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316«Bush: is the president imploding?», — le président est-il en train d’imploser?, c’est le titre de l’article de Andrew Stephen, dans le Newstatesman, publié le 23 août. GW est “aux abois”, non? Abandonné de toutes parts, — Stephen compte les démissions de 16 personnalités de premier plan autour du président, à commencer par Rove et son porte-parole Tony Snow. Sa côte de popularité est de type “nixonien” (Nixon du temps du Watergate : entre 26% et 28% de satisfaits). Le parti républicain est à la dérive. L’Irak s’abîme dans un désordre sans fin.
GW implose-t-il? Est-il au bord de la crise des nerfs, comme Nixon (toujours lui) au temps du Watergate? Pas du tout, il est en vacances…
«President George W Bush himself, 61 last month, is about to break a record previously held by Ronald Reagan: before the end of this month, according to my calculations, he will have surpassed the old Gipper's record of having taken 436 days' holiday while in office.
»Indeed, this past week, Air Force One touched down at Waco airport in Texas — I swear this is true — for the 66th time since Bush took office, so he could relax at his 1,583-acre “ranch” (there's not so much as a hint of any livestock to be seen or heard there) nearby. Nor should we forget — how could we? — that, barring anything extraordinary happening, the 43rd US president still has almost 17 months left in the White House.»
Le président GW Bush s’inquiète-t-il du départ de son mentor Karl Rove, celui qu’il nommait “boy genius” et qu’on surnommait “le cerveau de GW Bush”? Peut-être les nerfs de GW sont-ils plus solides que “le cerveau de GW Bush”. Rove avait les larmes aux yeux lors de la cérémonie de l’annonce officielle de son départ, le 14 août, GW était rigolard, plaisantin, et expliquait que le travail de Rove après son départ effectif, le 31 août, serait de soigner le legs historique de la présidence GW Bush : «Rove's job after 31 August, once he is released into the big-bucks world of the lecture, talk-show and publishing circuits, will be to spin the Bush-Rove legacy. He seems less optimistic than Bush, telling TV viewers: “The president will say to me, ‘Don't worry about it. History will get it right and we'll both be dead.’”»
Stephen conclut ce portrait du président, alors que la crise gronde partout, que Washington attend dans l’angoisse de fixer le destin de l’Irak et de la puissance américaine : «And 1,500 miles away, in Texas, America's president is furiously biking away while Iraq and Afghanistan burn. Yet history will come to see him as the brave hero who did what he knew was right — even if it takes centuries to come round to that conclusion.»
Alors, GW Bush est-il un E.T.? Un de ces êtres venus d’ailleurs, insensibles à ce qui ferait succomber le premier mortel venu ou le plus grand président connu? Rien en lui qui ressemble, de près ou de loin, aux angoisses dépressives ou alcooliques d’un Lincoln ou d’un Nixon. Accablé de sarcasmes, brocardé, moqué, confronté à son étrange politique qui a réduit toute sa présidence à l’entretien d’une guerre sans fin, sans autre ambition semble-t-il que de refiler la patate chaude irakienne, — brûlante même, — à son successeur, sans autre perspective que de faire durer les guerre sans espoir le plus longtmps possible... GW Bush semble absolument intouchable dans sa tour d’ivoire, son ranch texan, ses certitudes sommaires, ses promenades en vélo de randonnée. Calmement, en battant des records de vacances, il attend le verdict de l’Histoire. Cet extraordinaire président a du avoir des assurances d’En-Haut à ce propos. Il ne s’en fait pas.
Mis en ligne le 25 août 2007 à 18H07