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385Le vote de la Chambre des Représentants hier, par 246 voix contre 182, ressemble effectivement à une ouverture “officielle” des hostilités entre le Congrès et le Président. La résolution votée est “non biding”, c’est-à-dire qu’elle ne contient aucune contrainte constitutionnelle. (Elle désapprouve la décision du Président d’envoyer des forces supplémentaires en Irak, tout en réaffirmant son soutien aux forces qui se trouvent en Irak.) Mais sa force symbolique est très grande, en ce sens qu’elle est le premier acte constitutionnel du nouveau Congrès contre le Président sur sa politique en Irak. Comme d’habitude, la différence est très grande entre les spéculations concernant l’acte annoncé mettant en évidence la modération pratique de l’acte (cela fait plusieurs semaines qu’on discute d’une telle résolution) et la force de l’acte effectivement posé.
Cette observation de Jim Lobe, dans son commentaire d’aujourd’hui, établit bien la chose, — cette différence entre l’importance modérée dans la pratique de l’acte constitutionnel, et sa puissance politique symbolique.
«“This is a process where step by step, we ratchet up the pressure on the president and on his Republican colleagues in the House and Senate and force them to do what the American people want,” said Democratic Sen. Chuck Schumer.
»While the resolution approved by the House Friday is not binding on the president, it marks an unprecedented repudiation of his policy, which was never seriously challenged during the period that Republicans held majorities in both houses.»
C’est une nouvelle période qui s’ouvre, une bataille qui commence. Même si tous les acteurs entendent la contrôler, il n’est pas assuré que cette bataille reste contrôlable. La passion est considérable dans cette question de la guerre en Irak. Des événements imprévus peuvent survenir en Irak. D’autre part, il y a la question de l’Iran et des intentions prêtées à GW d’engager une attaque contre ce pays, contre la position d’un grand nombre de parlementaires qu’une telle initiative doit être soumise à l’approbation de ce même Congrès.
Cette dualité contradictoire entre un processus sous contrôle et un processus qui peut échapper à tout contrôle est bien rendue, quoique involontairement, par une remarque de l’analyste Jim Cason, selon lequel ce vote est à la fois un premier pas et un tournant décisif (Cason met les deux définitions dans l’ordre inverse). Un premier pas suppose un processus prudent, contrôlé, etc., — mais si c’est aussi un tournant décisif, — c’est-à-dire un événement qui, par définition, génère sa dynamique propre, crée des conditions jusqu’alors inconnues, peut ainsi échapper à tout contrôle… ?
«The House vote Friday marked the initial move in that process. “This has to be seen as both a watershed and as a first step,” said Jim Cason, an analyst at the Friends Committee on National Legislation, an antiwar lobby group.
»“Now, Congress has to exercise its constitutional responsibilities and articulate a new policy which it can do that by attaching conditions on funding. And that's what they're doing. New funding should be made contingent on a new policy.”»
Que le Congrès et le reste le veuillent ou non, nous sommes entrés dans une période aiguë d’incertitude explosive.
Mis en ligne le 17 février 2007 à 08H19