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351Lors d’un récent dîner en ville du gratin de Washington, avec 18 invités (dont l’ancienne Premier ministre pakistanaise Bhutto), on joua au jeu du “Attaquera? Attaquera pas?” (l’Iran, bien sûr). Zbigniew Brzezinski, l’ancien conseiller de sécurité nationale de Carter, défendit l’argument de l’attaque probable; Brent Scowcroft, ancien conseiller de sécurité nationale de Bush père, plaida l’argument contraire. Puis on vota. Scowcroft eut deux voix, dont la sienne. (Précisons: aucun des participants au dîner n’était favorable à l’attaque; on parle ici de prévision sur cette attaque.)
C’est Steve C. Clemons, éditeur du site The Washington Note, qui rapporte cette anecdote dans un article publié le 19 septembre sur Salon.com. L’article résume évidemment l’argument de Clemons, qui va au contraire de l’anecdote du vote 16 contre 2 qu’il nous rapporte : «Why Bush won't attack Iran.» C’est, aujourd’hui, un des rares articles optimistes à propos des rumeurs d’attaque contre l’Iran.
Jim Lobe commente cet article de Clemons sur son propre site, le 20 septembre. Plutôt, il en renforce l’argument, parce que Lobe, comme Clemons, ne croit pas que GW attaquera. Pour les deux commentateurs, GW n’a plus les moyens d’une telle attaque, ni l’autorité, ni le pouvoir. Lobe représente, avec Clemons, une tendance modérée et réaliste parmi les commentateurs washingtoniens, farouchement opposée aux néo-conservateurs. En faveur de leur pronosic: les deux hommes sont évidemment des commentateurs de qualité, particulièrement bien informés. En défaveur: ils parlent avec leur rison alors qu'une attaque, si elle a lieu, vaudra beaucoup à la déraison, à l'hystérie, à l'entraînement mécaniste.
Lobe renforce notablement l'un des arguments principaux de Clemons, l’opposition de la haute hiérarchie militaire. Voici ce qu’en dit Lobe. Il mentionne évidemment nos amis désormais bien connus de l’U.S. Navy, dont l’amiral Fallon. Il précise surtout que cette opposition est prête à s’exprimer spectaculairement en cas d’attaque, ce qui concerne évidemment Fallon au premier chef. (Lobe cite un article de David Ignatius, du 16 septembre dans le Washington Post.)
«Like Steve, I also believe that Gates, the Joint Chiefs (particularly the incoming chairman), and the CentCom commander, Adm. William Fallon, are quite strongly opposed to getting into a war with Iran, that, unlike some of their predecessors, they will not be shy about voicing that opposition to Bush himself, and that, ultimately, they will be more influential with respect to any such decision than Rice or other “engagers.” Much of that assessment is based not only on Gates’ past support for engaging Iran and his participation in the Iraq Study Group, as well as published reports and his efforts to tone down provocative charges against Iran by military officers in Iraq, but also on anecdotes about some of the key people from their friends and acquaintances one picks up here and there in Washington. Of course, Gates still suffers in the White House from being perceived as “Daddy’s boy” by Bush and certainly by Cheney, but, if he’s backed up by men with lots of ribbons on their chests, he becomes much harder to dismiss. At this point, I think the Pentagon brass poses the biggest challenge to those in the administration who want to attack Iran, and I think David Ignatius’ disclosure in an important column, “Cooling the Clash with Iran,” last weekend that U.S. military commanders in the Gulf are pushing for an “incidents at sea” agreement with Iran speaks volumes.»
Mis en ligne mle 23 septembre 2007 à 14H46