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562On a vu récemment que certains, dont Joe Klein, comparaît GW Bush à Woodrow Wilson sombrant lamentablement en 1919 en essayant de “vendre” le traité de Versailles, avec la création de la Société Des Nations, à un public et un Congrès hostiles. (Effectivement, le Traité ne fut pas ratifié et les USA n’adhérèrent jamais à la SDN.) Si l’analogie de Klein est très générale, on peut se demander si le “traité historique” sur le nucléaire que GW Bush vient de signer avec l’Inde ne ferait pas office de Traité de Versailles de Woodrow Wilson.
L’appréciation grandissante aux USA est que GW Bush a consenti en dernière minute, dans des conditions rocambolesques, des concessions considérables pour obtenir l’accord des Indiens et faire de son voyage un triomphe diplomatique compensant son impopularité grandissante at home. (Là, ce serait plutôt, dans l’esprit, un schéma nixonien-kissingérien, avec la recherche de succès extérieurs sous la forme d’une suite au premier traité SALT alors que la popularité de Nixon aux USA s’effondrait sous la pression du Watergate.) Certains critiques, comme Douglas Prather, vont jusqu’à estimer qu’avec ce traité, GW fait le lit de relations nucléaires fructueuses avec l’Inde, — pour les autres, notamment pour les Français.
L’opposition au Congrès contre le traité, déjà bien affirmée, pourrait grandir selon les circonstances, jusqu’à devenir une polémique nationale confrontant la présidence avec un de ses plus rudes défis. Même l’un des plus chauds partisans des relations stratégiques avec l’Inde, le républicain de la Chambre Gary Ackerman, président du caucus favorable à ces relations, s’est fendu d’un très sévère avertissement: « The president has, thus far, done a horrendous job of convincing Congress that the agreement is a good idea. Now that there is an agreement with India, he must get to work and make the case to Congress, or else the nuclear deal will blow up in his face. »
Mis en ligne le 4 mars 2006 à 13H08