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1949En pleines négociations israélo-palestiniennes à Washington, Netanyahu a enfin tranché : Israël se dotera d’une vingtaine de JSF. Le journal Haaretz du 16 septembre 2010 rapporte l’information) :
«A ministerial panel headed by Prime Minister Benjamin Netanyahu and Defense Minister Ehud Barak made a final decision Thursday to purchase 20 new F-35 fighter jets, despite opposition from a number of senior defense officials over the high cost of the deal.
»Barak gave his go-ahead last month to purchase the jets in a deal valued at around $2.75 billion. The first planes are expected to arrive in 2015.
»he Israel Air Force, however, will have to make do with considerably fewer planes than the 75 originally sought. The entire deal will be funded by American military.»
Pour l’industrie américaine, bien qu’il s’agisse d’une commande, c’est une mauvaise nouvelle sous bien des aspects :
• Le nombre de commandes est réduit de 75 à 20, ce qui renchérira le coût unitaire du JSF si tant est qu’il vole un jour. Dans un contexte de resserrement budgétaire pour le Pentagone, ce n’est pas un bon signal ;
• Car le prix moyen de l’avion est de ce fait officiellement estimé à 137,5 millions de dollars. Pas sûr que les autres clients potentiels du JSF goûtent la facture ;
• Israël ne déboursera pas un dollar pour l’acquisition de ces avions car le paiement sera intégralement pris en charge par les USA qui, rappelons-le, versent chaque année à leur allié une aide financière pour l’acquisition de matériel militaire ;
• L’argent consommé par le JSF ne pourra être utilisé pour l’équipement des forces terrestres ou marines. Pour les concurrents de Lockheed Martin, c’est une très mauvaise nouvelle. Un aspect positif cependant : aucune implantation de technologie israélienne dans le JSF qui restera donc entièrement contrôlé par l’industrie US.
Pour les Israéliens, la nouvelle est plus ambiguë :
• La force de persuasion du Pentagone, qui jouait certes à domicile, s’est avérée supérieure à celle des opposants. Point de libre arbitre en matière d’équipement ;
• Dans un contexte d’occupation des territoires palestiniens, ne serait-il pas plus pertinent d’équiper en premier lieu les forces qui sont sollicitées chaque jour à savoir l’armée de terre ?
• Ce signal politiquement fort est adressé en pleines négociations et confirme leur inutilité (Israël a d’ailleurs confirmé depuis qu’il ne gèlerait pas les constructions).
Pour Obama et Clinton, c’est un camouflet diplomatique qui devrait également être ressenti en politique intérieure. C’est en effet une preuve supplémentaire de l’indépendance du Pentagone et du CMI vis à vis de la Maison Blanche, puisque le gouvernement américain n’a pu maîtriser l’agenda de ses invités et éviter cette collision malvenue.
La situation au Moyen-Orient n’est donc pas près de s’apaiser, l’Iran continuant le développement de son secteur nucléaire sous le regard de plus en plus favorable des populations arabes si l’on en croit un sondage qui rapporte que «57% des sondés estiment que l’acquisition d’armes nucléaires par l’Iran serait une bonne chose pour le Moyen-Orient (contre 29% en 2009 et 44% en 2008)». Le même sondage montre une réelle déception des Arabes à l’égard d’Obama. (http://www.brookings.edu/reports/2010/0805_arab_opinion_poll_telhami.aspx.)
“Bilbo”