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433On croirait qu’il s’agit d’une lubie de plus du Weekly Standard, des “allumés” néo-conservateurs : il faut plus de troupes US, et vite. Mais cette adresse ne concerne pas l’Irak, ni une nouvelle entreprise de conquête. Elle vise l’U.S. Army en général, et la crise de l’armée. Elle a pour but de résoudre la crise de l’armée.
Ces paragraphes, extraits de l’éditorial de Frederick W. Kagan et William Kristol dans le Weekly Standard daté du 2 octobre, exposent le cas d’une logique qui n’est nullement celle d’une rhétorique extrémiste. (Notre souligné en gras souligne la chose.)
«To those who warn that Iraq is “breaking the Army,” we would respond that losing in Iraq will increase the burden on the military over the coming decades rather than decreasing it. Nothing breaks a military like losing.
»But there's an even more important point here. If it were, in fact, true that there is not a single additional soldier to send to Iraq, then the United States would be facing the gravest national security crisis since Pearl Harbor. For this would mean that there is not a single soldier available to be sent anywhere: Iran, North Korea, Somalia, Lebanon, or wherever the next crisis arises. It would mean that the president has no strategic options at all involving the use of ground forces. And this would be an open invitation to our enemies to take advantage of our weakness.
»Now, the fact is that there are more troops available to be sent to Iraq. But we also are stretched too thin, and need a larger military. In a front-page article on September 22, the New York Times's Thom Shanker and Michael Gordon reported that “strains on the Army from the wars in Iraq and Afghanistan have become so severe that Army officials say they may be forced to make greater use of the National Guard to provide enough troops for overseas deployments.” This prospect “presents the Bush administration with a politically vexing problem: how, without expanding the Army, to balance the pressing need for troops in the field against promises to limit overseas deployments for the Guard.” Actually, this “vexing problem” has a solution: expanding the Army.
»Analysts outside the government are increasingly in agreement. Researchers at conservative think tanks like the American Enterprise Institute and the Heritage Foundation call for larger ground forces, as do thinkers at centrist and liberal organizations like Brookings, CSIS, and even the Center for American Progress. The more modest recommendations call for increasing the Army, over the next few years, by 50,000 to 100,000 new troops from its current 500,000. We would urge an immediate expansion toward a 750,000-person Army. In any case, the consensus for a larger Army is about as complete as it could be. Except within the administration.»
Même un Murtha ne pourrait aller contre cette logique, qui est effectivement générale à Washington, sauf chez Donald Rumsfeld. (Rumsfeld a fait des faibles effectifs des forces le dernier bastion de son idée de “transformation” de l’armée à laquelle il s’accroche encore, — bien que la réforme n’ait plus aucune chance de ne jamais exister.)
L’Irak a piégé tout le monde à Washington, aussi bien ceux qui ont lancé cette folle affaire que ceux qui ont suivi du bout des lèvres, que ceux qui s’y sont opposés. Maintenant, on tente de défaire l’imbroglio d’une situation que la catastrophe irakienne cadenasse dans l’absence complète de perspectives… L’avenir est complètement improbable. L’avenir est hors de contrôle.
Augmenter les troupes, c’est encore augmenter un budget déjà en augmentation exponentielle et lui-même hors de tout contrôle. C’est gaver d’argent supplémentaire une U.S. Army qui n’arrive même pas, malgré ses budgets plantureux, à fournir à ses troupes en Irak les équipements de protection de base. Ce n’est pas l’absence de moyens, c’est le gaspillage, le désordre, l’inorganisation qui en sont la cause. Ajouter à cela une augmentation de forces par ailleurs nécessaire aura comme premier effet garanti d’accroître le gaspillage, le désordre et l’inorganisation. Après cela, après cette contradiction de plus, on verra bien en attendant le prochain déluge.
Mis en ligne le 25 sepembre 2006 à 06H14