Heureusement, reste les Britts comme roue de dépannage

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Il y a deux mois, il était absolument hors de question que les Britanniques envisagent d’accepter le déploiement sur leur sol d’une station de missiles anti-missiles US (pour l’instant, baptisé GMD). Le gouvernement britannique l’avait fait dire aux amis américains, à la Maison-Blanche. Il avait demandé qu’on évite, du côté US, de soulever ce problème à cause des tensions internes. Côté Maison-Blanche, on avait promis d’en tenir compte, ajoutant que, d’après ce qu’on en savait en lisant la presse, le Pentagone n’avait pas besoin des Britanniques puisque l’affaire était quasiment conclue du côté des amis polonais et tchèques.

Mais Londres et la Maison-Blanche découvrent, toujours en feuilletant la presse, qu’il n’en est rien. La surprise vient des Tchèques et des Polonais, qui renaclent et se permettent de juger embarrassante la présence de bases anti-missiles US sur leurs sols. Le Pentagone commence à craindre de ne pas avoir une base assurée pour déployer ses superbes missiles. On se tourne donc ¬— réflexe automatique sinon pavlovien, ¬— à nouveau vers Londres, malgré les garanties donnée du côté politique US. Les Britanniques sont à nouveau placés devant la perspective d’une crise politique intérieure liée aux exigences américanistes (nombre de députés travaillistes ne veulent pas entendre de cette base américaine). Cette remarque, reproduites par une dépèche AFP (sur Defense News) résume assez comiquement le désappointement britannique : « ”A few weeks ago it looked like we were out of the woods on this one,” an unnamed senior British source was quoted as saying. »

Bien sûr, il est bon de signaler que ce réseau anti-missiles est destiné à arrêter les missiles… nord-coréens, et, plus tard, les missiles iraniens. Ces extravagantes spécifications n’ont strictement aucun intérêt militaire mais devraient évidemment renforcer les entreprises terroristes, — s’il y en an, mais Tony Blair et John Reid ont l’air de croire qu’il y en a, — contre le Royaume-Uni.

Cette évolution où la réaction britannique évolue alternativement entre le fatalisme, la frustration impuissante et l’exaspération contenue, est bien résumée par cette autre intervention, d’une involontaire ironie également puisqu’elle vient d’un lobbyist favorable du système GMD. L’intervention signifie bien aux Britanniques le rôle qu’ils tiennent dans cette pièce grotesque : « Speaking to The Times, Riki Ellison, head of the Missile Defense Advocacy Alliance, a pressure group, said: “The UK has always been the fall-back option and there is some concern about whether Poland and the Czech Republic will turn out to be stable partners in the same way that you guys have been.” »


Mis en ligne le 17 août 2006 à 14H13