empêchent de lutter contre les effets destructeurs des autres crises, les crises dites-“[collatérales]”, [et même des mesures qui aggravent ces crises dites-“collatérales” en contredisant directement et ontologiquement les principes sur lesquels s’appuie le Système, — donc des mesures] qui touchent le cœur du Système et le menacent. »

Cette idée d’“une sorte de ‘grain de sable’ par rapport aux autres crises, mais justement désigné comme un ‘grain de sable divin’ par les effets qu’il induit” est développée par d’autres analyses ; ainsi, le  25 avril 2020, du Dr. Leon Tressel dans SouthFront.org, qui choisit l’image d’une épingle : « L’économie mondiale à la fin de 2019 était au bord du gouffre et n'avait besoin que d’un catalyseur ou d’une épingle pour faire éclater la “bulle de tout ce qui bouge”... »

Pour nous, la représentation symbolique de Covid19, déjà esquissée dans une citation, s’apparente à cet événement extraordinaire survenu il y a 66 millions d’années (66 038 000) et qui a entraîné la mort des grands sauriens type-dinosaures (entre autres) en nous faisant passer de quaternaire au tertiaire (limite crétacé-tertiaire, ou K-T). La dernière explication (calcul effectué en 2013) est donc celle d’un astéroïde de 11-81 kilomètres frappant à près de 40 000 km/h la terre en creusant le cratère de Chicxulub, au large du Mexique, provoquant une déflagration équivalente à « plusieurs milliards de fois [ entre 21 et 921] l’explosion d’Hiroshima » et entraînant bien entendu une catastrophe cosmique sans précédent, avec extinction quasiment de toute vie, sauf quelques très rares “quelques-unes” qui feront redémarrer le processus vivant général. La cause crisique est donc venue de l’extérieur de soi...

Effondrement “contrôlée” du Système

C’est l’évidence de la crise Covid19, avec ses énormes ruptures de toute activité économique coordonnée. Il y a un blocage mécanique en forme d’impasse de l’hyperpuissance du système de la communication, – quasiment de l’ordre du divin et qui fait que s’impose une situation pressante et urgente heure après heure selon le montage de sa propre surpuissance, – qui agit comme dispositif sinon complètement autobloquant dans tous les cas massivement handicapant. Dès lors est interdite toute initiative de “réparation” sinon de “simulacre” (comme en 2008-2009) des dégâts crisiques absolument énormes qu’essuie depuis février 2020 le Système (crise financière, crise pétrolière, crise économique). Il en résulte que cette bien-étrange mécanique de destruction par effondrement “contrôlé” du Système ne peut être arrêtée ; elle doit effectivement être dite “contrôlée”, comme l’on parle de la destruction d’un bâtiment (clin d’œil aux polémiques des “9/11 Truthers”), à cause de ces mécanismes entravant les tentatives de réparer les crises conjoncturellement “collatérales” mais structurellement essentielles libérées par Covid19.

(Il est bon de préciser ici avec la plus grande force possible que nous ne décrivons bien entendu en rien une machination humaine [un “complot”, si l’on veut, qui vient brouiller l’évidence de la puissance de l’événement], – comme pourrait faire croire le “clin d’œil” vers 9/11 qui reste une simple remarque d’agrément. Nous décrivons un dispositif qui s’est mis en place “comme de lui-même”, et de lui-même en apparence si l’on s’en tient aux seules capacités humaines d’intervention. C’est dire si nous tenons l’expression “de lui-même” comme représentative de forces d’une très grande puissance et qui ne manquent certes pas d’habileté, forces évoluant dans les sphères supra-humaines certes.)

Spécificités de la crise-Covid19

Cette situation signifie que l’on ne peut plus pomper et écoper l’eau qui s’est engouffrée et continue à s’engouffrer dans la coque du Titanic parce que la coursive où se trouvent les seaux et la salle de commande où se trouve le dispositif de mise en marche des pompes sont fermées et condamnées dans une sorte de “confinement”, – et parce que des imbéciles, c’est-à-dire des zombieSystème pour le coup en pleine crise d’exorcisme de la pandémie Covid-19, ont jeté les clefs dans l’eau du grand Océan pour n’importe quelle raison qui témoigne de cette imbécillité. 

Les spécificités de la crise-Covid19 comme détonateur de la phase active finale de la GCES s’exercent aussi avec talent et efficacité dans d’autres champs, agissant singulièrement sur l’esprit, et d’une façon extrêmement brutale :

• Le domaine de la psychologie, domaine essentiel s’il en est pour l’extension et l’alimentation du domaine des crises et pour la crédibilité jusqu’au paroxysme de ces crises.  Il a été question, dans le Journal-dde.crisis de PhG, de cet aspect, de la brutalité formidable avec laquelle nos psychologies sont frappées par la crise Covid-19. Cette brutalité est à la fois l’effet du choc et l’aliment de la brutalité continuée de la crise...

« …[J]e parle de l’effet  “shock & awe”  [“choc & effroi”]que subissent, souvent inconsciemment parfois consciemment, votre perception et donc votre psychologie devant cette sorte de débats, et jusqu’à ces extrêmes lorsque des gens en charge de responsabilités majeures dans cette “guerre” parlent sans barguigner. [...]
» Je crois que nous subissons des effets de contraste d’une stupéfiante et catastrophique brutalité qui nous rapprochent, du point de vue de la psychologie, de ce que devaient ressentir les poilus dans les tranchées ou les soldats français à Dien Bien-phu... [...]
» On voit qu’il est extrêmement aisé de passer de la crise Covid-19 à ce que nous nommons GCES, simplement par la force de l’évidence. Mon propos est alors de proposer une hypothèse de plus, qui est que l’essentiel de la population, qui a déjà montré des signes de mauvaise humeur, en vient, par le choc infligé aux psychologies par Covid-19 et par le lien évident entre Covid-19 et la GCES, à prendre conscience, par le moyen d’une psychologie exacerbée et dont l’exacerbation est enfin compréhensible par l’esprit, à la réalisation de la Grande Crise d’Effondrement du Système, et au poids qu’elle nous impose. »

• Du domaine de l’histoire à celui de la métahistoire, déjà suggéré selon notre perception dans le double article du  17 mars 2020, avec ceci dans le commentaire à l’article du professeur Davies :

« Une pandémie (le terme est explicitement employé dans le sens d’une épidémie qui sort de sa zone de développement) est quelque chose qui se produit régulièrement dans l’histoire, mais également quelque chose qui n’est pas dû au hasard ni même à un accident biologique ou à un caprice d’envergure de telle ou telle espèce animale porteuse. A lire le professeur Davies, on comprend que c’est un fait de civilisation[de fin de civilisation], et il est bon que cet auteur dispose à la fois d’une connaissance de l’histoire en tant que telle et d’une connaissance de l’histoire de l’économie. [...]
» Ces observations d’ordre historique renforcent considérablement le jugement d’un lien étroit entre Covid19 et le Système, dans le sens de l’accélération de la crise du Système, ou Grande Crise d’Effondrement du Système (GCES). Le langage du professeur Davies est certes celui d’un universitaire et d’un scientifique et il est, par définition, prudent et mesuré ; ses conclusions sont par conséquent d’autant plus impressionnantes. »

On ajoutera une précision qui nous apparaît essentielle pour l’inconscient collectif, même si elle n’a bénéficié d’aucune publicité ni d’intérêt médiatiques. Nous dirions même que c’est cette absence de publicité et d’intérêt bruyants qui marque sa place dans l’inconscient, tant cette référence est métahistoriquement considérable, et par conséquent d’une puissance symbolique considérable : la référence dite officiellement, malgré le caractère opérationnel incomparable, à la grande “Peste Noire” du XIVème siècle, ou “Mort Noire”.

(Cet “événement sanitaire”, dans l’esprit de la citation qui en est faite par une autorité officielle, – du Directeur National de la Santé Salomon, – est évidemment pour nous un immense événement métahistorique. Ce n’est pas le nombre de victimes, même s’il est absolument considérable, – et sans doute bien plus considérable que celles que devrait causer Covid19, – qui nous importe ici, mais bien la rupture métahistorique dont il impose l’image par sa force symbolique à notre psychologie collective, donc à notre destin collectif, selon notre point de vue comme une sanction d’une orientation capitale ; dans le cas de le “peste noire” apparue dans le cours de ce XIVème siècle, c’était selon nous la rupture antagoniste avec “Le Temps des Cathédrales” qui avait été l’offre d’une sauvegarde divine. L’analogie avec la crise actuelle porte évidemment sur cette dimension symbolique et eschatologique.)

• Il y a aussi un “domaine du complot”, de l’hypothèse de la guerre biologique, des bioweapons ; ou celui des grands groupes [les Big Pharma] qui spéculent sur la crise et en font leur beurre ; ou celui des puissances maléfiques voulant remplacer la Lumière du Bien dont nous sommes la source incomparable par ses manœuvres littéralement bridées [la Chine et ses chauve-souris de haute technologie] ; ou bien l’infection de l’infection calculée de le 5G chinoise (encore) ; ou bien enfin, ou encore, celui de la dictature insidieuse devenant éclatante par l’immobilisation du genre humain dans un carcan policier et trouillardissime, celui du confinement  ad vitam aeternamou de la perverse “traçabilité”... Si nous montrons ici quelque intérêt pour ces domaines (ce qui n’est en général pas le cas), c’est pour les écarter de notre réflexion dans la mesure où toutes ces options sont suicidaires pour l’agresseur à très-courte vue autant que pour la victime très-consentante à un sort dont elle ignore pourtant tout, et qu’au terme se pose donc la question sans réponse : pour quelle raison puisque la populace est décrite comme consentante (la “servilité volontaire”) depuis des siècles et que l’effet premier et paradoxal est l’autodestruction du Système dans son état actuel ? Comme tous les “pourquoi ?”, question sans réponse satisfaisante dans notre univers-Système, s’il n’est pas fait appel à cette alternative hors-Système comme réponse(s) acceptable(s), avec explication complémentaire pour la seconde :
1). La référence à la panoplie très fournie aujourd’hui des pathologies mentales développant des hypothèses complexes et radicales (“complots” ou pas, qu’importe) correspondant à des humeurs et à des hystéries de la psychologies, – cela, si l’on veut rester dans le domaine de l’“humain”, – quoi qu’on puisse, et même qu’on doive considérer que ces pathologies sont l’effet de l’action du second terme de l’alternative, ci-après ;
2). ... ce deuxième terme étant la référence à ces “forces suprahumaines” que nous citons souvent sans savoir rien d’elles, et surtout en ne prétendant pas une seconde savoir quoi que ce soit d’elles :
3). ... Nous les citons justement parce que nous estimons ne “rien savoir d’elles”, parce qu’il importe que nous, comme n’importe qui de l’espèce humaine, ne sachions/ne sachent “rien d’elles” ; il importe enfin de “savoir que nous ne savons rien” à cet égard, dans ce domaine où tout échappe à notre connaissance et même à notre identification,  plutôt que d’invoquer des explications extraordinaires indiquant cette croyance ambitieuse et d’un hybris pathologique que “nous savons que nous savons tout”. Nous poursuivons en citant ce texte du Journal-dde.crisis de PhG, du 10 mai 2020 :

« En un sens, c’est adopter et adapter la troisième ‘Loi-de-Rumsfeld(un philosophe méconnu, ce Rumsfeld) dans sa  charade métaphysique, la plus importante et la plus sage : “But there are also unknown unknowns – the ones we don’t know we don’t know” (“et puis il y a les choses inconnues que nous ne connaissons pas, celles dont nous ne savons pas que nous ne les connaissons pas ”). Cette sagesse revient à montrer que nous ignorons qu’il y a ‘des choses dont nous ignorons l’ignorance où nous sommes de leur existence et de leur signification’, et qu’il est impossible et complètement irresponsable de n’en pas tenir compte, – je veux dire, de ne pas tenir compte de l’objet de cette inconnaissance. »

Cela semble compliqué mais ce sont eux, les “sachants” [les “sachants-tout”], qui compliquent, pas nous. Pour notre compte, nous savons bien que nous ne connaissons pas des choses dont nous ne savons rien, essentiellement ces “forces supra-humaines” auxquelles nous nous référons avec régularité, – tout cela pour éviter qu’on vienne nous interroger sur un ton soupçonneux : “Mais enfin, de quel complot s’agit-il ?” Par contre nous pensons qu’avec ce domaine des “forces supra-humaines”, nous pourrions créer un quatrième élément de la charade métaphysique de Rumsfeld : non seulement nous ignorons qu’il y a “des choses dont nous ignorons l’ignorance où nous sommes de leur existence et de leur signification” (troisième proposition), mais encore  nous voulons inconsciemment ou d’une façon pavlovienne ignorer que nous ignorons qu’il y a “des choses dont nous ignorons l’ignorance où nous sommes de leur existence et de leur signification”. (C’est le cas de toutes les choses classées “irrationnelles” parce qu’échappant aux rets d’une raison-subvertie, et que nous savons être dans le champ de la métaphysique intuitive.)

« Vive le coronavirus ! »

... Pour en revenir aux choses terrestres que nous n’avons d’ailleurs jamais quittées vraiment, nous citons Tom Luongo, qui  résume bien ce que nous pensons et ne cessons de répéter désormais depuis des années, sur l’importance essentielle des effets quelles que soient les causes, – du mouvement de l’aile de papillon ici à l’effondrement de Wall Street là, – sur l’importance essentielle, unique, phénoménale et quasiment surhumaine de la perception quelle que soit la réalité-désintégrée, enfin sur l’absence d’importance dans le cas de notre GCES de l’absence de connaissance des causes et de la réalité : 

« Peu importe ce que vous pensez des origines de COVID-19, arme biologique ou non, “juste la grippe” ou le nouveau fléau, la réalité est là. La réponse qu’on lui apporte est réelle et les dommages que cela cause à l’économie mondiale sont réels.
»Peu importe à l’heure actuelle si la réponse est la bonne ou la mauvaise. Car à une époque où la perception est plus importante que la réalité et ce depuis si longtemps, nous n’avons pas de véritable cadre de référence pour guider nos conclusions. »

Quant à l’esprit de la chose, et pour apprécier après tout la vertu de Covid19, ceci fait l’affaire, – d’une interview à Valeurs Actuelles sous le titre « Vive le coronavirus ! », de l’inarrêtable Marc-Edouard Nabe : « Pour finir, je vais vous dire, en scoop, un truc qui sera au centre du texte que j’écris évidemment en ce moment sur le sujet : le corona est une sorte d’allégorie réelle, d’illustration incarnée, si on peut dire, du virus hypercontagieux du complotisme qui s’est désormais propagé partout sur la planète ! »

L’apocalypse ratée/détournée de 2008

Depuis les trois-coups de 9/11 (les trois tours qui s’écroulent ou les trois coups annonçant le lever de rideau), nous sommes dans une période crisique ininterrompue, jusqu’à faire de la crise la substance même de notre existence politique et historique, et métahistorique. Une rupture de cette séquence a semblé apparaître en 2008, lorsqu’éclata une Très-Grande crise financière (en septembre 2008, en développement depuis août 2007). On pouvait croire, lorsqu’on en sentit les prémisses et lorsqu’elle se déclencha qu’il s’agissait du paroxysme, de la Grande-Crise, de l’acte final de ce que nous ne nommions pas encore la GCES.

Cela correspondait parfaitement à notre perception,  rappellée récemment, que 2008 se présentait pour nous comme une “année eschatologique”, ou une année marquée par « l’esprit de l’apocalypse » selon le titre d’un F&C du 2 janvier 2008. Notre analyse générale, que l’on retrouve évidemment dans d’autres textes de l’époque, se référait notamment à cette phrase de René Girard (dans Achever Clausewitz), justifiant la recherche d’un « tout autre type de rationalité » après l’effondrement évident :

« La violence est aujourd’hui déchaînée au niveau de la planète entière, provoquant ce que les textes apocalyptiques annonçaient : une confusion entre les désastres causés par la nature et les désastres causés par les hommes, la confusion du naturel et de l’artificiel... »

En toute “logique”, la crise parvenue à son paroxysme explosif de septembre 2008 aurait dû être cette rupture que tout laissait présager. Il n’en fut rien. La crise, venue de l’intérieur du Système, manipulée par le Système, était un simulacre, une illusion de crise. Même s’il ne perdait rien pour attendre, le Système, il réussissait son coup pour l’immédiat. A mesure de  la progression de notre réflexion, nous revînmes des années plus tard sur cette crise du 15 septembre (9/15) 2008 pour en donner une explication de  plus en plus précise. Citons ici deux extraits de deux textes sur cette question de l’analyse et de la définition de la nature et de l’usage de la crise 9/15...

• Le  8 février 2014 : «Par rapport à notre impératif de “penser l’apocalypse”, la crise 9/15 est une crise de déflection-‘deception’. Nous employons les deux mots d’une façon réaliste et symbolique à la fois, avec le premier (déflection) indiquant une ‘modification de trajectoire’, qui est l’effet direct de 9/15, et le second, le mot ‘deception’ en anglais, faux-ami par excellence, qui signifie ‘tromperie’, qui est l’effet indirect de 9/15, et qui pourrait être aussi bien vécu comme une déception (en français).
» Ce qui s’est passé avec 9/15 est qu’on a retrouvé une crise classique, du déjà-vu pour les esprits des dirigeants et du public, à l’occasion de laquelle les analogies historiques ne manquèrent pas (le spectre de la Grande Dépression). L’important dans cet événement pour notre propos est qu’on pouvait s’éloigner de la recherche de “penser l’apocalypse” et du “tout autre type de rationalité” recommandé par Girard. En quelque sorte, la crise énorme de 9/15 était  rassurante, au point qu’un bouffon faisant-sérieux comme Bernanke pouvait annoncer les “jeunes pousses du printemps” (la reprise) dès mars 2009 et développer sa campagne d’intox déflection-‘deception’ durant tout le printemps (voir le  23 mai 2009). Bien entendu, tout cela était pure tromperie, mais la véritable tromperie (‘deception’) était bien de remplacer une crise par l’autre. »

• Le  1er juillet 2014 : « La crise de septembre 2008 vint renverser les préoccupations générales, en les faisant passer des domaines extérieurs divers (la catastrophe irakienne, les menaces d’attaque contre l’Iran, le démarrage [de la perception active] de la crise de l’environnement dans le système de la communication à partir de l’automne 2006, etc.) au domaine très technique, très sectoriel mais aussi directement (en principe) connecté sur la vie courante de la finance puis de l’économie. Nous avons nous-mêmes perçu cette crise comme un deuxième tournant de l’époque commencée avec 9/11, avec l’instauration d’une nouvelle “narrative” (sauvegarde et “renaissance” vertueuse de l’hypercapitalisme spéculatif et postmoderniste) qui s’est avérée bien entendu complètement faussaire et a entraîné une rapine financière sans précédent et une accentuation catastrophique de la crise économique et sociale structurelle. Des aventures extérieures nouvelles, à l’occasion du “printemps arabe” (démarrant en décembre 2009), ont transformé l’équipée unilatérale des USA en équipée intégrée du monde occidental, – ce que nous avons appelé à partir de cet épisode le bloc américaniste-occidentaliste, ou “bloc BAO”, développant une “politique-Système“ plus ou moins acceptée par tous ses membres (voir les ‘Glossaire.dde’ des 10 décembre 2012 [bloc BAO] et  17 novembre 2012  [politique-Système] respectivement). »

C’est avec cette référence de 2008 à l’esprit que nous analysons la crise actuelle, comme s’opérationnalisant en Grande Crise d’Effondrement du Système. Pour nous, la crise de 2020 est la crise attendue en 2008, selon une analyse qui nous pousse à “ontologiser” les acteurs de ces divers affrontements, manœuvres, etc., ces crises venues du Système ou/et contre le Système, avec l’intervention d’une sorte de “force” extérieure qu’on pourrait qualifier alors de quelque chose comme “système antiSystème”, tout cela entre la situation-Système2008 et la situation-Système2020 ; nous faisions déjà cette “ontologisation” en 2014 : « ... De notre point de vue, on pourrait très logiquement interpréter la crise 9/15 de 2008 comme une sorte de “complot” déflection-‘deception’ du Système contre lui-même [pour éviter la Grande Crise déclenchée de l’extérieur, qui lui porterait un coup fatal]. Il est alors entendu que nous considérons le Système comme une entité, voire une égrégore, dont l’activité répond à une psychologie intégrée et à une logique globale interne, et à un niveau d’‘intelligence’ allant de la surpuissance extatique à l’autodestruction d’une stupidité avérée... »

Covid19 comme guérilla G4G ?

Dans l’épisode 2020-Covid19, alors que tout le Système se trouve comme un énorme bubon, un furoncle monstrueux gonflé d’une infection puante et du pus de la corruption et des insanités insupportables que nous sommes forcés d’observer, et tout cela qui ne parvient pas à éclater parce que le Système tient ferme ses cadenas et son emprise psychologique sur les zombieSystème, – alors survient une attaque “venue d’ailleurs”. Et l’attaque “venue d’ailleurs”, ni vue ni connue, ni même aperçue, crève tout cela ! Et ainsi la Grande Crise d’Effondrement du Système (GCES) éclate comme un furoncle infiniment mûr.

Les choses étant donc devenues ce qu’elles sont, de tous les côtés montent alors des exclamations, d’abord étouffées puis bientôt ardentes et stridentes : “Le roi est nu ! Le roi est nu !”... Entendez : “le Système est cette insupportable et puante production de Lucifer !”. C’est cette évolution qui nous conduit à constater cette fois une véritable  transmutation  de l'antiSystème, désormais considéré par nous comme un être en soi, une égrégore, exactement comme le Système l’était et l’est encore dans son processus d’effondrement, mais bien entendu en voie de désintégration et donc de n’être plus qu’un “Rien”, entropiquement considéré... Il est normal que, dans ce cas qui allie le désordre à la contradiction, tout le monde rallie l’antiSystème (« Tout le monde est ou sera antiSystème »).

(La majorité des pro-Système luttent pour le confinement, de facto contre la reprise économique qui est le but de sauvegarde désespéré du Système. Nombre de faux-antiSystème luttent contre le confinement, c’est-à-dire pour la reprise économique que réclame désespérément le Système ; ces antiSystème sont les “nihilistes du complot”, sacrifiant la nécessité stratégique [destruction du Système] aux satisfactions de la tactique [critique du Système]. Quoi qu’il en soit, pour tous, et pour de différentes raisons sinon des analyses faussaires, l’antiSystème est désormais la référence dynamique, celle qui bouge, celle qui a le vent en poupe.) 

Nous voyons Covid19 selon l’image d’une guérilla harcelant une entité énorme, et la paralysant par ses attaques, l’empêchant de prendre des mesures efficaces pour reconstituer son potentiel de riposte dans son but habituel d’entropisation du monde. Nous voyons Covid19 comme le sommet indépassable de la G4G (Guerre de la Quatrième Génération) activée contre le Système, où l’adversaire antiSystème utilise des tactiques totalement inédites pour le Système. De ce point de vue également (opérationnel), la remarque la plus importante faite dans l’exposé du dossier, ci-dessus, concerne cette particularité de la crise-Covid19 comme une attaque “de l’extérieur” contre le Système, quelles que soient les conditions et les intentions de cette “attaque” et de la riposte, car seuls importent les effets. Ainsi avons-nous préféré dès le départ de l’observation du phénomène la qualification de “détonateur” (« Fait, événement [qui doit venir du dehors,] qui déclenche une action violente») que celle de “synthétiseur” (« Opération intellectuelle par laquelle on rassemble des éléments de connaissance en un ensemble cohérent »).

La référence de la “Mort noire

Ce Système a (avait ?) une infaillible recette et une source de fascination sans fin,  sous la forme inaltérable du Progrès. Il créait des choses nouvelles en tant que seul créateur, – et de plus en plus avec les technologies qu’on nous disait être sans limites. De ce fait, il était le seul à pouvoir en résoudre, en écarter, en maquiller les effets mauvais. Ainsi célébrait-on le Progrès, le futur, aux dépens du passé dont on disait “ah ah ah, le passé n’aurait pas su résoudre ceci, la passé n’aurait pas pu résoudre cela” ; puis assez vite, au fil des philosophies modernistes et déconstructrices qui ne sont rien d’autre que des sociologies habillées de dialectique rutilantes et ainsi devenant plus hyper-radicales aux moindres frais, l’on concluait “d’ailleurs le passé, qui est inutile, ça n’existe pas” ; un There Is No Past d’excellente facture et complètement libérateur remplaçant le There Is No Future un peu décourageant ; et ainsi nous emprisonnant derrière les barreaux scintillants de There Is No Alternative, le simulacre à la portée de tous, le simulacre du panier de la ménagère décrété évidemment par une connaisseuse, Thatcher la Dame de Fer-blanche...

Mais la chose, l’imbroglio, l’usine à gaz, le Système a dérapé très-gravement. Il a créé, – car nous ne doutons pas que Codiv19 est né de ses excès de destruction du monde, – un truc que seul le passé donnait la force de combattre, en appelant à la rescousse et grande pitié Dieu dont il craignait le courroux et à qui il promettait de rejoindre le droit chemin en échange du cessez-le-feu sanitaire. Ce truc, c’est l’épidémie devenant pandémie, le “fléau de Dieu”, quelque chose comme dans les histoires autour des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, comme la “Mort Noire” du Moyen Âge elle-même...

Ainsi avons-nous pénétré dans une cosmogonie nouvelle pour nous, mais que les événements qui la décrivent semblent bien connaître, une cosmogonie où ils se déplacent à leur aise. C’est une rude initiation pour Sapiens-Sapiens, sans rapport avec les prouesses de l’Intelligence Artificielle et les explications des complots.

On a vu notre tendance à discourir d’“entités”, – Système et désormais antiSystème, – en tant qu’“égrégore”, dont nous faisons tous partie, de l’une à l’autre, dans l’une après l’autre, à côté de nos engagements volontaires, – puisque nous nous voyons, nous-mêmes de notre espèce, selon notre propre point de vue dans cette façon de percevoir par intuition et par jugement de l’intellect, nous nous voyons à la fois comme des créatures autonomes de libre-arbitre d’une puissance que les plus irresponsables iraient jusqu’à croire infinie, à la fois comme dépendant infiniment et donc décisivement de forces supérieures et surnaturelles. Ainsi, la transmutation en égrégores (Système puis antiSystème) constitue, en offrant des structures gigantesques “rationnalisant” (la raison comme moyen, pas comme deus ex machina) l’affrontement, un moyen qu’ont trouvé ces forces pour susciter, développer et conduire à bien le gigantesque affrontement qui a marqué, conduit et fixé notre destin, au moins symboliquement puisque les circonstances y invitent, depuis le XIVème siècle et la “Mort Noire” marquant par un épouvantable carnage la fin tragique du Temps des Cathédrales...

La chauve-souris jaune qui ricanait

A ce niveau de conceptualité, nous ne parlons pas de ce “gigantesque affrontement” en termes humains, ni n’employons pour la GCES de concepts humains, trop humains, comme ceux de “victoire” ou de “défaite”, etc. (“l’antiSystème a vaincu le Système”, etc.). Cela n’aurait aucun sens, en mélangeant nous-mêmes des choses qui ne peuvent l’être, nous-mêmes dont notre tragédie est justement d’être un mélange de choses qui ne peuvent l’être : “nous nous voyons à la fois comme des créatures autonomes de libre-arbitre d’une puissance que les plus irresponsables iraient jusqu’à croire infinie, à la fois comme dépendant infiniment et donc décisivement de forces supérieures et surnaturelles” ; et ces deux aspects cohabitant en vérité (“à la fois”), selon des mesures et des répartitions différentes selon les êtres, selon une essence dont le contenu dans sa répartition est variable selon les êtres.

Nous voyons bien mal comment cette GCES pourrait se faire sans précipiter Sapiens-Sapiens dans une formidable entreprise de réhabilitation de lui-même pour éviter l’alternative du néantissement. La source de cette régénération, puisque Sapiens-Sapiens a lui-même précipité son futur dans une impasse, ne peut venir que du passé qui a été excommunié par l’œuvre diabolique de la modernité, et par conséquent de la Tradition qui est son expression transcendantale. (Dans une paraphrase selon ce qui était dit par Julius Evola : la Tradition est  un savoir « “originel”, [il] ne remonte pas en arrière  dans le temps, [il] s’élève verticalement  hors du temps  en direction du noyau transcendant... ».)

Terminons par Nabe à nouveau, parce que notre tragédie, pour s’opérationnaliser dans l’improbable et incroyable GCES que tant d’esprit voyaient comme inatteignable ou impensable, – comme l’Enfer pour notre époque sans-Dieu, comme le Saint-Graal inatteignable pour les complotistes irréfragables, – parce que notre tragédie est immense... Mais il s’agit encore et toujours dans ce “temps étrange” d’une tragédie-bouffe à laquelle les complots des complotistes de tous les grades et toutes les obédiences ne cessent de donner son importance de simulacre, – ce qui fait notre affaire sans qu’ils (les complotistes) le veuillent puisqu’ainsi ils font du Système quelque chose de bouffe, donc d’obscène, dans la nécessaire tragédie qu’est son autodestruction

... Donc, Nabe toujours, pour compléter la citation déjà faite, lui enchaînant de cette façon complètement métahistorique-bouffe : 

« ...Et cette panpandémie a été envoyée sur Terre par Dieu, — qui est la Vérité même, – en guise de punition, et à travers les animaux martyrisés. Il va falloir changer d’imagerie et voir désormais Dieu sous la forme d’un gros Pangolin suant des écailles, avec, volant au-dessus de sa tête, le Saint-Esprit, mais non représenté par une colombe ! Par une chauve-souris, cette fois, et qui ricane, une chauve-souris jaune ! »