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321522 octobre 2017 – Diantre, je m’aperçois qu’il n’y a plus eu d’“Humeur de crise” depuis bien longtemps (12 juillet 2017). L’humeur serait-elle fixée, et la rubrique ainsi close, – ou bien méritant d’être renommée après tout, parce que la forme de l’humeur a changé ? Ce n’est pas exactement cela mais cela s’en rapproche, et sans doute peut-on envisager que la rubrique sous sa forme ancienne est close, non par absence de crise bien au contraire, mais par changement de nature des crises.
Effectivement, une évolution a lieu, qui a un rapport avec ce que je nomme le “tourbillon crisique”, sur lequel je reviendrai, prochainement j’espère, dans un Glossaire.dde. Je dirais que le phénomène de “la crise” a peut-être changé de nature, qu’il ne pourrait plus être considéré, à mon sens, simplement, comme une crise dans le sens entendu et convenu, malgré les formes diverses et de plus en plus sophistiquées qu’on a présentées sur ce site. Je m’interroge sur cette affirmation qui m’habite de plus en plus, qui me convainc chaque jour davantage, qui ne cesse de modifier ma perception : le “tourbillon crisique” change tout parce qu’il est le produit d’un changement de la nature même de la crise, figurant dans sa forme universelle…
Je pense que le “tourbillon crisique” est devenue la figure majeure, sinon la figure exclusive du cadre dans lequel s’inscrivent les événements en marche, et ces événements “en marche” à une vitesse incroyable, avec une puissance de communication qui ne cesse d’influer sur nos psychologies, avec une pression crisique à ne pas croire. Du coup, “les crises” s’agglomèrent de plus en plus les unes aux autres et les unes dans les autres, en même temps que tout devient “crise”, ou plutôt dirais-je que “tout devient crisique”. Il n’est plus nécessaire, pour un événement, d’être une crise pour devenir crisique. Il devient alors dérisoire, absurde, sans la moindre démonstration politique ni même d’effet convainquant de communication, de considérer chaque événement crisique comme une crise en soi ; pire encore, il s’avère désormais qu’apprécier “chaque événement crisique comme une crise en soi” donne souvent un résultat négatif en suggérant des appréciations faussaires de l’événement. Les événements crisiques courent à une très grande vitesse, s’amalgament les uns les autres, prennent leur signification dans cet amalgame qui constitue le “tourbillon crisique” ; en juger spécifiquement comme d’une crise limitée à elle-même dans sa seule forme de crise implique une complète absence de vérité.
Le travail d’évaluation des “crises” devient donc de plus en plus difficile, complexe, semé d’embûches, et il nécessite d’ouvrir son esprit à la perception d’une multiplicité d’événements interconnectés, sans rapports apparents et immédiats entre eux, dans des domaines si différents et parfois si improbables pour sortir une signification politique, mais marqués puissamment par leur dimension crisique commune ; il nécessite d’ouvrir son esprit à la puissance des domaines supérieurs de l’organisation des événements . Cette approche reflète magnifiquement, dans un exercice de mimétisme métahistorique sans précédent, le véritable état du monde tel qu’il s’est précipité, comme l’on parle d’une solution chimique, en un “tourbillon crisique” d’une Catégorie d’“au-delà du 6” si l’on se réfère au classement des ouragans, – le “tourbillon crisique comme figure ultime de la Grande Crise d'Effondrement du Système. Cette rupture est survenue à partir du moment où l’axe du monde de notre contre-civilisation, les USA, est entré dans sa crise terminale de folie.
Wayne Madsen, commentateur antiSystème qui, dès la première minute, caractérisa son propos de la couleur d’une haine antitrumpiste sans retour, – on trouve les antiSystème partout, dans tous les engagements, dans le “tourbillon crisique”, – Madsen termine un texte récent (le 16 octobre 2017 : « Rideau final sur l’“American Century” ») par ce paragraphe :
« A la minute où Trump prêta serment comme président, de nombreux points de rupture recommencèrent à se tendre… […] Alors que Trump poursuit sa descente dans la folie, nombre de ces points de rupture vont s’enflammer en de nouveaux conflits. L’ère Trump restera dans les futurs livres d’histoire non seulement comme la fin de l’“American Century” mais comme le temps où l’absence de direction et de respect de ses engagements internationaux de l’Amérique plongèrent le monde dans un déchaînement de violence nihiliste. »