GW versus le Congrès : faiblesse contre faiblesse

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Les projets du président des Etats-Unis de renforcer le corps expéditionnaire américain en Irak ne cessent d’accroître la tension à Washington, alors que le Congrès à majorité démocrate vient à peine de s’installer. C’est la semaine prochaine que Bush doit faire sa communication (elle est repoussée depuis avant la Noël) pour présenter sa nouvelle “stratégie”. Alors qu’il s’agit d’un cas minime pour cette “hyper-puissance” militaire (15.000 hommes de plus? 20.000? 30.000?), alors qu’on se trouve dans la situation ahurissante pour cette même puissance de peiner à rassembler de telles forces pourtant si minimes, la forme de la mésentente entre Bush et le Congrès démocrate prend des allures de possible affrontement constitutionnel.

Un lecteur nous rappelle opportunément, selon un texte du 6 janvier du site HuffingtonPost.com, cette possibilité d’affrontement selon une hypothèse que nous voyons se préciser, en des termes extrêmement concrets. L’Observer de ce jour mentionne effectivement cette possibilité d’affrontement entre les deux branches du pouvoir américaniste:

«Bush's apparent determination to send extra troops, […] sets the stage for a major battle between a House and Senate newly under Democratic control, put into power largely because of US voters' misgivings over his conduct of the war.»

Ce qui est caractéristique dans cette possibilité d’affrontement est la faiblesse paradoxale des uns et des autres. (GW Bush conduisant la plus grande puissance du monde et réduit à gratter ses fonds de tiroir pour trouver quelques milliers d’hommes pour une stratégie réduite au contrôle d’une ville, voire d’un quartier de cette ville ; le Congrès investi d’un mandat populaire massif et craignant d’en faire usage sinon par des manœuvres dilatoires propres à exacerber encore la tension.) Cette faiblesse réciproque est l’indice le plus sûr de la gravité de la situation. Chacun risque de se trouver enfermé dans une rhétorique maximaliste pour dissimuler sa faiblesse, dont la logique peut le forcer et le conduire jusqu’à l’épreuve de force.


Mis en ligne le 7 janvier 2007 à 06H34