Gordon Brown sort du bois… à pas comptés

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Il semble qu’on puisse dire que le Chancelier de l’Echiquier Gordon Brown a commencé, avec la prudence qui le caractérise, son opération de “repositionnement” comme futur nouveau Premier ministre. Il s’agit d’un commentaire de Brown dans le Guardian et, surtout, d’un commentaire du Guardian à propos du commentaire de Brown.

Le texte de Brown, uniquement axé sur une grandiose proposition médiatico-humanitaire (un grand programme d’éducation pour les enfants africains pour marquer l’année du bicentenaire de l’abolition du commerce de l’esclavage par le Royaume-Uni) est d’un intérêt très accessoire s’il n’est accompagné du texte du Guardian. Il s’agit, pour le second, d’un commentaire évidemment inspiré directement par l’équipe Brown. Il s’agit de l’annonce, là aussi à pas comptés, d’une nouvelle politique extérieure britannique, telle qu’elle est envisagée par Brown devenu Premier ministre, — si la chose se fait.

Lisez ces quatre paragraphes. On y trouve toute la prudence de Brown, — qui pourrait se révéler comme son plus grave défaut, face à la rapidité irresponsable et désespérée de Blair, qui ne songe qu’à tenter d’enfermer son successeur (succession le plus tard possible) dans des mécanismes le forçant à poursuivre sa politique. On y trouve aussi, par contraste, une marque du fardeau extraordinaire que sont devenus pour les Britanniques l’aventurisme utopique de Blair et l’alignement inconditionnel sur Washington qui va avec. On y trouve enfin le projet central de Brown en faveur de la lutte contre la crise climatique, mais cette fois présenté d’une façon très significative comme l’axe de sa politique extérieure, remplaçant la politique irakienne de Blair. Cette présentation antagoniste entre la lutte contre la crise climatique de Brown et la politique irakienne de Blair est un fait nouveau qui nous rapproche de la réalité.

«Gordon Brown will seek to rid the government of the political stain from the war in Iraq by making free universal education and combating climate change two pillars of Labour's foreign policy if he becomes prime minister this year, it emerged today.

»Amid fears in the Brown camp that his time in No 10 may be blighted by Tony Blair's support for George Bush in toppling Saddam Hussein, the chancellor is eager to broaden Labour's international focus in 2007. Mr Brown used an article in today's Guardian — his first political intervention of the new year — to call for the 200th anniversary of the abolition of the slave trade in 2007 to be used to improve primary schooling in the poorest countries.

»Insiders in the chancellor's camp stressed that Mr Brown had no plans for a “cut and run” strategy in Iraq and Afghanistan, where Britain retains a sizeable military presence, and that peace and stability in the Middle East would remain a foreign policy objective. They added, however, that a global deal to tackle climate change and a £10bn campaign for free schooling in the world's poorest countries would be given equal billing.

»The move comes amid speculation in Washington that Mr Bush intends to send more troops to Iraq in a final attempt to end the violence of the past four years, and amid growing concern in Labour's ranks at the political price paid for the government's support of the White House.»


Mis en ligne le 4 janvier 2007 à 08H01