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298927 février 2011 — Disons que c’est à la fois d’un œil intéressé et d’une plume éventuellement inspirée, ou que nous avons espéré inspirée, que nous avons conçu le projet d’écrire ce commentaire en forme de réflexion, ou cette réflexion en forme de commentaire, à partir d’une récente chronique de Justin Raimondo, d’Antiwar.com, le 15 février 2011. Notre intervention concerne aussi bien le statut des sites d’opinion et d’engagement politique sur Internet (disons les sites “activistes”), leurs moyens de subsistance, le sort en plein débat et en pleine évolution de dedefensa.org, etc., que les mécanismes et les attitudes psychologiques du public en général (nous y compris, après tout) vis-à-vis de la crise qui nous contraint, des moyens de lutter contre les forces qui la déchaînent, de l’entraide dans cette bataille, etc. (cela, pour la plume que nous espérons inspirée), – que, finalement, la crise elle-même. Cela nous permettra de lier les problématiques d’Internet, de la crise et de dedefensa.org, tout en annonçant une nouvelle phase de fonctionnement pour dedefensa.org.
Antiwar.com a lancé le 14 février 2011 sa campagne trimestrielle de levée de donation et les résultats du premier jour ($2.000) ont été pitoyables par rapport aux habitudes du site. Raimondo remarque, le 15 février, sur le ton du “j’ai bien d’autre chose à faire que de m’occuper des questions de financement, mais j’y suis pourtant contraint…” : «It’s unfortunate that, with all that’s going on in the world, all the amazing events in the Middle East that are now unfolding before our eyes, I have to stop and write this somewhat intemperate rant, begging my readers for money – but I don’t have any choice in the matter.» Depuis ce message, la situation s’est nettement redressée ; au douzième jour (le 26 février 2011), le site annonçait une rentrée de $61.223, ce qui amène la moyenne journalière à quasiment $5.000. Mais $26.000 ont été donnés par “quelques généreux donateurs”, selon une précision d’Antiwar.com. Cela implique un apport massif de quelques personnes pour redresser la situation de la campagne et confirme le constat initial de Raimondo.
Cette citation ne veut certainement pas être présentée comme celle d’une plainte revendicatrice vis-à-vis des lecteurs et activistes qu’on retrouve comme lectorat de cette sorte de site, – du moins, dans l’esprit où nous la faisons, et comme si nous la prenions à notre compte, pour notre propre cas. Elle est là pour marquer ce qu’on pourrait juger comme un paradoxe, qui serait : “Les événements montrent que Antiwar.com avait raison, que son action a joué son rôle dans l’évolution de la situation, alors que son lectorat n’a cessé de s’affirmer – et pourtant, le site est moins soutenu qu’il ne fut au temps où il était si isolé, alors que le système de la donation reste sa principale source de revenu…”. Raimondo lui-même met en évidence ce phénomène, dans le début de son texte…
«For the first time since World War II, America’s bipartisan foreign policy is being seriously questioned by both conservatives and liberals, Republicans as well as Democrats – and the War Party is on the run.
»Antiwar.com has been a big part of that: for 15 years we have been plugging away, not only debunking the lies that lured us into two wars, but also providing a comprehensive analysis of world events as they unfold – educating our readers and the general public on what is the most important issue of the day, the question of war and peace. What I consider our most significant outreach campaign – to self-identified fiscal conservatives – has been a tremendous success. I know for a fact that a great deal of the unrest on the Right on foreign policy issues and the rising sentiment among Republicans in Congress to cut our ridiculously bloated “defense” budget is a direct result of our efforts.
»We’ve come a long way. When the neoconservatives were riding high, right after 9/11, it seemed like the whole country was against us, screaming for war – and even some “libertarians” were backing down from their previous antiwar stance. We were virtually alone in saying that the invasion of Afghanistan and Iraq was a grave error and would result in a disaster for America and the world. But we weathered the storm.
»Subjected to death threats, constant denial-of-service attacks, and a vicious campaign of slander and vilification, we didn’t back down and we didn’t compromise our principles – and lived to see the tide turn the other way.
»So why do I feel as though we are still mired in the dark days that followed the September 11, 2001, attacks on the World Trade Center and the Pentagon? Why do I fear for the future of Antiwar.com?
»The reason for my fear is simple: the first day of our Spring fundraising campaign has raised a grand total of a little over $2000. If this goes on, we are finished – and that’s the truth…»
Nos allons analyser ou utiliser la référence de cette intervention de Justin Raimondo d’un double point de vue. Le premier concerne l’aspect spécifiquement, disons “professionnel”, par rapport à la question du financement des sites politiques, – question qui nous intéresse évidemment et sur laquelle nous avons nos idées.
Antiwar.com a toujours été notre référence en matière de financement par donation dans l’Internet, en même temps qu’une excellente référence en matière d’activisme sur Internet. Ce site US a été lancé en 1995 et, dès 1999, lors de la guerre du Kosovo, il a joué un rôle central dans la contestation ; dès cette époque, nous relevions le phénomène (voir notre texte «Notre samizdat globalisé», du 10 juillet 1999). A l’automne 2005, lorsque dedefensa.org effectua sa première campagne d’appel à donations (notre expérience à cet égard vient de loin), c’est à Antiwar.com que nous nous référions.
Cet extrait du texte (25 novembre 2005) que nous faisions paraître à l’issue de cette première campagne nous rappelle combien Antiwar.com réussissait alors magnifiquement…
«…Nous ne sommes qu’à nos débuts dans le domaine de l’appel à donation. Nous nous référons, pour une comparaison, au site Antiwar.com, qui nous donne la meilleure référence possible pour un site politique engagé, tant au niveau de la tenue du contenu (l’orientation idéologique n’entre pas en ligne de compte, bien sûr) qu’au niveau de la fréquentation, qu’au niveau des techniques d’appel à donation.
»• Il semble qu’Antiwar.com accueille quotidiennement autour de 100.000 visite. C’est un site très “quotidien”, dont le succès est d’abord sa revue de presse quotidienne. Pour cette raison, on peut évaluer que 75 à 80% de son lectorat est quotidien (visite journalière). Pour mesurer le lectorat complet du site, il faut donc accepter une certaine démultiplication des lecteurs (une petite partie n’étant pas la même chaque jour) et situer le lectorat global autour de 120.000, avec des degrés différents de fidélité, d’intérêt, etc. Lors de sa dernière campagne de donation (première décade de novembre), Antiwar.com a obtenu $60.000 d’à peu près 1.200 donateurs (en 7 jours). Cela signifie qu’autour de 10% du lectorat a participé à la donation. La moyenne excellente de donation est de $50 par donateur.»
…A cette époque, Antiwar.com “levait” aisément autour de $8.000 par jour. Aujourd’hui, il débute sa campagne et réunit $2.000 le premier jour. Raimondo tire la sonnette d’alarme, – et comment ! Antiwar.com ne redresse la situation que grâce à quelques apports individuels importants… Que s’est-il passé ? Antiwar.com n’a certainement pas décliné ; sa revue de presse est impeccable, ses synthèses (Jason Ditz) exceptionnelles, le nombre de ses collaborateurs est absolument phénoménal et réunit les plus grands noms du Net et de l’activisme US ; sa présentation, son accessibilité, sa manipulation sont également sans reproches.
D’une façon générale, Antiwar.com n’est pas le seul site fortement dépendant ou partiellement dépendant des donations, et fortement engagé dans ce que nous décririons comme la “dissidence” antiSystème installée sur Internet depuis 1999-2001, à éprouver des difficulté ; c’est notamment et essentiellement le cas aux USA, où cette pratique des donations est très courante et très populaire, où elle a été largement pratiquée, avec succès, depuis les débuts d’Internet. Quelles sont les causes de cette espèce de “crise” souterraine, qui ne dit pas son nom et ne fait pas les grands titres ni les grands thèmes de réflexion, parce qu’elle n’est pas affichée et qu’elles ne concernent pas les grands réseaux officiels, les statistiques-Système, etc. ?
Nous pourrions évidemment nous étendre sur des aspects classiques. L’économie en est un, et l’“économie en crise” bien entendu. La chose est archi-connue et archi-insaisissable dans ses effets sur les situations individuelles, sur les moyens des lecteurs, etc. ; nous avançons l’hypothèse que si ce facteur est important, il ne joue pas le rôle essentiel. D’autres arguments peuvent être sollicités, comme celui de Raimondo expliquant que certains soutiens potentiels importants craignent de “passer à l’acte” de peur de se compromettre, notamment, dans ce cas, parce qu’ils soutiendraient un site opposé à la politique belliciste du gouvernement. (Raimondo raconte l’histoire d’un de ces “soutiens craintifs” qui finit par lui proposer de l’argent liquide de la main à la main pour ne laisser aucune trace qui marquerait son soutien à Antiwar.com. Raimondo refusa furieusement.) L’argument est surtout valable aux USA, où les engagements des sites politiques et activistes d’Internet sont remarquablement audacieux et efficaces, où le conformisme d’alignement sur la politique officielle est très grand, ce qui crée une très grande situation conflictuelle entre les deux. Nous estimons également que la rupture entre le monde activiste d’Internet et le monde médiatique de la presse-Pravda et du système officiel de la communication, où l’argent règne et abonde, est très grand. Un Raimondo, malgré ses réelles qualités (ou à cause de), n’a guère de notoriété médiatique aux USA, – celle qui suscite indirectement des apports d’argent, – au contraire de divers chroniqueurs européens qui s’affichent activistes sur l’Internet et gardent un pied dans la notoriété médiatique. (Mais on dira qu'il y a activistes et activistes.)
Nous pourrions continuer à faire se succéder des phrases et des constats connus, sinon éculés, entrant dans la logique économique et dans la censure implicite du Système (y compris du Système en crise). Cela ne nous intéresse finalement que d’une façon marginale, d’autant plus que notre but est d’en arriver à une hypothèse toute autre. Raimondo soulève un peu le voile, mais en étant trop peu conceptuel, en ratant peut-être la signification essentielle, – lorsqu’il écrit ceci, déjà cité : «For the first time since World War II, America’s bipartisan foreign policy is being seriously questioned by both conservatives and liberals, Republicans as well as Democrats – and the War Party is on the run.»
Il s’agit bien de cela, c’est-à-dire ces changements formidables en cours, dont Raimondo ne décrit que la partie US, dont on sait qu’ils courent de pays en pays, du Maghreb au Moyen-Orient, et pourtant en établissant un lien entre cet incendie et le cœur même des USA, avec cette “chaine crisique” qui va du Caire à Madison. Le Système tremble sur ses bases et Tom Engelhardt peut écrire justement : «Never in memory have so many unjust or simply despicable rulers felt quite so nervous – or possibly quite so helpless (despite being armed to the teeth) – in the presence of unarmed humanity…»
Engelhardt, justement, parmi d’autres, et Engelhardt puisque cet exemple nous vient sous la plume et que nous l’avons cité récemment. Combien de commentateurs de la presse commune et papier, la fameuse presse-Pravda, sont-ils capables d’écrire des analyses de l’ampleur des siennes ? Des analyses d’une telle “mémoire longue” (celle du 24 février 2011, par exemple, qu’un lecteur met justement en évidence), d’une sorte qui différencie décisivement Internet au plus haut de sa qualité de tout ce que le journalisme-Système est capable d’offrir aujourd’hui. Engelhardt, un exemple parmi d’autres sur Internet ; et Internet lui-même, en tant que “système antiSystème”, de la réflexion et du commentaire qui secouent et enrichient les esprits à l’action massive de mobilisation et de rassemblement également psychologiques, de rupture psychologique si l’on veut, comme on les a vus se faire dans l’“enchaînement crisique”, de Tunis au Caire et la suite, avant même que les crises soient apparues aux yeux de tous ces dirigeants ébahis et désorientés… Ceci est acquis, avec ces événements furieux en cours depuis décembre 2010 : Internet est désormais la meilleure source d’information et d’analyse par l’audace du contenu et par la perspective historique qu’il offre d’une part, le meilleur instrument d’action populaire par la rupture psychologique qu’il suscite d’autre part, dans une époque qui appelle une redéfinition radicale de l’information et de l’action populaire. Son caractère, sa spécificité, sa vertu se sont construits radicalement, et même exclusivement pour ce qui importe, sur son antagonisme par rapport au Système.
Dit autrement, nous dirions ceci : l’information sur Internet, la vraie, celle qui compte et qui est en complète rupture avec les fades duplications de ce système de la presse-Pravda et du journalisme-Système à la mémoire si courte qu’elle suggère la lobotomie automatisée, qui fait de l’argent quand il peut et a renoncé à son travail d’information pour présenter le spectacle-camouflage du Système, – cette information-Internet est la crise elle-même. Vu dans la perspective, nous dirions qu’Internet s’est affirmé comme un phénomène exceptionnel de l’information parce qu’il y avait et parce qu’il y a la crise, et parce qu’il est le vecteur privilégié de la crise, parce qu’il est l’arme antiSystème, le système antiSystème par excellence et donc le plus puissant qui existe, et notamment parce qu’il est lui-même au cœur du Système, créature révoltée et partie intégrante de ce Système en lutte radicale et lucide contre le Système. (Nous sommes tous d’ailleurs partie intégrante du Système puisque le Système est aujourd’hui notre tout, et notre révolte part de l’intérieur du Système, en usant et en retournant contre lui sans vergogne ses outils et ses moyens.) C’est en cela qu’Internet est valeureux, essentiel et fondamental, outil et arme uniques et d’une puissance phénoménale, – et la plus belle démonstration que le système de la communication est un Janus qui se retourne dans certains cas, et dans des cas de plus en plus nombreux, et dans des cas de plus en plus fondamentaux, contre son créateur (le Système). Cela ne signifie pas qu’Internet est sans défauts, sans faiblesses, sans travers, sans obsessions irritantes, etc., mais qu’il est, tous les comptes faits et en rangeant à leurs places l’essentiel et l’accessoire, effectivement ce phénomène de puissance antiSystème que nous tentons de décrire et qui joue un rôle fondamental dans la résistance contre le Système et la contre-offensive qui éclate, – et ce rôle, naturel à lui-même (Internet), c’est-à-dire inhérent à ce système antiSystème comme si ce système antiSystème avait une autonomie propre d’action.
Par conséquent et bien qu’enfanté par le Système et placé en son cœur, Internet ne répond à aucune loi fondamentale en vigueur dans l’empire du Système, que ce soit les lois du Système lui-même (bien entendu), que ce soit les lois de ceux qui croient lutter contre le Système alors qu’ils en restent tributaires en figurant une sorte d’“opposition de Sa Majesté” observant de facto les règles du Système tout en affirmant plaintivement et furieusement à la fois, et vertueusement sans aucun doute, et radicalement croient-ils, que le Système est injuste et qu’il faut le réformer, – bonne chance, pour ceux-là… (Pour ce deuxième cas, et pour écarter toute ambiguïté, nous précisons que nous pensons à ces thèses qui font d’Internet un instrument de “démocratisation” qui permettrait effectivement de donner la “voix au peuple” et de changer le Système à l’avantage du peuple. C’est tomber de Charybde en Scylla en s’en contant beaucoup là-dessus. La “démocratisation” fait partie de la modernité, du Système, de ses ors et de ses pompes ; elle est une valeur, – “contre-valeur” serait une expression plus juste, – purement quantitative dans une époque qui est une Chute parce qu’elle a proscrit toutes les valeurs qualitatives hautes pour être plus proche du “déchaînement de la matière” dont elle est la fille indiscutable.)
…Par conséquent (suite), Internet ne répond à aucune règle en vigueur dans le Système, que ce soit la règle de l’argent ou la règle du refus de l’argent comme acte final de réforme ou de réprobation vertueuse du Système. De même, Internet est incompréhensible et imprévisible selon ces règles, – autant pour ceux qui disent qu’Internet doit vivre en accès gratuit (cas complètement improbable pour les sites d’information sérieux), que pour ceux qui disent qu’Internet doit vivre par des donations (cas le plus courant), que pour ceux qui disent qu’Internet doit vivre selon les règles des abonnements. (Les deux derniers cas sont le nôtre, successivement : choix de la formule donation, passage à la formule abonnements, retour à la formule donation en cours.) Toutes ces formules sont à la fois bonnes et inappropriées, elles marchent et ne marchent pas, selon des lois qui nous sont encore inconnues.
…Ou bien faut-il se tourner vers d’autres sortes de lois plutôt que d’attendre l’hypothétique Constitution du Nouveau Monde ? Ne faut-il pas se tourner vers ce qui devrait être l’inspiration de notre chère “intuition haute” ? C’est-à-dire apprécier Internet et le problème du soutien des sites, nullement en fonction des habitudes commerciales ou contractuelles des lecteurs qui ne peuvent que renvoyer aux lois et règles du Système, mais en fonction des lecteurs par rapport aux événements (la crise elle-même, dans toute sa puissance) dont Internet est nécessairement le témoin, le commentateur et l’acteur. Notre idée serait alors qu’il faut apprécier l’écho qu’éveille un site dans l’intérêt très spécifique et identifié du lecteur, et, par conséquent, dans sa volonté de participer à son soutien, selon la tournure des événements et selon l’attitude que prend ce site par rapport à cette tournure des événements. (Cela ne signifie pas suivre un engagement politique, un parti-pris, etc., mais soutenir une démarche intellectuelle où l'on retrouve une recherche obstinée de la vérité de la crise du monde, à l'aide de la plus grande ouverture d'un esprit que n'encombrent aucun préjugé ni aucun engagement de chapelle.)
Une remarque critique, ou différenciée, que nous pourrions faire à propos de Antiwar.com, c’est d’avoir poursuivi sans modification essentielle sa conception initiale qui est de lutter contre la politique extérieure des USA, sans s’attarder aux connexions de cette politique extérieure avec les événements intérieurs, notamment aux USA, et, d’une façon plus générale encore, avec les événements généraux vus du point de vue de la crise générale du Système. Aujourd’hui, Antiwar.com poursuit son travail, notamment en suivant la formidable chaîne d’événements depuis l’affaire tunisienne, en ignorant notablement les événements de Madison, Wisconsin. C’est, à notre sens, manquer l’appréciation fondamentale que le Wisconsin fait partie de cette chaîne crisique en pleine éruption, et qu’en en faisant partie il nous fait passer symboliquement et concrètement d’une crise spécifique et régionale, ou ethnique, ou ce qu’on veut, – la crise des directions corrompues du monde arabo-musulman, – à la crise générale et globale du Système.
Notre démarche est différente. Nous cherchons d’une façon systématique à apprécier tous les événements, le plus possible en fonction de ce que nous percevons de la crise centrale du Système. Notre appréciation est que cette crise centrale est en marche, en pleine activité, engagée sans aucun doute dans sa phase finale. De ce point de vue, – mais, certes, à nos risques et périls du point de vue intellectuel, – notre ligne de pensée et d’analyse est très spécifique, toujours présente dans nos commentaires, fondamentale dans leur orientation, et c’est là-dessus que se fera le développement de notre site. Ce sera notre argument essentiel pour demander le soutien de nos lecteurs, dans cette nouvelle phase de notre existence. Paradoxalement, les quelques difficultés d’Antiwar.com, – que ce site plein de qualités ne mérite certainement pas, – nous confortent dans cette appréciation d’Internet comme quelque chose de complètement hors des lois et des règles du Système. Paradoxalement, les échecs que nous avons connus (y compris dans la formule des donations à nos débuts) ne nous découragent en rien ni ne nous conduisent à admettre telle ou telle vision “classique” concernant le fonctionnement d’Internet (du point de vue commercial du Système avec leur rentabilité en bandoulière, du point de vue des théoriciens d’Internet critiques du Système avec leur vertu de la gratuité en sautoir). Plus que jamais, nous croyons que nous sommes en terra incognita, dans des uncharted waters, tout comme nous le pensons de la situation du monde que nous nous sommes mis en tête de commenter, elle aussi terra incognita et uncharted waters. C’est dire qu’il y a une convergence extraordinaire entre Internet, son activisme, sa raison d’être irrésistible et la crise, – et, par conséquent, entre dedefensa.org et la crise, et, sans doute, à l’inverse de leur logique économique.
…C’est dire que nous attendons le passage à notre formule de donation, à la fois avec curiosité, excitation et indulgence.
Enfin, pour finir sur une perspective concrète, ces quelques mots en post-scriptum pour annoncer que cette formule de soutien par donations, fonctionnant selon un comptage mensuel, sera installée sur notre site à partir de mardi prochain, 1er mars 2011. Nous la préciserons avec quelques mots, ce 1er mars 2011.
D’ores et déjà, précédant cette mise en place, des lecteurs sont passés de leur propre initiative au mode de fonctionnement des donations. Nous ne pouvons que les en remercier chaleureusement, et leur dire notre gratitude qui a contribué à confirmer l’orientation qui n’est pas exempte d’espoir de cette réflexion. Leurs donations seront intégrées dans le premier comptage mensuel du mois de mars.