Hillary tire un bord et change de cap

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Hillary Clinton change son fusil d’épaule. L’ex-First Lady soupçonnée pendant les années Clinton (Bill) de gauchisme (à peine) rentré par une droite radicale, avait viré vers une position ultra-dure, presque néo-conservatrice, en devenant une liberal hawk ces deux dernières années (plus de troupes en Irak, à l’assaut de l’Iran s’il le faut, etc.). Elle amorce un nouveau tournant… C’est-à-dire, qu’en fait d’“amorcer”, le tournant est bel et bien pris et il est radical — dans le sens de la modération…

Ainsi nous en informe Jim Lobe ce 1er novembre :

«In a major policy address, Sen. Hillary Clinton Tuesday called for a “sea change” in U.S. foreign policy that would include direct talks with Syria, Iran, and North Korea and greater U.S. engagement in promoting peace between Israel and the Palestinians.

»“Let us never negotiate from fear, but let us never fear to negotiate,” she declared, quoting former President John Kennedy. “Direct negotiations are not a sign of weakness, they're a sign of leadership.”

»The speech, delivered at the New York headquarters of the influential Council on Foreign Relations, also called for a “phased redeployment” of U.S. troops from Iraq by the end of the year designed in part to “force the Iraqi government to … begin to do more to resolve their own political situation.” She called the current political situation there a “complete absurdity.”

»Clinton said Washington needed a bipartisan policy based on a blend of “both idealism and realism in the service of American interests” in which diplomacy is given a much higher value than the administration of President George W. Bush has accorded.

»“This administration's choices were false ones,” she declared. “Internationalism versus unilateralism; realism versus idealism. … I think it's fair to say we are now all internationalists and we are all realists,” she added.»

Ecartons l’éventuelle signification de politique étrangère du message, s’il y en a une, — sinon celle que Hillary partage l’exaspération grandissante de l’establishment pour le blocage catastrophique actuel. Si l’on s’en réfère à l’habileté politicienne consommée de la sénatrice et à sa position-clé au sein du parti démocrate, on peut tirer au moins trois enseignements de son évolution-surprise:

• L’exaspération et le courant anti-guerre au sein du parti démocrate doivent certainement avoir atteint une très grande puissance et la sénatrice Clinton ne peut plus se permettre de ne pas prendre une nette position publique dans ce sens.

• Etant sénatrice de New York (forte population juive) et ayant toujours été très attentive à son électorat juif, Clinton a dû s’assurer des sentiments de cet électorat. Cela signifie que la communauté juive des USA est de moins en moins derrière la politique bushiste par “fidélité” à Israël et retrouve sa couleur politique naturelle, libérale et opposée à une politique de force. L’amorce d’une telle évolution avait été notée à plusieurs reprises ces deniers mois.

• Si, comme c’est probable, les démocrates emportent la majorité dans l’une des deux Chambres, voire dans les deux, leur position sur la politique étrangère risque de devenir une véritable opposition et d’entraver gravement les actions de l’administration.


Mis en ligne le 1er novembre 2006 à 12H08