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359C’est au cours d’une émission d'un chaîne de télévision allemande que le Premier ministre israélien Elmut Olmert a admis qu’Israël avait la bombe nucléaire. Une gaffe ou une déclaration intentionnelle? L’interprétation générale est celle d’une gaffe, ce qui montre le peu d’estime qu’on cultive pour la maîtrise du Premier ministre israélien. Le Guardian rapporte aujourd’hui l’incident :
«Israel's prime minister, Ehud Olmert, was yesterday trying to fend off accusations of ineptitude and calls for his resignation after he accidentally acknowledged for the first time that Israel had nuclear weapons.
(…)
»[Olmert] told Germany's Sat.1 channel on Monday evening: “Iran, openly, explicitly and publicly, threatens to wipe Israel off the map. Can you say that this is the same level, when they are aspiring to have nuclear weapons, as America, France, Israel and Russia?”»
[On observera un autre lapsus — sans aucun doute involontaire, celui-là, — qui en dit long sur la considération que les Israéliens ont de la puissance nucléaire britannique. Citant les puissances nucléaires “majeures”, tant techniquement que politiquement, Olmert en cite quatre, dont la France mais pas le Royaume-Uni.]
Une autre interprétation (que la “gaffe”) est donnée à propos de la déclaration de Olmert. Elle vient de Mordechai Vanunu, ancien technicien nucléaire devenu dissident, qui a donné le premier (en 1968) des détails sur les capacités nucléaires d’Israël (qu’il situe comme sixième puissance nucléaire du monde) et qui milite depuis contre la nucléarisation d’Israël.
Mr Vanunu, who was released in 2004 after spending 18 years in prison, welcomed the prime minister's admission. “Obviously, I don't welcome the atomic bomb but this openness could lead at last to some realpolitik — and maybe to some real peace.” Mr Vanunu said he believed the admission was not accidental. “My idea is that it was said intentionally. For 20 years they tried to deny me and my story but the policy of cheating and lying didn't succeed. There is now a new defence secretary in the United States and there are also changes taking place in the Arab world, so I think that may have led to the change.”»
Les arguments de Vanunu sont certainement discutables. Certains peuvent les juger étranges, notamment la référence à l’arrivée de Gates. D’autre part, on peut noter que Gates a montré une position inhabituellement compréhensive des efforts nucléaires des Iraniens en fonction de la bombe israélienne, dont il a dit implicitement qu’elle existait : «Robert Gates, speculating at a Senate confirmation hearing on Iran's possible motives for trying to build nuclear arms, suggested that Israel had the bomb.» L’interprétation ne peut être complètement écartée. Elle correspond à des informations dont Vanunu dispose, qui impliquent une autre analyse de la situation : un gouvernement israélien cherchant plutôt un compromis sur l’affaire iranienne.
Mis en ligne le 13 décembre à 06H45