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137610 février 2016 – Le sarcasme, mais pas du tout par en-dessous, un peu dissimulé, comme on se confie un secret graveleux, l’œil en coin au cas où un policier de la pensée municipale passerait par là ; au contraire, le sarcasme énorme jusqu’à être gargantuesque, lancé dans un grand sourire qui est presque du rire, plein de truculence devant la petitesse de leur absurdité, le pathétique de leurs entreprises, la compassion bombastique de leur impuissance, – le sarcasme cosmique en un mot... Cela m’a parcouru et emporté avec une réelle bienfaisance pour l’esprit et une belle détente de la psychologie en découvrant le secret de leurs entretiens, moitié-marchands de tapis, moitié-mafieux en plein marchandage.
Je parle notamment, et précisément pour expliquer le propos, des échanges rendus public grâce à un de ces braves “lanceurs d’alerte” qui se nichent partout au cœur du Système, entre Erdogan et la doublette Juncker-Tusk, en novembre dernier, à propos des migrants-réfugiés, ou réfugiés-migrants. Les relations entre le Turc et les Européens, avec l’ombre de Merkel bien visible, sont d’une saveur grandiose à cet égard, et transforment la crise si souvent sombre et terrifiante en cette tragédie-bouffe avec ses acteurs à la fois scribouillards et faussaires, déstabilisateurs pavloviens échangeant des recettes-miracles pour rendre le monde plus stable. Ces gens sont les outils privilégiés de la marche de la Grande Crise, et ils débattent comme dans un souk de la façon d’améliorer décisivement le sort des malheureuses victimes de la crise, du Sud au Nord, dont ils sont la cause directe : donne-moi six milliards d’euros, je te soulage d’un million de réfugiés ; ah non, six milliards c’est trop, un million ce n’est pas assez. Des mafieux-comptables, des incendiaires qui échangent leurs boites d’allumettes.
Le ton de Pépé m’a bien plu pour rendre compte du destin du “Sultan du Chaos”, il venait à point pour décrire une humeur de la crise qui ressemble tant à une sarabande d’excités qui ne savent plus à quelle narrative se vouer, tournant en rond dans leurs superbes limousines chargées de gardes du corps, dans la cour de l’établissement psychiatrique. Ainsi le commentateur se ménage-t-il quelques instants de détente, mais singulièrement sans jamais abandonner le cœur du sujet. La crise est ainsi faite, elle est une telle prison pour ceux-là même qui l’activent sans cesse et prétendent vouloir la résoudre, qu’elle devient parfois, et qu’elle est de plus en plus une sorte d’objet monstrueux d’un sarcasme cosmique. Par instant, l’humeur s’en ressent, en ce jour où The Donald et le vieux Bernie font leurs pieds-de-nez, type “bras d’honneur du New Hampshire”.
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