Ivanov, le poids lourd qui monte, échange son ministère contre une place de choix pour préparer les élections russes

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Le ministre russe de la défense, Sergeï Ivanov, vient d’échanger son poste de ministre de la défense contre celui de premier vice-Premier ministre. Sa position au sein du gouvernement russe est renforcée, et aussi sa position comme dauphin et successeur de Poutine en 2008. Il devrait gagner un peu en popularité, sa position politique à cet égard étant jusqu’ici handicapée par son incapacité à réduire les scandales et abus au sein de l’armée. (Un aspect positif, du point de vue des militaires mais beaucoup moins du point de vue du public, est qu’Ivanov a fait quadrupler le montant du budget de la défense russe pendant les sept années qu’il a passées à la tête du ministère.)

Selon Defense News du 15 février :

«Russian President Vladimir Putin has shifted his close ally, Sergei Ivanov, from the post of defense minister to first deputy prime minister. Analysts said that boosts the chance that the hawkish Ivanov will succeed Putin.

»“I have signed a decree on widening the sphere of responsibility of Sergei Borisovich Ivanov in the government of the Russian Federation and tasked him with coordinating a part of the civilian sector of the economy,” Putin told the Cabinet meeting Feb. 15.

»Pausing unusually frequently as he spoke and flipping pages of his notebook back and forth, Putin praised Ivanov for his efforts in coordinating the Russian military industrial complex in the past year. The president named Anatoly Serdyukov, head of the federal Tax Service, as the new defense minister.

»Ivanov’s new appointment gives him an edge over other possible contenders for Putin’s seat, including Dmitry Medvedev, Russia’s deputy prime minister in charge of social programs, who ran neck and neck with Ivanov in public polls over the past year, most pundits said.

»“From a politician managing a single sector of the government, Ivanov is elevated onto a broader apparatus level and, unlike Medvedev, he has always been a member of Putin’s siloviki Politburo,” using a Russian word that connote a powerful former member of the state security services, said Olga Kryshtanovskaya, head of the Center for the Study of the Elite at the Russian Academy of Sciences.»

Les Occidentaux commencent à connaître Ivanov, qu’ils rencontraient souvent comme ministre de la défense. Sa performance à Séville, à la réunion des ministres de la défense de l’OTAN de la semaine dernière à laquelle il participait comme ministre d’une Russie qui a des liens formels de partenariat avec l’OTAN, a été brillante. Sa conférence de presse, suivant celle d’un quart d’heure du secrétaire général de l’OTAN, a duré une heure. Le ministre russe n’a écarté aucune question, il y a répondu en détails, souvent avec humour et sachant manier les sous-entendus.

«Ivanov est un séducteur, explique une source de l’OTAN, un homme brillant et entreprenant.» Tous les échos semblent montrer que le ministre russe est particulièrement efficace dans les entretiens avec les Occidentaux, dans les aspects diplomatiques de ce qui était jusqu’à hier son domaine. Cela ne l’empêche pas d’avoir certaines options politiques extrêmement dures et de suivre de ce point de vue la politique de Poutine. Dans les conditions actuelles et selon ce qu’on sait, une succession de Poutine par Ivanov représenterait la pérennisation de la politique russe post-Eltsine.


Mis en ligne le 16 février 2007 à 14H44