GW et Merkel en pilotage automatique

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Après la rencontre de début mai entre GW Bush et la chancelière Merkel à Washington, rencontre décrite comme triomphale as usual, il y a eu comme c’est la coutume divers debriefings informels donnés par les Allemands à leurs alliés et amis, pays européens et institutions européennes. Nous avons obtenu une des notes informelles (du 5 mai) sur le rapport de l’ambassadeur allemand à Washington auprès d’un de ces interlocuteurs. Grâce soit rendue à l’entremise du “vent favorable” qui s’en est fait le messager (cette formule de “vent favorable”, fort peu anglo-saxonne et assez désuète, est de grand usage dans la presse belge ; sa formulation poétique et revigorante nous a séduits d'autant plus que l'usage en question permet de suggérer d'autant mieux l'identité du “vent favorable”).

On trouve quelques passages intéressants. GW Bush affirme que le changement à la tête de la délégation US (remplacement du politique de grand poids Portman par un second couteau expérimenté mais sans influence politique) pour les négociations commerciales mondiales du Doha Round à un moment capital de ces négociations ne signifie pas du tout un manque d’intérêt US pour la chose. Avec ce commentaire martelé mais sans explication de GW : « Quite the contrary ” ; sans explication, justement, comme si une décision prouvait exactement son contraire.

Autre passage instructif, lors du rapport de l’ambassadeur allemand sur les discussions sur l’Iran (très long : 45 minutes). Cet échange est décrit comme « more a seminar between the two leaders than a negociation ». A la fin de la séquence, Bush affirme qu’il n’a pas l’intention d’utiliser l’option militaire. Le commentaire de l’ambassadeur allemand vaut son pesant d’angélisme diplomatique : « …in the view of the German Ambassador, [Bush] was believable on this point »

La cerise sur le gâteau, on la trouve sans aucun doute dans le commentaire de conclusion que donne celui qui a recueilli ce compte-rendu de l’ambassadeur allemand: « It is hard to know whether this it all that really happened at the meeting. If it is, it would appear that the two policy makers are on auto pilot as far as the major problems of the Middle East are concerned. » Cela, au moins, n’a rien du triple langage en cours en général dans les bureaucraties.


Mis en ligne le 19 mai 2006 à 10H07