Hansen deviendra-t-il une crise ?

Hier, nous signalions les deux articles parallèles du Washington Post et du New York Times présentant la question du réchauffement climatique à la lumière, notamment mais essentiellement, d’un scientifique de la NASA, James E. Hansen, directeur du Goddard Institute for Space Studies. Aujourd’hui, le cas de Hansen est mis en évidence, notamment dans un article du Daily Telegraph ; et le centre d’intérêt bascule de la question du réchauffement climatique à la question de la censure bureaucratique que Hansen a subie (et continue à subir).

La chose était largement signalée dans les deux articles américains, surtout dans celui du New York Times, mais le contexte n’était pas systématiquement polémiste. Cette fois, il l’est. La question abordée porte désormais sur les efforts de censure qui sont faits pour empêcher Hansen de s’exprimer publiquement. Il y a eu d’autres cas avant Hansen mais le sien est particulièrement intéressant dans la mesure où, jusqu’en 2004, il était plutôt bien en cours dans l’administration. (Il donna des briefings sur le réchauffement climatique, notamment au vice-président Cheney.)

Cette affaire montre que l’attitude de l’administration à l’encontre de ceux qui la pressent d’agir contre le réchauffement climatique s’est encore durcie. L’attitude de l’administration est tout à fait exceptionnelle. Le Daily Telegraph note : « Veteran Washington reporters claim that it is harder to speak to officials in this administration than any other in living memory. The White House is also accused of politicising science. »

Quant à la bureaucratie et à sa hiérarchie, le degré d’obéissance et d’alignement aveugles sur les consignes politiques est lui aussi sans précédent. Le New York Times rapportait ceci, du nouveau directeur des relations publiques de la NASA (oui : de la NASA), George Deutsch : « Mr. Deutsch said his job was “to make the president look good” and that as a White House appointee that might be Mr. Deutsch's priority. » Cette déclaration est un bon exemple de la totale corruption conceptuelle et psychologique qui a touché le service public aux USA.

Mis en ligne le 30 janvier 2006 à 10H27