Incirlink encerclée

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Incirlink encerclée

Le sort de la base d’Incirlink (USA & OTAN) est un enjeu particulièrement important dans la crise actuelle en Turquie, et enjeu sur lequel diverses informations en général très vagues et contradictoires ont circulé. Le site DEBKAFiles, proche des services de sécurité israélien, est, lui, catégorique : il écrit qu’Incirlink est effectivement encerclé, coupé du reste de la Turquie, et dans une situation de pression précaire avec bien entendu interdiction de vol d’avions US et autres. Cela va par exemple complètement contre les communiqués rassurants du Pentagone, dès le lendemain du putsch avorté, qui s’avèrent à cette lumière un exemple de désinformation bureaucratique.

C’est une situation extraordinaire et sans précédent pour une base US à l’étranger, qui fait partie d’un réseau général et global d’autour d’un  millier de bases affirmant l’hégémonie mondiale et bureaucratique des forces militaires US, selon une situation considérée en général comme sacro-sainte dans les conceptions et la psychologie US. Dans ce réseau de bases, Incirlink a un rôle stratégique important, comme verrou opérationnel de toute la région du Moyen-Orient, en plus d’être une base nommément de l’OTAN engageant donc toute l’Alliance, avec l’habituel contingent de bombes nucléaires US. Il s’agit actuellement d’un des aspects les plus directement déstabilisants des relations Turquie-USA lancées dans une course accélérée de dégradation depuis le putsch d'autant que, selon DEBKAFiles, Erdogan mettrait comme condition de la levée du bloc de la base l'extradition par les USA de Gulen vers la Turquie.

(Nous écrivions à ce propos le 19 juillet : « Il faut noter que l’hybris US a été particulièrement affecté par la visite d’enquêteurs turcs sur la base d’Incirlink, bastion sacré (et nucléaire) de l’investissement stratégique US en Turquie. Cette “perquisition” venant après une interdiction de vol, – sans doute temporaire mais nul ne sait ce qu’il en est exactement, – et une situation confuse à l'intérieur de la base, constitue un camouflet insupportable pour le Pentagone, et par là même pour Washington, et d’une façon générale un sacrilège insupportable. C’est le genre de chose que l’establishment de Washington D.C. inacceptable, et effectivement genre de choses pouvant conduire à faire des sottises, sous la forme d’initiatives très aventureuses. »)

DEBKAFiles, le 20 juillet 2016 : « Some 1,500 US airmen and their families have been locked in the southern Turkish air base of Incirlik together with a stock if tactical nuclear bombs since President Reccep Erdogan crushed an attempted coup on Saturday, July 16. In the four days up until Wednesday, July 20, therefore, no air strikes against ISIS in Syria and Iraq have been staged that Turkish base.

» This extraordinary situation, reported here by DEBKAfile’s military sources, whereby a large group of American military personnel are held virtual captive by an allied government, was almost certainly raised in the phone call that took place Tuesday between President Barack Obama and Erdogan.  But the most outlandish aspect of this affair is that no American official has raised it in public – nor even by the administrations most vocal critics at the Republican convention which nominated Donald Trump as presidential candidate. The situation only rated a brief mention in some Russian publications under the heading: “Turkish investigators enter & search Incirlik air base where US nukes are housed.”

» Our military sources report that deep bunkers located near the base’s running strips house B61 tactical nuclear gravity bombs. [...] The base is under virtual siege by large police contingents, cut off from electric power for several days except for local generators which will soon run out of fuel. This pressure appears to be Erdogan’s method of turning hundreds of Americans on the base into hostages to force Washington into extraditing Fethullah Gulen, whom he accuses of orchestrating the failed coup from his place of asylum in Pennsylvania. [...]

» The Turkish squadron and base commander, Brigadier Gen. Bekir Ercan, is under arrest, suspected of a senior role in planning and executing the coup, by assigning the aircraft and helicopters to support it, responsibility for the disappearance of a large number of aircraft and aiding the defection of air crews to Greece. He is one of the more than 6,000 military personnel including fellow generals arrested on suspicion of active complicity in the coup plot. »

 

Mis en ligne le 21 juillet 2016 à 09H53