GW est-il pour ou contre le “English, national language”?

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Si les amendements sur “English, national language” ont été votés par le Sénat dans l’émotion et un certain désarroi, ce n’est pas vraiment mieux du côté de la Maison-Blanche. Comme l’observe le site “ThinkProgress”, il y a eu dans la journée du 19 mai une contradiction flagrante dans l’administration GW à propos de la position du Président vis-à-vis de l’amendement.

• D’un côté, le porte-parole de la Maison-Blanche Tony Snow déclarait que le Président soutient les deux amendements: « As you know, there were actually a couple of amendments that came up yesterday, an Inhofe amendment and also a Salazar amendment. And what has come out of that is a description of English as the national language. And I think — and we have supported both of these. … And I think both of these amendments are consistent with that stated presidential desire. »

• D’un autre côté, le secrétaire à la Justice Alberto Gonzales, en déplacement dans le Sud du pays (au Texas) pour examiner les questions des lois anti-immigration, a nettement affirmé que GW Bush est opposé à cette appréciation de l’anglais comme “national language : « “The president has never supported making English the national language,” Gonzales said after meeting with state and local officials in Texas to discuss cooperation on enforcement of immigration laws. He said Bush has instead long supported a concept called “English-Plus,” believing that it was good to be proficient in more than one language.

» “English represents freedom in our country and anybody who wants to be successful in our country has a much better chance of doing so if they speak English,” Gonzales said. “It is of course a common language.” »

Cette contradiction et le désarroi qu’elle implique marquent le caractère très délicat du sujet, et l’incertitude de l’administration face à cette question. L’administration est coincée entre son soutien à une politique libérale de l’immigration, qui lui a notamment valu un soutien de l’électorat latino en 2004, et un durcissement considérable du noyau dur de son électorat conservateur (et d’une partie importante du parti républicain), qui considère que l’identité nationale US est mise en danger par l’immigration massive des latinos (trois millions de clandestins par an).

Il n’est pas indifférent que ce soit Gonzalez, d’origine mexicaine, qui affirme que Bush est contre l’action du Sénat. Le concept d’“English Plus”, cité par Gonzales comme étant l’option de GW, représente un pataquès reflétant parfaitement la position du Président. C’est une option typique qui ne signifie rien et tente de se concilier les deux parties dans cette querelle qui ne va plus cesser de se radicaliser. Il semble évident que GW a lui-même affirmé des positions différentes au sein de son administration selon l’interlocuteur. Le désordre constaté le 19 mai avec les deux déclarations contradictoires est donc un constat fidèle de la réalité de la direction US.


Mis en ligne le 20 mai 2006 à 16H26