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2738C’est bien connu, le Mexique est une sorte particulière d’“État de non-droit”, sans doute le premier “narco-État” du monde, et sans aucun doute en importance et en puissance. Posé sur une frontière de plus de 3.000 kilomètres avec les USA, le Mexique vit au rythme des différents cartels de la drogue dont certains disposent de véritables territoires, avec des villes, des structures normales de la société civile, etc. Dans certains cas également, la population, quand elle ne se constitue pas en milices, finit par préférer la “loi des cartels” tant le comportement et la corruption des “forces de l’ordre” (polices, souvent l’armée) se révèlent souvent insupportables. Enfin, les “territoires” et activités des cartels débordent largement à l’intérieur de la bande Sud des USA (Texas, Arizona, Nouveau-Mexique), où existent même certaines zones jugées si dangereuses que les divers services de sécurité US préfèrent les laisser aux irréguliers mexicains ... Voilà là-dessus qu’on nous annonce qu’ISIS, alias État Islamique, alias Daech, est de la partie.
L’idée est qu’un accord se serait fait entre ISIS et divers cartels pour installer deus bases d’ISIS au Mexique (au moins deux camps) à partir desquels des combattants d’ISIS, avec l’aide de groupes locaux de divers activités illégales, effectueraient des raids de reconnaissance aux USA. La source d’information est à considérer, puisqu’il s’agit de Judicial Watch, site d’une association activiste d'observation critique des activités du gouvernement fondée en 1994, en général considérée comme sérieuse. Judicial Watch publie un article le 14 avril 2015, où elle rapporte ces nouvelles sur ISIS, à partir d’informations venues de services de sécurité mexicains, des sources recoupées dont un officier de l’armée mexicaine et un inspecteur de la police fédérale mexicaine. Les détails donnés sont impressionnants de précision, tant en ce qui concerne les organisations impliquées, la localisation des divers groupes et camps et enfin les activités envisagées, avec notamment les méthode de coordination entre ISIS et les cartels, voire avec des organisations spécialisées (dont une nommée “les Coyotes”) dans le passage de clandestins du Mexique vers les USA.
«ISIS is operating a camp just a few miles from El Paso, Texas, according to Judicial Watch sources that include a Mexican Army field grade officer and a Mexican Federal Police Inspector. The exact location where the terrorist group has established its base is around eight miles from the U.S. border in an area known as “Anapra” situated just west of Ciudad Juárez in the Mexican state of Chihuahua. Another ISIS cell to the west of Ciudad Juárez, in Puerto Palomas, targets the New Mexico towns of Columbus and Deming for easy access to the United States, the same knowledgeable sources confirm.
»During the course of a joint operation last week, Mexican Army and federal law enforcement officials discovered documents in Arabic and Urdu, as well as “plans” of Fort Bliss – the sprawling military installation that houses the US Army’s 1st Armored Division. Muslim prayer rugs were recovered with the documents during the operation.
»Law enforcement and intelligence sources report the area around Anapra is dominated by the Vicente Carrillo Fuentes Cartel (“Juárez Cartel”), La Línea (the enforcement arm of the cartel) and the Barrio Azteca (a gang originally formed in the jails of El Paso). Cartel control of the Anapra area make it an extremely dangerous and hostile operating environment for Mexican Army and Federal Police operations. According to these same sources, “coyotes” engaged in human smuggling – and working for Juárez Cartel – help move ISIS terrorists through the desert and across the border between Santa Teresa and Sunland Park, New Mexico. To the east of El Paso and Ciudad Juárez, cartel-backed “coyotes” are also smuggling ISIS terrorists through the porous border between Acala and Fort Hancock, Texas. These specific areas were targeted for exploitation by ISIS because of their understaffed municipal and county police forces, and the relative safe-havens the areas provide for the unchecked large-scale drug smuggling that was already ongoing.
»Mexican intelligence sources report that ISIS intends to exploit the railways and airport facilities in the vicinity of Santa Teresa, NM (a US port-of-entry). The sources also say that ISIS has “spotters” located in the East Potrillo Mountains of New Mexico (largely managed by the Bureau of Land Management) to assist with terrorist border crossing operations. ISIS is conducting reconnaissance of regional universities; the White Sands Missile Range; government facilities in Alamogordo, NM; Ft. Bliss; and the electrical power facilities near Anapra and Chaparral, NM.»
Infowars.com a repris, sous la plume de Kurt Nemmo, le même 14 avril 2015, les informations de Judicial Watch et les complète avec quelques rappels d’autres informatins sur le sujet. «In 2014, Midland County, Texas Sheriff Gary Painter said ISIS would cross the border and strike the United States. In August, a former CIA officer, Mike Baker, told the Laura Ingraham Show ISIS works with the drug cartels. Judicial Watch said in August ISIS was using Juárez as a staging area and planned to launch a car bomb attack against Fort Bliss, a U.S. Army base about fifteen minutes from the border. In September, Infowars reporter Joe Biggs. traveled to the area and crossed the Rio Grande dressed in an ISIS terrorist outfit. The stunt demonstrated how easy it would be for terrorists to enter the country.
»“The administration has also covered up, or at the very least downplayed, a serious epidemic of crime along the Mexican border even as heavily armed drug cartels have taken over portions of the region,” the group stated. “Judicial Watch has reported that the U.S. Border Patrol actually ordered officers to avoid the most crime-infested stretches because they’re ‘too dangerous’ and patrolling them could result in an ‘international incident’ of cross border shooting. In the meantime, who could forget the famous words of Obama’s first Homeland Security Secretary, Janet Napolitano; the southern border is ‘as secure as it has ever been.’”»
La situation à la frontière du Mexique et des USA est sans doute l’un des plus impressionnants “trous noirs” du système de la communication, pour ce qui concerne l’information. Les journaux locaux et des organisations type Judicial Watch en parlent, certes, mais ces informations sont en général systématiquement ignorées des grands médias nationaux aux USA, et, par conséquent, à l’extérieur des USA. La consigne est “au Sud, rien de nouveau”, ou bien, comme disait la secrétaire à la sécurité intérieure Napolitano, “la frontière méridionale est sécurisée comme elle n’a jamais été”. Au reste, on peut admettre qu’il y a une certaine vérité de situation dans cette affirmation, mais vérité par inversion ou situation invertie :une certaine sorte de sécurité y règne puisque les forces de l’“ordre public” semblent de plus en plus éviter la fréquentation de ces zones dangereuses et les laisser aux divers groupes activistes, de banditisme, de trafic, etc. La vaste “zone de non-droit” du Sud des USA est devenue une “zone de droit” des organisations de banditisme et de subversion dont on finit par admettre qu’elles sont moins du banditisme et de la subversion que les forces émanant des pouvoirs officiels type-washingtonien privées de toute substance et devenues complètement illégitimes, complètement corrompues et inverties eux-mêmes. (De nombreux scandales récents impliquant les services des frontières, les services anti-drogues US, etc., montrent effectivement l'état de dissolution de ces forces.)
Il y a donc une sorte de territoire, disons “amexicaniste”, liant les deux côtés de la frontière, en plus des diverses zones des cartels à l’intérieur du Mexique. L’ordre américaniste (et l’ordre mexicain de l’autre côté de la frontière) devient un désordre qui tend à se transformer en un pseudo-ordre assuré par ceux (les cartels et le reste) qui ont profité de l’effondrement de la légitimité du pouvoir pour prendre en charge des territoires ; mais il s’agit évidemment, effectivement, d’un pseudo-ordre, un faux-nouvel ordre, qui ne résout rien, qui reste en soi un désordre et laisse ouverte la voie de diverses possibilités. L’irruption d’ISIS dans ce désordre serait un prolongement logique pour une organisation dont nul ne sait exactement ce qu’elle représente, qui a été créé éventuellement par ceci (la CIA& consorts) et cela (les États du Golfe, Arabie en tête), qui agit on ne sait exactement dans quel but et avec quelles alliances, pour quel projet et ainsi de suite... Une entente avec les cartels, à l’heure de la globalisation, serait dans la nature des choses du désordre général du monde, éventuellement transformable en un hyperdésordre si la présence d’ISIS se confirmait et se transformait en une action terroriste contre certains objectifs aux USA. On n’aurait évidemment aucune solution à la situation de désordre évoquée plus haut mais c’est alors que le système de la communication serait contraint de parler de la situation et que les USA seraient conduits à découvrir ce qui se passe exactement sur sa frontière Sud, ou plutôt dans la partie “amexicaniste” de son territoire.
On observera qu’une telle évolution correspond assez bien au schéma de subversion du Système, à l’intérieur du Système, selon la technique ou la stratégie dite des termites, c’est-à-dire un investissement dissolvant silencieux, souterrains et subreptice simplement par inactivité totale et aveuglement assumés du système de la communication vis-à-vis des événements. Dans ce genre de schéma, il suffit effectivement d’attendre un événement spectaculaire, que le système de la communication ne peut ignorer, et qui permet de mettre alors au grand jour l’état d’avancement du processus de dissolution par l’intérieur de toutes les structures du pouvoir pseudo-légal, c’est-à-dire du Système. Le cas mexicain est évidemment intéressant à cause de l’avancement extraordinaire de l’activité de dissolution des structures habituelles du Système. Une mise brutale en lumière constituerait une crise grave pour le Système et le pouvoir américaniste, qui seraient conduits à reconnaître que les forces qu’il a déchaînées à l’extérieur, outre-mer, loin des USA, sont revenues pour le hanter, c’es-à-dire pour faire avancer sa dissolution pratiquement par l’intérieur de lui-même ; ce serait inaugurer une version géographique et géopolitique extrêmement significative, sinon originale, de l'équation surpuissance-autodestruction du Système.
Mis en ligne le 15 avril 2015 à 10H39
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