GW et le verdict de l’Histoire

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Un long article paru aujourd’hui, de Paul Harris, du Guardian, nous donne une réflexion sur l’effondrement de la popularité de GW Bush, à cause de l’Irak certes mais aussi dans les domaines de la politique intérieure. Harris situe ce phénomène dans la perspective de l’histoire américaine du XXème siècle, où les seconds termes ont en général toujours été difficiles ou catastrophiques pour les présidents réélus.

« But these are not ordinary times. Beset on all sides by the bloodshed in Iraq, rebellions in the Republican party and Democrat attacks on his domestic agenda, Bush faces the derailment of his second term only six months after his inauguration.

» It is a remarkable turnaround. After his 2004 victory, Republican advisers spoke of a “Bush unshackled”, freed by the fact he will not fight another election and buoyed by winning 12 million new voters to his cause. Bush boasted of spending “political capital” in a radical second term to transform America. No longer. Bush is confronting the nightmare of any American President in his second term: he is becoming a lame duck.

» At the centre of Bush's troubles is the Iraq war. Nightly images of mayhem in Baghdad have pushed the jubilant scenes of the Iraqi elections to the back of America's consciousness. For the first time, more now oppose than support the war. Even some Republicans are talking about withdrawal. The ghost of Vietnam stalks Washington's corridors of power.

» But Bush's troubles go deeper. His relentless plans to sell social security reform to the public have floundered. His energy bill is mired in trouble. Democrats have blocked the nomination of the radical John Bolton as UN ambassador. Once disciplined Republican senators and congressmen snipe at the White House on everything from the environment to stem cell research. “It's an old rule of thumb: the power of a second-term President peaks on the day after he wins the election. It's all downhill from there,” said Larry Haas, a former Clinton White House aide. »

Cette analyse est intéressante mais elle ne met pas le doigt sur une évidence qui différencie le cas de GW de ceux des précédents seconds termes ratés ou catastrophiques. Dans des cas comme Clinton avec l’affaire Lewinski, Reagan avec Irangate, Nixon avec Watergate, même Johnson avec le Viêt-nam, il s’agissait d’actes des présidents eux-mêmes (ou de leur entourage rapproché), qui entraînaient leur chute : eux seuls restaient en cause. Au contraire, la réélection de GW Bush a été la reconduite d’une politique qui se prétendait nationale (bipartisane) après 9/11, d’une conception du monde américaniste en pleine activité expansionniste, d’une stratégie militaire maximaliste, d’une structure même, d’action et d’hégémonie américaniste. L’effondrement de la position de GW et avec quelle rapidité, c’est l’effondrement de tout cela en même temps. C’est pourquoi la crise qui vient ne sera pas celle d’une présidence et d’un Président mais celle d’une nation.


Mis en ligne le 26 juin 2005 à 08H45