Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
6171• La si-“puissante” industrie d’armement US est totalement impuissante, complètement incapable d’assurer une mobilisation d’une base industrielle militaire. • Quelques exemples révélateurs, d’un texte de ‘SouthFront.org.’.
_________________________
Un très court article rassemblant diverses nouvelles concernant la capacité de production actuelle, et les perspectives d’extension de la base militaire industrielle des USA. L’état actuel par rapport aux demandes pour les livraisons à l’Ukraine est catastrophique et la situation devrait empirer du fait des pressions grandissantes et l’incapacité grandissante à mesure de régler les problèmes existants. Ce n’est pas une question d’argent, – la Fed a les meilleures imprimeries du monde, – mais de tout, absolument de tout le reste :
• Les embouteillages et les blocages des chaînes d’approvisionnement d’éléments nécessaires aux productions militaires, sans compter sur les obstacles imposées par le secret couvrant toutes les fournitures, même anodines, destinées à du matériel militaire couvert par le secret.
• La politique des sanctions accroît la surveillance bureaucratique et tatillonne due au secret de “sécurité nationale” de fournitures venant de l’étranger, même sur des pièces sans valeur technologique intrinsèque, jusqu’à la suppression de certains de ces fournisseurs sans avoir établi de correspondance sérieuse aux USA.
• Les lenteurs exceptionnelles de la bureaucratie du Pentagone à opérationnaliser les commandes nécessaires au lancement ou à l’accélération de la production. Cette bureaucratie est à la fois lente, kafkaïesque et labyrinthique dans ses divers composants, et elle aussi soumise aux exigences de la classification “sécurité nationale”.
• La très grande difficulté à trouver des travailleurs qualifiés dans ces industries de pointe, du fait du reclassement qui a suivi les grandes mutations (fusions, acquisitions, avec licenciement, etc.) dans l’industrie d’armement après 1989, et du phénomène du refus de travailler selon des normes contraignantes. L’“esprit d’entreprise” existant à l’origine très fortement dans l’industrie aéronautique (l’attachement à une société et à un nom) a quasiment disparu avec l’identité de ces compagnies, au profit de réseaux alternatifs d’emploi.
• Les grands conglomérats d’armement, devant ces difficultés, tracasseries, etc., perdent de l’argent plus qu’ils n’en gagnent (Lockheed Martin, Raytheon) et deviennent des partenaires si peu empressés qu’on peut douter de leur volonté de seulement tenter de lancer une réelle mobilisation d’une base industrielle puisse se faire. La Troisième Guerre mondiale attendra...
Tout cela conduit à sourire lorsque l’amiral Bauer, chef du Comité Militaire de l’OTAN, évoque l’exemple de la mobilisation industrielle des USA de1941-1945, des usines Ford sortant un quadrimoteur B-24 ‘Liberator’ tontes les heures. Ce temps-là est d’une autre époque, d’une autre planète, lorsque l’industrie US avait toutes les capacités d’adaptabilité et de souplesse alliées à une puissance en pleine expansion. Elle s’est transformée en un monstre hideux, une énorme usine à gaz qui croule sous son propre poids. Lui demander un effort de mobilisation relève de l’organisation des Jeux Olympiques dans un EPAD, en sélectionnant les participants sur place, en peine pandémie-Covid... Même si on ne croit guère à la nocivité du Covid, et surtout aux mesures prises contre lui, on est assuré que les performances seront à mesure.
Le texte ci-dessous est du 3 février 2023, sur ‘SouthFront.org’.
___________________________
Alors que Washington a promis d'envoyer près de 30 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine, ainsi que de reconstituer ses propres réserves, le Pentagone a jusqu'à présent signé des contrats pour moins de 10 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal.
Dans le même temps, les nouveaux contrats importants n'ont pas encore entraîné un boom chez les entrepreneurs militaires du Pentagone, qui sont confrontés à des défaillances dans la chaîne d'approvisionnement, à un marché du travail difficile et au processus d'acquisition d'armes, qui peut s'étendre sur des années.
Lockheed Martin Corp, l'une des plus grandes entreprises de défense au monde, qui produit les missiles antichars Javelin et les lance-roquettes HIMARS, a déclaré qu'elle s'attendait à une baisse de ses ventes annuelles pour la deuxième année consécutive. Le partenaire de Lockheed, Raytheon Technologies Corp, ne s'attend pas non plus à une forte augmentation des ventes avant 2024.
Le secteur américain de la défense est en baisse d'environ 6 % depuis le début de l'année, soit une performance inférieure de 12 points de pourcentage à celle du marché boursier en général.
Un gros problème pour les fabricants d'armes américains est l'écart entre les déclarations du Pentagone sur le montant de l'assistance militaire à l'Ukraine et les sommes qu'il consacre réellement à l'achat de nouvelles armes auprès des entreprises de défense.
Les taux élevés de consommation de munitions ont également été une surprise pour les productions militaires américaines, écrit le WSJ.
En décembre, l'Ukraine avait dépensé autant de missiles Stinger que les États-Unis en avaient produit en 13 ans, ainsi que des missiles pour les complexes Javelin fabriqués en 5 ans, écrit le Wall Street Journal.
Les entreprises de défense américaines tentent de faire face aux commandes, en surmontant les problèmes de pénurie de main-d'œuvre et les difficultés de production, qui résultent de la nécessité d'accroître rapidement la production.
Auparavant, le secrétaire d'État américain à la marine Carlos del Toro avait prévenu que la prolongation du conflit en Ukraine pendant six mois ou un an constituerait une menace pour les chaînes d'approvisionnement du complexe militaro-industriel américain.
À la mi-novembre déjà, CNN, citant des sources, faisait état de l'épuisement des stocks de certains types d'armes et de munitions dans l'armée américaine. Notamment les munitions d'artillerie de 155 mm et les systèmes antiaériens portables Stinger, les missiles antiradar HARM, les missiles surface-surface GMLRS et les systèmes antichars portables Javelin.