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457Dans son analyse du jour sur le site PINR, Michael A. Weinstein situe le candidat populiste en tête au Pérou, Ollanta Humala, dans le contexte d’un monde latino-américain en ébullition. Parti il y a quelques mois d’une base très réduite (11% des intentions de vote), Humala est en tête depuis le premier tour de l’élection présidentielle et a de fortes chances d’être élu.
Se présentant comme populiste, Humala est plus un nationaliste qu’un socialiste. Weinstein définit le personnage politique, notant par conséquent les différences par rapport à la référence (Chavez) de l’actuelle dynamique du continent latino-américain : « Although Humala has sometimes expressed support for Chavez's experiment, is backed by Venezuela's president, and most analysts have placed him in the left-populist camp, the former lieutenant colonel has made it clear in his characteristically blunt language that “we are not Chavistas.” In fact, Humala is a right populist — an ultra-nationalist who shares with his left counterparts a base in the poverty-stricken sectors of the population and a statist orientation, but who entertains a vision of national unity and strength — “Twenty-first Century Nationalization” — rather than class-based socialism.
» Ultra-nationalism, the extreme form of which is classical fascism, is the functional alternative to socialism when weak parliamentary governments are unable to manage demands from below in societies that are deeply divided between rich and poor. The fact that grassroots dissent in Peru has been articulated in nationalist rather than socialist terms reflects the country's recent history, in which a violent Maoist movement — the Shining Path — pre-empted the self-organization of the indigenous population that occurred in Bolivia and Ecuador, and foreclosed the possibility of a vigorous left opposition. In many respects, ultra-nationalism poses greater threats to regional stability than does the new socialism because it plays on grievances against neighboring states in addition to challenging Western-style globalization. »
La question que pose la montée d’Humala et de la tendance qu’il représente est de savoir ce qui l’emportera : ses différences avec le mouvement populiste de gauche ou ses similitudes? Humala se dit anti-globalisation mais pas anti-américain. On voit mal la cohérence de cette affirmation puisque la globalisation équivaut à l’américanisation et vice-versa. Plus que les choix des uns et des autres, c’est l’adversaire qui réglera la question posée. La puissance de la globalisation contre laquelle l’une et l’autre tendance luttent est incomparablement plus grande que les différences qui les séparent. Au bout du compte et si l’on admet que la véritable définition du populisme est, comme en Amérique du Nord (rien à voir avec la "démonisation" européenne du terme), l’opposition au capitalisme globalisé et à la destruction de la souveraineté et de l’identité nationale, les deux tendances devraient représenter à terme, en Amérique Latine, l’aile gauche et l’aile droite d’un même mouvement.
Mis en ligne le 19 avril 2006 à 12H53